Niamey, capitale du Niger, a accueilli mardi 7 octobre un sommet extraordinaire consacré à la lutte contre le groupe islamiste armé Boko Haram. Les chefs d'Etat, Idriss Deby du Tchad, Yayi Boni du Bénin, Jonathan Good Luck du Nigéria prennent part à la rencontre régionale. Le grand absent à ce sommet est le président camerounais Paul Biya.
La rapide montée en puissance du groupe islamiste Boko Haram avec son corollaire de dégâts humains a poussé les chefs d'État de la région touchée par les actes de terrorisme de cette secte à se retrouver à Niamey, capitale du Niger, autour du président nigérien Mahamadou Issoufou pour discuter du dispositif financier et logistique à déployer dans les brefs délais. Trois chefs d'État ont fait le déplacement, Jonathan Gudluck du Nigéria, Yayi Boni du Bénin et Idriss Deby du Tchad. Seul grand absent de ce sommet extraordinaire d'urgence, le chef de l'État du Cameroun, Paul Biya. Pour l'instant, aucune raison n'a été invoquée par Yaoundé.
Le 30 septembre dernier à l'occasion de l'Assemblée générale de l'ONU, le président nigérien Mahamadou Issoufou avait appelé à «plus d'efforts et de coopération», «tant au niveau régional qu'international en vue d'éradiquer la folie meurtrière des rebelles islamistes appartenant à Boko Haram qui frappe aux portes de la région. Ce groupe réputé connecté à AQMI s'est emparé de la capitale de l'État de Borno, Maiduguri et plusieurs localités stratégiques frontalières de l'Extrême Nord du Cameroun. Lundi, au lendemain de la fête musulmane (Aid EL Kebir), les rebelles ont tué 8 personnes suite à des affrontements à coups de canon dans une ville de l'Extrême Nord du Cameroun.
Début septembre, les ministres de la Défense de la région se sont réunis au Nigéria pour échanger des renseignements et peaufiner leur stratégie militaire de réplique aux mouvements terroristes.
Signalons que ces discussions entrent dans le cadre de la Commission du bassin du lac Tchad, une organisation régionale dont la réactivation avait été décidée à Paris, en marge du sommet franco-africain sur la sécurité, qui fait suite à l'invitation du président français, François Hollande.
Quelque 10 000 personnes, majoritairement des civils, ont trouvé la mort dans les attaques de Boko Haram. Ce conflit a installé la région dans une vaste crise humanitaire et alimentaire avec 700 000 déplacés, dont 100 000 dans l'est du Niger, en proie à une sécheresse aiguë.