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Bazoum sur RTT : La duplicité du Guri étalée au grand public
Publié le jeudi 2 octobre 2014   |  Le courrier


Le
© Autre presse par Présidence du Burkina Faso
Le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bazoum reçu en audience par le président du Faso, Blaise Compaoré
Dimanche 15 Septembre 2013, Ouagadougou


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L’interview exclusive accordée au groupe RTT, il y a deux semaines, par Mohamed Bazoum, président du PNDS Tarayya, par ailleurs ministre d’Etat aux Affaires étrangères, a permis à l’opinion de comprendre un peu plus la duplicité dans laquelle excellent les princes qui nous gouvernent, mais surtout les rapports qu’ils entretiennent entre eux dans le cadre de la gestion du pouvoir d’Etat.

En entrée en matière, il faut rafraîchir la mémoire de nos lecteurs en soulignant que l’entretien a essentiellement porté sur la fameuse affaire dite de «supposition de bébés» qui a été le moyen illégal utilisé par le Guri pour contraindre le président de l’Assemblée nationale, Hama Amadou, à quitter le Niger pour ne pas se faire assassiner ; la gestion du dossier par la justice et le harcèlement dont les militants du parti Lumana sont victimes de la part du régime ; l’emprisonnement du ministre d’Etat Abdou Labo poursuivi dans la même affaire de «bébés importés» ; mais aussi et surtout les dissidences au sein des partis d’opposition organisées par le régime pour conforter son assise. Que peut-on retenir des réponses de Bazoum sur ces différentes préoccupations ?



Concernant le premier point, à savoir l’affaire dite de «supposition de bébés», le président du PNDS dit s’être abstenu d’en parler parce que c’est une affaire judiciaire et une affaire liée à l’intimité de personnes qui ont droit à une protection. Tout comme les partis au pouvoir n’en ont jamais parlé à fortiori chercher à l’instrumentaliser. Soit, ils ne sont pas sortis officiellement en tant que structures pour en parler, mais pour ce qui est de son instrumentalisation, il ne peut pas divertir les Nigériens qui ont suivi le cheminement du processus depuis son déclenchement jusqu’au départ de Hama du Niger. C’est quoi en fait l’instrumentalisation ? C’est quand on sert d’une affaire judiciaire privée pour en faire un problème national. Et de ce point de vu, les Nigériens ont vu comment la cabale a commencé, comment des acteurs politiques et associatifs ainsi que des médias étaient montés traîner dans la boue les personnes impliquées avant même le bouclage de l’enquête judiciaire, comment la constitution et le règlement intérieur de l’Assemblée nationale sont piétinés, comment les instructions sont données au gouvernement pour accélérer le processus d’arrestation de Hama et comment la pression était mise sur la justice pour faire aboutir la procédure ? C’est la main de qui, qui est derrière ces manoeuvres ? C’est bel et bien la main des ténors du PNDS Tarayya qui se sont juré de se débarrasser de Hama Amadou par tous les moyens. Par conséquent, Bazoum n’a pas aujourd’hui à chercher à montrer qu’il est affligé par la situation dans laquelle se trouvent les personnes soupçonnées de supposition de bébés.

Et contrairement à ce qu’il dit, c’est parce qu’ils craignent justement l’adversaire Hama qu’ils ont monté cette cabale contre son parti et lui pendant un an. Laquelle cabale s’est traduite par l’arrestation et l’emprisonnement des militants de Lumana, notamment les Soumana Sanda, Oumarou Dogarai, colonel Abdoulrahamane Seydou et autres pendant près de trois mois, sur la base d’une accusation grave, en l’occurrence «l’atteinte à la sûreté de l’Etat». Ceux ont d’ailleurs recouvré provisoirement leur liberté, faute de pièces dans le dossier. Tout le monde sait qu’il s’agit d’un complot savamment monté par le régime pour casser le moral des militants du parti. C’est quoi les explications fournies par Bazoum pour soutenir sa thèse ? Les faits qu’il a énumérés se rapportent aux manifestations violentes de rue organisées par les étudiants pour revendiquer leurs bourses, les tirs au domicile du député Ben Omar et le jet de cocktails Molotov au siège national de leur parti, courant deuxième quinzaine du mois de mai. Il insiste là - dessus pour accuser d’honnêtes citoyens de tentative de déstabilisation de leur régime, et soutient que les preuves sont en possession de la justice. Pourquoi alors la justice les a libérés si tant est que les preuves sont établies ?



