On aurait pu les appeler les ‘’démagogues’’ ou encore les ‘’guignols de la manip’’. Pourquoi étaient-ils trois au lieu de cinq ? Dans cette pièce de théâtre tragicomique, il devait y avoir cinq acteurs. Il en manquait deux : le Ministre de la défense censé gérer l’avion militaire… pardon présidentiel et le spécialiste des minutes de discussion, le négociateur patenté de l’achat du fameux avion celui là même qui s’est rendu dans les Caraibes (les Iles Caiman, vous connaissez ?) pour chercher les fonds nécessaires à l’achat de l’avion, l’incontournable Hassoumi Massaoudou pour ne pas le nommer.
Il ne restait donc plus que ces deux là pour compléter ce tableau lugubre d’intoxication à grande échelle.
En prenant la parole le premier, le Monsieur ‘’immédiatement décaissable’’, l’homme aux initiales des trois premières lettres de l’alphabet français, ABC, Amadou Boubacar Cissé a tenté de démonter que le Niger n’est pas un pays surendetté comme l’ont prétendu certains Nigériens, qu’il est à un niveau d’endettement ‘’modéré’’ donc acceptable. Selon lui, un taux d’endettement qui n’est que de 70% ne doit pas nous inquiéter outre mesure. Quant au FMI, il n’a jamais interpellé le gouvernement nigérien sur ce point, ce qui n’est pas l’avis de notre argentier national Gilles Baillet qui a reconnu que le FMI s’est inquiété lorsqu’il s’est agi de l’achat de l’avion présidentiel car par coïncidence, il était question dans le même temps de cette affaire d’avion que AREVA devait offrir au Niger, comme si le FMI n’a pas de capacités intellectuelles pour comprendre cela, pour éviter cette confusion. Il y a là quelque chose qui cloche, n’est ce pas ?
Gilles Baillet en a profité pour nous faire un petit cours sur le budget qui n’est selon lui, qu’une somme de… prévisions. Mais ça, nous le savons même si nous sommes des néophytes en économie et en finances.
Et nous avons tout de même compris que l’achat de l’avion présidentiel a été inscrit dans le budget 2013 à 21 milliards qui a finalement coûté 20 milliards 850 millions. Ce n’était qu’une prévision et une prévision ça peut être plus ou encore moins. Estce que nous avons compris, professeur ? Par contre, ce que nous n’avons peut-être pas compris, et cela ne nous a pas été expliqué, c’est là où est passé l’autre avion.
Pas celui de AREVA mais celui qui était prévu dans le budget, l’avion de reconnaissance de l’armée. Les radars ne l’ont peut-être pas encore repéré mais nous voulons qu’on nous dise si ce sont les deux avions qui devaient coûter 21 milliards. Si non, combien devait nous revenir cet avion de reconnaissance de l’armée. Gilles Baillet, le plus modéré des trois intervenants, peut être le plus sage, a rassuré les Nigériens que l’avion présidentiel a été acheté sur fonds de l’Etat et dans les règles de l’art. Il y a appel d’offre et quatre soumissionnaires se sont manifestés et comme dans pareil cas, un seul a été retenu. C’est normal tout ça ! Nous avons compris aussi que dans tous les pays du monde du moins certains (aux Etats-Unis, en France, au Nigeria) les avions présidentiels sont gérés par l’armée et que le Niger ne peut faire exception, mondialisation oblige, n’est ce pas Hassoumi Massaoudou ? Car en matière de mimétisme, le Niger ‘’n’a pas son deux’’ comme dirait mon frère ivoirien.
Le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux sera le dernier à intervenir. Comment vous pouvez aisément l’imaginer, il a parlé de ses dossiers notamment l’affaire de bébés importés, une affaire ‘’ignoble’’ que la justice aurait dû étouffer (le mot est de lui) mais compte tenu de la gravité de l’acte, il fallait clarifier et s’engager à aller jusqu’au bout. Le Ministre maintient que cette affaire n’est pas politique comme le prétendent certains ‘’mal pensants’’ Elle est strictement judiciaire. Puis, notre garde des sceaux de s’adonner à son sport favori qui consiste à vilipender Seini Oumarou chaque fois qu’il en a eu l’occasion. Cette fois encore il ne l’a pas raté.
Il a traité de quelqu’un qui passe tout son temps à « débiter des sornettes » Il n’a pas manqué au passage de lui recommander d’aller dans les villes et campagnes du Niger pour voir ce qui a été réalisé et dire à se militants ce qui n’a pas été fait afin de préparer un vrai programme à présenter aux Nigériens dans la perspective des futures élections.
Vous l’aurez compris, ce méli-mélo n’avait d’autre but que de distraire les Nigériens. C’est comme cette histoire du train qui devait transporter le premier des Nigériens à Dosso le 18 décembre prochain. Possible ? Pas possible ? Le pari est lancé et nous verrons bien ce qui se passera ce jour-là. La vérité finira bien par éclater car quand pointe le soleil, la paume de la main ne peut le cacher.