Après la « fuite » vers Paris de Hama Amadou, Président de l’Assemblée Nationale et « tête de file » de l’opposition nigérienne, faisant désormais face à une opposition démantibulée dont les « ailes » se battent piteusement devant les tribunaux, les observateurs de la scène politique nationale s’accordent à reconnaitre que le Président Issoufou Mahamadou se trouve quasiment devant un boulevard sur sa route pour briguer un second mandat. A première vue, le terrain est « pacifié » et la situation totalement sous contrôle.
Mais les choses ne sont pas si simples. L’électorat nigérien bien qu’achetable et manipulable, reste toujours imprévisible. Aussi, l’élimination d’un adversaire, fut-il le plus gênant, n’est pas mécaniquement synonyme d’un succès assuré. Le Président Issoufou le sait mieux que quiconque. La route est encore longue et rien n’est encore joué. Devant cette problématique de l’heure, son entourage et lui-même se trouvent alors confrontés à une évidence implacable : celle de l’imminence d’un remaniement ministériel. Tous reconnaissent que le Président Issoufou, même devant un boulevard, ne peut se permettre le luxe de faire laisse-guidon et cheminer avec la même équipe jusqu’aux échéances de 2016.
Pour le restant du trajet, le bon sens politique lui recommande en effet de chercher des femmes et des hommes qui sont en mesure de contribuer efficacement à sa réélection. Il lui faut donc trouver des gens compétents qui disposent d’une base avérée et qui sont capables de déployer une force mobilisatrice foudroyante lors des élections. A priori, prédisent les analystes, tous les ministres qui ne disposent pas d’une base réelle ou dont le leadership n’est pas encore convaincant, seront remplacés par de nouveaux personnages disposant de ces atouts tant recherchés par le Président.
Cependant, le casting risque d’être compliqué pour le locataire du Palais sis au Plateau. Il va devoir manœuvrer avec dextérité pour éviter d’accroitre les frustrations des partisans du PNDS qui n’ont pas encore été « récompensés ». Aussi, il va devoir composer avec les équations écrites ou tacites dans le cadre du partage du pouvoir avec les alliés. Toutes choses qui font penser à certains analystes que dans la réalité, même si de remaniement de gouvernement il y’aura, il ne s’agira que d’un léger remaniement.
En attendant que le Président Issoufou ne dévoile sa liste, ce sont les agissements des ministres et des ministrables qui focalisent l’attention des nigériens. Dans la perspective du prochain remaniement, les uns et les autres, à grand renfort des médias proches du pouvoir, rivalisent d’engagement qui pour organiser une série de meetings dans sa circonscription, qui pour doter sa section de véhicule, qui pour inaugurer un cyber par ci… Objectif : Faire le maximum de bruits et montrer au Président qu’on n’est pas un « singleton ».
Que Dieu choisisse les meilleurs pour le Niger !
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