Qui de Hama Amadou,” principal challenger” auto-proclamé du président Mahamadou Issoufou pour les élections présidentielles de 2016, de M. Mahamane Ousmane, président de l’Alliance pour la République, la Démocratie et la Réconciliation (ARDR) et de Seini Omar leader de l’opposition, pourra sauver les autres dans le contexte actuel de la situation politique de notre pays ?
C’est la question principale que se pose de nombreux observateurs de la scène politique nationale. Le président du parlement et du FA-LUMANA s’est réfugie en France depuis fin Aout, laissant derrière lui son parti et partisans déboussolés, apparemment surpris et mal préparés a une telle situation. Fuite ou repli tactique, la stratégie de Hama Amadou laisse perplexe plus d’un observateur en dépit de toutes les explications fournies par l’intéressé a travers les médias. On ne ne sait pas s’il va rentrer un jour au pays, quand et comment ?
Le spectre du scenario de la CDS plane sur le MNSD
Mahamamane Ousmane a quant lui perdu le contrôle de la Convention Démocratique et Sociale (CDS-Rahama) suite au dernier congrès organisé par l’aile dissidente de son parti. Désormais et en vertu de la décision du ministre de l’Intérieur qui a entériné les décisions de ce congrès, M. Ousamne ne peut plus parler au nom de la CDS-Rahama. Si demain l’ancien président devrait prendre part a une réunion de l”Alliance pour la Réconciliation Nationale (ARN) ou de l’ARDR, il faudra bien qu’on sache a quel titre. Il lui reste alors deux choix: ou créer sa propre formation politique ou engager une véritable et interminable bataille juridique pour essayer de récupérer ce qui peut encore l’être avant les prochaines élections..
Enfin, confronte a une véritable crise interne depuis la création du gouvernement d’union nationale il y a un an, le président Seini Omar conduit le Mouvement National pour la Société de Développement (MNSD-NASSARA) est en « laisse guidon ». Il contrôle tout et ne contrôle rien en même temps. Seule certitude, le président actuel de l’ancien parti unique ne sait pas de quoi sera fait demain et tout peut arriver a tout moment. Le scenario de la CDS-Rahama plane de plus en plus sur le MNSD-Nassara.
A presque donc un an des élections régionales et municipales, puis législatives et présidentielles au Niger, l’opposition nigérienne regroupée au sein de l’ARDR est en perte de vitesse au point ou on se demande qui finalement des trois ténors va sauver qui a moins que ça soit le sauve qui peut. Chacun pour soi et Dieu pour tous. Rarement dans l’histoire démocratique récente de notre pays, une opposition n’a battu de l’aile a ce point et réduite a sa plus simple expression. Pourtant, on avait pense que la somme de Hama Amadou, M. Mahamane Ousmane, et M. Seini Omar , allait servir de contre poids au régime actuel et représenter une alternative crédible pour le Niger. Mais c’est mal connaitre les trois hommes et les petits calculs derrière leurs têtes. L’un est ‘’principal challenger”, l’autre président de l’ARDR et le troisième est leader de l’opposition, dans une sorte d’“équilibre du pouvoir et de la terreur” entre eux. Mais aucun des trois n’est prêt a mouiller (le maillot) son grand boubou a et a prendre le risque que lui impose son statut d’opposant laissant le soin a l’autre de le faire. Depuis Paris, la capitale française, Hama Amadou a dit et redit qu’il n’est pas prêt a faire la prison de peur que le régime ne l’empoisonne. Mais on voit mal un Seini Omar ou Mahamane Ousmane se sacrifier pour remettre en scelle le leader du FA-LUMANA.
Et, ce n’est certainement pas un signe de hasard si depuis un certain temps, on a constate un véritable léthargie au niveau de l’opposition. Malheureusement cette léthargie s’apparente a un coma profond duquel l’opposition risque de ne jamais se remettre au grand dam de la démocratie nigérienne et de tous ceux qui croient aux principales formations de l’opposition et a leurs leaders. Même si on soupçonne le principal parti de la mouvance présidentiel d’alimenter les divisons au sein des principaux partis, notamment de l’opposition, il ne demeure pas moins que le problème de l’opposition, c’est l’opposition elle-même, son manque de stratégie et son inaction qui font douter plus d’un militant sur sa capacité a rebondir. Que le régime actuel alimente et tire profit des divisions au sein des partis opposition dans le but de les affaiblir est tout simplement de bonne guerre. C’est a ces partis de résister, de surmonter leurs contradictions internes et mettre en échec tous les plans du régime visant a les déstabiliser.