Depuis le Lundi 1er Juillet, les 650 soldats du contingent nigérien au sein de la désormais ancienne MISMA (Mission internationale de soutien au Mali) sont passés sous le giron de la Mission intégrée des nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA). Le passage aux casques bleus s’est opéré en même temps et au même titre que les 6.200 autres soldats de l’ancienne force africaine qui constitueront la moitié des 12.600 hommes que comptera, à terme, la MINUSMA.
Pour l’heure et mis à part le changement de dénomination, d’attributions et d’uniformes, rien de véritablement concret n’a évolué. Ni sur le terrain et encore moins au sein des différents contingents sur place. Il s’agit, cependant, d’une période d’attente de quatre mois au maximum, le temps que les pays qui se sont engagés ou qui se préparent à le faire, peaufinent leurs préparatifs afin de se conformer aux exigences de l’ONU. Selon le colonel Issa Roger Gabriel, commandant du contingent du Niger basé à Gao, les préparatifs pour assurer la réussite de la transition se déroulent bien. « Au niveau du contingent que je commande, nous avons déjà reçu un certain nombre de matériels de l’ONU, notamment les bérets et toutes les insignes pour commencer dans la foulée l’appartenance à l’ONU », a confié l’officier nigérien à RFI.
Les soldats nigériens et leurs homologues africains actuellement en poste dans la région de Gao seront renforcés par un contingent chinois et en cas de besoin d’autres unités en provenance d’Europe. Le Niger devra, également, renforcer son engagement militaire, en effectif et en équipements militaires en comptant, éventuellement, sur la coopération de ses partenaires occidentaux comme la plupart des autres pays africains. Selon les critères préalablement définis en matière d’opération de maintien de la paix, chaque pays qui s’engage sous mandat onusien, devra au moins envoyer un bataillon, soit un minimum de 850 soldats. Dans le même temps, les équipements militaires devront être conformes aux spécificités onusiennes de même qu’une mise à niveau est requise sur le volet de la formation notamment en matière de droits humains.
Plusieurs pays voisins du Niger comme le Burkina, se sont déjà engagés sur cette voie. Le gouvernement nigérien a, il y a quelques semaines, soumis au Parlement, une loi de finances rectificative qui a rehaussé, entres autres, la dotation financière des Forces de défense et de sécurité (FDS). Pour rappel, les troupes nigériennes sont stationnées au niveau de la zone frontalière nigéro-malienne notamment dans les villes de Gao, Ménaka et Ansongo où elles se chargeront dans un premier temps de la sécurisation des élections. Ces échéances qui devront, en principe, débuter à la fin de ce mois avec le 1er tour des présidentielles, constituent selon plusieurs experts, le premier test grande nature pour la MINUSMA.
Les services de renseignements occidentaux et de la région redoutent des risques d’attentats-suicides et d’attaques des islamistes du MUJAO et d’AQMI. Des coups d’éclats qui visent à perturber le processus de stabilisation politique et sécuritaire du Mali. La MINUSMA est dirigée par le général rwandais, Jean-Bosco Kazura qui est lui-même secondé par le général nigérien Abdou Kaza. Ce dernier venait, il y a quelques semaines, de rejoindre la force internationale en opération au Mali en remplaçant de son compatriote, le général Seyni Garba, décédé il y’a quelques mois à Bamako au Mali.