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Mohamed ben omar : l’art du camouflage
Publié le jeudi 23 octobre 2014   |  tamtaminfo.com




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Il tire plus vite que son ombre. Il est à la fois lugubre, comme le célèbre Hibou lugubre, des romans illustrés Zembla, (vous vous rappelez de hibou lugubre dans zambla, lui il se déplace avec son cercueil en suivant la troupe, espérant récolter des cadavres et se faire de l’argent). Il est prêt à tout, pourvu que ça lui rapporte quelque chose, bref ! Pour ses intérêts il ne recule devant rien.
Depuis la conférence nationale souveraine, il a survécu à tous les régimes et il les a servis avec un zèle inouï. Repéré aux fins fonds du manga où il était enseignant, le sieur Mohamed ben Omar pour ne pas le nommer a su gravir les échelons à coups de « cadavres » pour se retrouver aujourd’hui à la prestigieuse Assemblée nationale.
En effet, c’est sur les bancs du PNDS Tarayya qu’il a parfait son apprentissage politique, après avoir appris ses premières armes au sein du SNEN (le syndicat national des enseignants du Niger).
Agitateur remarquable, il a trop vite gravi les échelons pour se retrouver au moment fort du Cosimba du Président Ibrahim Baré Maïnassara à la tête de la coordination du FRDD (le front qui regroupait à l’époque tous les partis politiques de l’opposition). Pour se faire remarquer du Président Baré il multipliait les provocations. Son vœu fut exaucé. Arrêté et déporté, par vol militaire spécial, à Niamey, il offrit dès son arrivée dans la capitale tous ses services au Président. Première récompense, il fut promis Conseiller spécial du Président de la République avec rang de ministre. A partir de cette position privilégiée il tenta d’assener des coups tordus à ses anciens camarades de l’opposition et s’illustra également dans la défense zélée du régime.
Il adhéra rapidement au RDP Jamaa(le parti du Président Baré) pour mieux assouvir ses ambitions. A la mort du Président Baré, il observa un silence tactique pour mieux rebondir. A la première législature du Président Tandja, son parti opta pour l’opposition au grand dam de M. Ben Omar. Alors qu’il avait déjà commencé à gouter aux délices du pouvoir le voilà, obligé de serpenter et de raser les murs pour joindre les deux bouts. C’est la grande époque de son « abonnement » à la devanture du groupe RTT. Il était toujours là, assis l’air hagard au bord d’une vieille 4×4 maronne. C’était l’époque dure où acheter même le paquet de cigarette relevait d’une équation à plusieurs inconnues.
On se rappelle encore de ses prises de positions sur le plateau de RTT, pour insulter, vilipender le régime de Tandja, un régime traité de tous les noms vulgaires possibles. Pendant que ces autres camarades luttaient sincèrement, Ben voulait simplement se faire remarquer par les tenants du pouvoir. Et grande aubaine pour lui, à la deuxième législature, le RDP Jamaa regagne avec armes et bagages le camp présidentiel et Ben Omar fut propulsé à la tête du Ministère de la Communication. Finie la galère, finie les insultes contre un régime « incapable et aveugle », vive Tandja, vive Hama, les « seuls Nigériens capables et dignes » de diriger ce pays.
Ben Omar retrouva sa sensation et sa verve acerbe, l’opposition prit pour son grade. Il était de tous les combats, le vieux Tandja qui caressait le rêve d’un troisième mandat déguisé avec le fameux tazarcé, mettra tous les moyens possibles à la disposition de Ben. Il est partout, au quatre coins du monde, sur toutes les chaînes, les journaux, bref, Ben était redevenu Ben Omar, aussi tonitruant que jamais. Il haranguait, il expliquait, il condamnait, il menaçait et n’hésitait pas à traiter les opposants au régime des menteurs et d’anti-nationaux. Il était le bon chien de son maître et il le servait avec un zèle hors du commun. Après avoir accompli sa mission, il fut récompensé d’un poste de vice président à l’Assemblée Nationale à la suite d’un simulacre d’élection législative.
Alors que la sauce a commencé a bien bouillir pour lui, Salou Djibo mit fin à la récréation et Ben Omar se retrouve une fois de plus sur les carreaux. Mais c’était sans compter avec la faculté d’adaptation de Ben Omar, qui est plus qu’un caméléon en matière de camouflage. C’est ainsi que grâce à la bénédiction de la junte militaire au pouvoir (qui a recalé les candidats à la députation du MNSD et de la CDS à Zinder), Ben Omar s’est retrouvé député et 4ème vice-président à l’Assemblée nationale.
Jouant habilement sa tactique de gueuler pour être entendu, il devint un « opposant » farouche au sein de la majorité et n’hésite pas vertement à critiquer avec des mots très durs les actions entreprises dans le cadre de la renaissance. Il était présent dans tous les débats où on insultait la majorité présidentielle et apportait à chaque fois sa touche personnelle contre le régime. En août 2013, à la suite du départ du Moden fa Lumana de la mouvance présidentielle, Ben changea rapidement de carapace et devient le défenseur attitré de la mouvance présidentielle. Mépris et jet de discrédit tel fut le plat réservé à l’opposition A coups de conférence de presse et de prise de position incendiaire, Ben Omar veut apparaître comme le Messie de la mouvance présidentielle, avec en arrière-plan l’objectif ultime d’occuper le poste privilégié de la présidence de l’Assemblée nationale, tout en poussant à la retraite le vieux Algabid et faire une OPA (offre publique d’achat du RDP Jamaa).
Aujourd’hui, tous les observateurs attendent de voir quelle sera la décision de la majorité au pouvoir sur la très sensible question du remplacement de M. HAMA AMADOU en fuite ; acceptera-t-elle de confirmer le situationniste Ben à la tête de notre Parlement? « Les tous prochains jours » nous édifieront.

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