Cette scabreuse affaire de bébés importés a défrayé la chronique, donnant lieu à toutes les supputations qui ont eu le mérite de mettre le Niger sur les feux de l’actualité internationale, presque exposé aux railleries d’un monde qui regarde, ahuri. Géré avec un activisme inouï par les Guristes pur-sang, ce problème qui, au fil des jours, se révèle comme un dossier tristement politique, a tourné en dérision le pouvoir de la 7ème République qui joue avec un amateurisme et une puérilité détestables, son rôle mal choisi de plaignant incapable d’apporter les preuves de ses allégations somme toute mensongères serait-on tenté de dire après plus de quatre semaines de tergiversations, relativement au mandat d’arrêt international.
Alors que le monde entier attendait que soit lancé le fameux mandat que le Guri avait brandi en menace, l’on avait ri d’entendre que finalement le pouvoir de Niamey se contente d’un mandat d’arrêt national qui n’est qu’un simulacre, juste pour constater la vacance du poste de président de l’Assemblée Nationale. C’est ridicule.
Le Guri a habitué les Nigériens à ces genres de cinéma, de grandes comédies qui ne donnent plus envie de rire à un peuple qui attend mieux de la part de ses socialistes pour que ce pays aille mieux. Aujourd’hui, tout le monde a compris : Hama gène les Camarades. Le Guri a pensé que le sacrifice des siens dans ce dossier pouvait conférer à son complot un certain crédit pour aboutir à l’objectif essentiel de sa mise en scène ubuesque : débarquer Hama Amadou même s’il faut pour cela, faire entorse aux lois de la République. Alors même que la Cour lui a donné la justification juridique attendue, le Guri est resté amorphe, surpris sur un tournant non escompté que prend son affaire : Hama a refusé de se faire prendre au nom d’une audace insensée pour affronter le cynisme débordant d’un socialisme abruti et impie. Personne ne peut avoir peur d’une justice dans un pays normal qui, plus, prétend vivre selon les canons de la démocratie.
Mais, le pays vit une 7ème République où les règles de la démocratie sont dévoyées, où rien n’est respecté, où l’adversaire est ennemi, où la différence est tare… Dans un tel pays, la témérité est suicidaire surtout lorsque des voix officielles n’ont pas eu de scrupule à dire ouvertement qu’elles feront TOUT pour « isoler l’homme ». Ce pays est devenu celui de la vendetta où la politique est devenue en permanence un espace de pugilat où les Camarades passent leur temps, non pas à travailler au bonheur du peuple, mais à asséner des coups à des adversaires qui sont devenus, par leur aura, encombrants pour la Renaissance.
Les Nigériens et la communauté internationale avaient attendu que soit lancé le fameux mandat d’arrêt international non pas pour voir arrêté le Président de l’Assemblée Nationale, mais avec l’espoir que cela permettrait de faire jaillir la vérité dans un dossier qui a occulté les enjeux nationaux et sacrifié une année d’activités gouvernementales à cette fresque au goût fade servi à un peuple déçu par ses princes de Gauche qui, depuis qu’ils sont arrivés au pouvoir, n’agissent que gauchement, ternissant l’image d’un pays qui n’a plus de nom. Le ridicule ne tue pas au pays de Hamani Diori : en lieu et lace d’un mandat d’arrêt international, nous avons un mandat d’arrêt national. Ça, c’est une invention Guri ! Le monde avait ri, ne pouvant comprendre cette attitude. Le monde aurait aimé voir ce dossier avec lequel le régime voulait salir un adversaire afin d’en juger de sa consistance, mais le Guri choisi la feinte. Mais le pouvoir de Niamey s’est dérobé sachant bien que son dossier est honteusement vide pour ne pas être soumis à l’impartialité de juges français que personne ne peut instrumentaliser. Le monde n’avait pas compris ce que Niamey appelle mandat d’arrêt national… Les démocrates du monde sont déçus.
