L'ex-Premier ministre et chef de file de l'opposition au Niger Seïni Oumarou a accusé mercredi le régime de préparer son arrestation et dénoncé "le harcèlement" dont sont victimes les principaux opposants.
"En ce qui me concerne, depuis des mois", les autorités recherchent "la moindre faille susceptible de conduire (...) à mon arrestation", affirme Seïni Oumarou dans un communiqué.
"C'est ainsi que dans l'impossibilité d'avoir un dossier digne de ce nom, on se rabat sur un ancien dossier dans lequel j'ai été blanchi par la justice", explique M. Oumarou dans ce texte où il rend compte d'un entretien qu'il a eu lundi avec le président nigérien Mahamadou Issoufou.
Seïni Oumarou est le président du Mouvement national pour la société de développement (MNSD), le parti de Mamadou Tandja, renversé en 2010 par l'armée.
M. Oumarou avait été battu au second tour de la présidentielle de 2011 par l'actuel chef de l'Etat.
Sous la junte militaire, M. Oumarou avait été gardé à vue pendant plusieurs jours à la gendarmerie et sommé à rembourser quelque 270 millions FCFA (400. 000 EUR) qu'il aurait, à l'époque où il était en charge du Commerce, détournés du Fonds de l'énergie créé pour subventionner l'essence et le gaz domestique.
En 2012, la justice l'avait "blanchi" de ces accusations. "Mais malgré tout le président Issoufou cherche à faire réactualiser ce dossier", dénonce Seïni Oumarou.
"Le président Issoufou a également dit ne pas reconnaître le harcèlement dont sont l'objet les principaux leaders de l'opposition", déplore-t-il.
Un autre opposant, Hama Amadou, ex-allié du régime et président du Parlement, est en fuite en France après avoir été mis en cause dans un trafic présumé de bébés du Nigeria.