En plus de l’immunité dont ils bénéficient depuis plusieurs années, les parlementaires nigériens ont obtenu cette année l’ordre de circuler à bord des véhicules à immatriculation spéciale. Juste une inscription banale : « député national N°… ».
Déjà dans le cadre du privilège qui leur est accordé de par leur statut, la plupart des députés nationaux collent à tous leurs véhicules et ceux de leurs épouses, un autocollant barré de drapeau du Niger. L’on doit s’attendre aussi à ce que l’ensemble de véhicules appartenant à des députés, portent ces nouvelles plaques d’immatriculation que beaucoup considèrent comme une offense vis-à-vis des contribuables qui eux sont astreints à immatriculer leurs véhicules comme il se doit au risque d’être considérés comme des hors-la-loi.
Dorénavant, plus aucun agent de la circulation, police ou gendarme n’a le droit d’arrêter un député dans le cadre de contrôle de routine des pièces auto. Mieux, un député peut rouler dans tous les coins et recoins du Niger sans être inquiété par les fouilles douanières et autres. Ce privilège profitera plus à leurs proches qui seront autorisés à rouler dans des véhicules portant ces genres d’immatriculation.
L’avènement de cette immatriculation ouvre certainement la voie à certaines personnes rompues dans plusieurs trafics et autres opérations illicites. Désormais, ils sont nombreux les mafieux qui pouvaient être tentés de fabriquer ces genres de plaque pour échapper aux contrôles des agents de circulation partout ailleurs sur le territoire et causer des actes malsains.
En outre, au-delà du gros manque à gagner qu’il engendrera en termes des ressources fiscales et douanières, ce nouveau privilège accordé aux députés s’analyse comme une rupture d’égalité entre citoyens, qui eux sont obligés de se conformer à la loi en accomplissant toutes les formalités douanières et administratives avant de circuler dans un véhicule, pendant qu’un député et ses proches peuvent eux passer outre et circuler librement. En ces temps d’insécurité, il faut craindre que les terroristes de saisissent de cette opportunité pour commettre leur forfait.