Le gouvernement d'union nationale est plus que jamais d'actualité. Après plusieurs tentatives infructueuses, le président Issoufou Mahamadou est une fois de plus revenu à la charge en mettant à contribution, cette fois-ci, des partenaires extérieurs. Des puissances, qui ont pris l'habitude de faire et de défaire les régimes au Niger, auraient suggéré à l'opposition d'examiner avec beaucoup plus d'attention la proposition du président de la République de participer à ce gouvernement d'union nationale.
Faisant les mêmes constats que l'opposition et l'écrasante majorité des Nigériens (c'est-à dire que rien ne va et qu'aucun indicateur ne laisse penser que les choses s'amélioreront), ces partenaires auraient fait comprendre à l'opposition qu'il est de sa responsabilité d'aider le Niger à prendre la voie pour un avenir plus promoteur que celui qu'on perçoit présentement.
Le seul problème est que lorsque le président Issoufou Mahamadou a rencontré l'opposition pour discuter de cette suggestion de formation de gouvernement d'union, il s'est évertué à dépeindre un Niger tout en rose. Saurait été compréhensible s'il s'était contenté de la description de l'apparat de ceux qui ont actuellement la haute main sur le pays. On sait qu'ils sont en rose, un rose très éclatant depuis au moins deux ans et qu'ils voient l'avenir bien en rose. Mais pour ce qui est de l'aspect socio-économique et financier du pays et de la vie des citoyens ordinaires, le président Issoufou devrait trouver une autre description si tel est qu'il dispose d'une once de réalisme ou si au moins il a, entre deux voyages, vent du vécu quotidien de ses concitoyens.
Cette appréciation divergente (entre d'une part le président Issoufou et de l'autre l'opposition, les Nigériens ordinaires et les partenaires extérieurs) de la situation du pays, constitue le principal obstacle à tout rapprochement en vue de la formation qu'un quelconque gouvernement d'union. Les partenaires extérieurs ont beau faire pression (certains de bonne foi pensant qu'il faut effectivement sauver le Niger, d'autres juste pour sauver Issoufou parce qu'ils ont besoin de lui), ils n'arriveront certainement pas à convaincre l'opposition que le président Issoufou a besoin d'aide pour sauver le bateau Niger de la dérive. Tout ce qu'on peut souhaiter, c'est qu'il prenne rapidement conscience de la réalité et qu'il redresse la barre avant qu'il ne soit trop tard.
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