Mais tout le monde avait compris la démarche malhabile : on veut justifier une vacance de poste pour arracher au Président Hama, un rang que la République lui a conféré. Les socialistes nigériens ne peuvent s’accommoder des principes de la démocratie. Peuvent-ils penser ce que ressentiraient des militants du Lumana qui avaient par leurs voix décisives porté Zaki au pouvoir et qui doivent quand même le laisser là, après qu’ils aient choisi non sans audace, de se retirer de sa gestion ?
La place de Hama a suscité tant de convoitises qu’aujourd’hui, le pouvoir risque de s’éclater face aux envieux pourtant incapables, tous de s’élever à la hauteur de Hama Amadou qu’on ne peut pourtant pas destituer légalement.
Il y a quelques jours, l’on avait vue Ben, Omar entrer en transe pour dire sans ambages qu’il fait ce « sport » qu’on lui reconnaît du reste, pour prendre la place de Hama. Ben est sincère : il ne se bat pour un autre, il se bat pour lui, pour ses propres intérêts. Puis, il a monté la garde, pour expliquer son combat « alimentaire » : il tient à cette place qui n’est pourtant pas vacante jusqu’à preuve du contraire. Alors, comment comprendre qu’au finish l’on arrache à l’autre l’os pour lequel il a aboyé des mois durant, pour se faire mériter les dorures d’une place qui n’est pas faite pour lui ? La place requiert des qualités que l’homme, comme les autres prétendants, n’a pas. Pauvre Niger, le seul pays où les incapables peuvent rêver… A l’instar du Président de la République, Hama Amadou est élu pour cinq ans. De la même manière que les Nigériens sont condamnés à supporter l’indélicatesse de son pouvoir, les Guristes, doivent s’efforcer d’avoir cette culture démocratique qui les aiderait à comprendre et à accepter que Hama soit le Président de l’institution : c’est eux seuls qui ne veulent pas de Hama pendant qu’en ce qui les concerne, c’est tout le Niger qui est fatigué de leur gouvernance, mais les Nigériens ne peuvent qu’attendre l’échéance de 2016 pour les faire partir de la bonne manière.
Mais d’ici là, les Nigériens vivent les conséquences du travail du Guri système : les Nigériens sont plus que jamais divisés. L’Assemblée en est la parfaite illustration avec désormais un vrai faux président qu’incarne un certain Marthé et un vrai président qu’est Hama Amadou que le Guri veut enterrer vivant. Le Niger, depuis, est de plein pied dans la crise : deux présidents dont un faussaire, deux rentrées parlementaires controversée qui annoncent deux assemblées nationales, une pour l’opposition et une autre pour la majorité car au regard de l’évolution dramatique des choses, il est plus que jamais incertain de faire asseoir les deux parties de l’Assemblée dans la même salle. Quelles valeurs auraient des décisions prises par une assemblée où ne siégerait que la majorité ? Le Guri a cru que la politique pouvait se faire avec des calculs simplistes où on pouvait faire les choses telles qu’on les aurait prévues. Et même après avoir souffert vainement dans la mise en oeuvre des procédures normales, réglementaires, le Guri s’entête à réussir l’impossible, refusant de comprendre que ce n’est à tous les problèmes que les mortels ont des solutions. Les Camarades oublient que le Niger n’est pas une île isolée sur une planète inconnue et que ce pays qui s’est rendu célèbre en occupant régulièrement sous leur mandature le rang de dernier du monde, ne peut se permettre ad vitam aeternam, ces comportements vils qui n’honorent ni le Niger, encore moins le socialisme tropical. Cet entêtement du Guri prouve à quel point il tient à avoir la tête du Président Hama Amadou mais son fameux mandat d’arrêt national a fini par les discréditer aux yeux de la communauté nationale et internationale qui ne peut plus croire à son complot.
Les Guristes trouveraient mieux à faire autre chose pour les Nigériens menacés ça et là, ce d’autant plus que cette affaire de bébés n’a aucune importance pour leur existence… Gaskia ! Issa Waz-Za