Maintenant, il dit aussi que Hama a peur et qu’il a de tout temps manifesté sa frousse à l’occasion des combats politiques menés dans le pays. C’est pour ça que chaque fois qu’il quitte le pays lorsqu’il est en difficulté, il prétexte que le régime en place veut le tuer. Bazoum a même raconté des faits pour illustrer ses assertions. Soit ! Mais un simple regard sur les actes suspects posés par le régime contre Hama Amadou, en tant que président de l’Assemblée nationale, au moment où il n’avait pas encore quitté le pays, permet de balayer d’un revers de main les arguments avancés par Bazoum. Le Guri n’a-t-il pas dépouillé le président Hama de toute sa sécurité sans aucune explication valable ? Lorsqu’il y a eu le tir à son domicile, n’a-t-il pas entravé la poursuite de l’enquête policière ? Lorsqu’il a dit qu’on voulait l’empoisonner avec un produit par l’entremise de ses domestiques, l’enquête judiciaire a-t-il prospéré ? Et enfin lorsqu’il s’est agi de précipiter son arrestation alors qu’il n’est même pas cité dans le dossier, les procédures légales ont-t-elles été suivies, son immunité at- elle été préalablement levée ? Non, non et non ! Comment alors Hama peut-il avoir confiance à un tel régime qui n’hésite pas à tout piétiner pour atteindre son objectif, y compris les dispositions de la constitution de la 7e République ? A l’évidence, telles que les choses se sont déroulées, il n’a aucune garantie que sa sécurité sera assurée en prison. Raison pour laquelle, il ne s’est pas laissé prendre et c’est légitime. Où est la peur dans l’attitude qu’il a adoptée consistant à quitter momentanément le pays pour se mettre à l’abri ?

Concernant la division au sein des principaux partis d’opposition, le président Bazoum commence par faire remarquer qu’ils ont fait presque vingt ans d’opposition sans que leur parti ne soit affecté par un tel phénomène. Mieux, il dit qu’il a même été approché sous le régime AFC (Alliance des forces pour le changement) par des proches du président Mahamane Ousmane pour remplacer Issoufou Mahamadou au poste de Premier ministre à l’époque et qu’il a décliné l’offre. Une façon de dire que les dissidents des partis d’opposition qui les soutiennent aujourd’hui ont en fait les intestins fragiles, ils ne peuvent pas supporter la faim. Et il a raison de penser comme ça parce que les personnalités politiques qui ont décidé de ne plus répondre aux mots d’ordre de leurs partis ont tout eu avec ces derniers. On ne peut pas comprendre qu’ils refusent de supporter aujourd’hui les privations de l’opposition. Mais il faut aussi dire que les moeurs politiques se sont considérablement dégradées sous la 7e République où l’achat de conscience a pris des proportions inquiétantes. Ce n’est pas une vue de l’esprit, c’est la triste réalité. Les cadres de l’opposition sont marchandés à coup de dizaines de millions de francs, s’ils ne sont pas contraints à rejoindre la majorité sous la pression des menaces. C’est honteux et scandaleux de la part d’un parti qui se dit socialiste et qui a bâti sa notoriété sur la base de discours prônant la lutte contre l’impunité, la corruption et le détournement des deniers publics. Ils font aujourd’hui tout le contraire de leur profession de foi. Et en pire parce qu’ils pensent que les Nigériens sont amnésiques.

A.S

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