Un jihadiste malien proche du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un des groupes armés qui ont un temps contrôlé le nord du Mali, a revendiqué dimanche la récente attaque ayant fait neuf morts parmi des soldats de la mission de l’ONU dans ce pays.
Cet assaut a ciblé vendredi un convoi du contingent nigérien de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) dans une localité de la région de Gao (nord-est).
La Minusma a fait état d’un bilan provisoire de neuf morts, indiquant qu’il s’agit de l’attaque la plus meurtrière perpétrée" contre des Casques bleus depuis le début de leur déploiement en juillet 2013 mais elle n’avait fourni aucune indication sur les assaillants.
"Au nom de tous les moujahidine, nous avons attaqué les soldats du gouvernement (nigérien) qui travaille avec les ennemis de l’islam. (...) Grâce à la main de Allah, neuf militaires nigériens sont tués", a déclaré à l’AFP Sultan Ould Bady, jihadiste malien connu pour ses liens avec le Mujao.
Selon lui, "trois groupes de moujahidine étaient sur le terrain".
"Si les ennemis ne quittent pas la terre d’islam, ils n’auront jamais la paix", a-t-il dit, sans plus de détails.
Sultan Ould Bady a par le passé revendiqué d’autres actions dans le nord du Mali "au nom de tous les islamistes" de cette région.
Un officier nigérien de la Minusma avait indiqué que l’attaque de vendredi était une "embuscade tendue par les islamistes du Mujao". Selon un responsable militaire samedi, les forces maliennes et celles de la Minusma avaient renforcé leurs dispositifs sur le terrain et recherchaient les auteurs de l’embuscade.
Le Mujao, lié à Al-Qaïda, fait partie des groupes jihadistes qui ont contrôlé le nord du Mali pendant près d’un an, entre 2012 et début 2013.
Ils en ont ensuite été chassés pour la plupart par une intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France et toujours en cours.
Affaiblis, ces groupes restent néanmoins actifs dans ces zones, où ils commettent régulièrement des attentats meurtriers.