Le ministre d’Etat chargé des Affaires Etrangères prend part au lancement de la 3ème phase du dialogue inter-malien à Alger : M. Bazoum Mohamed souligne la nécessité pressante de parvenir à un accord de paix
La 3ème phase du dialogue inter malien a été lancée samedi dernier à Alger. Cette importante cérémonie marque la poursuite du dialogue inter-malien. Placé sous l’égide du ministre des Affaires Etrangères d’Algérie, chef de file de la Médiation, M. Ramtane Lamamra, le lancement de cette 3ème phase du dialogue s’est déroulé en présence du ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération, de l’Intégration Africaine et des Nigériens à l’Extérieur, M. Mohamed Bazoum,
des ministres et chefs de délégations du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie et du Tchad, des représentants des Nations Unies, de l’Union Africaine, de l’Union Européenne, de la CEDAEO et de l’OCI, du haut représentant du Président de la République du Mali, des membres du gouvernement malien, des représentants des mouvements armés, ainsi que de nombreux invités.
Dans une allocution qu’il a prononcée à cette occasion, le ministre d’Etat en charge des Affaires Etrangères a félicité le gouvernement algérien pour son engagement en faveur de la paix et sa constante détermination qui ont permis un bon déroulement du dialogue inter-malien. M. Mohamed Bazoum a également félicité les experts de la médiation pour leur dévouement, et les parties prenantes maliennes aux négociations pour le climat apaisé dans lequel le dialogue s’est déroulé. Il a indiqué que la participation de la société civile à la deuxième phase du dialogue est un bon gage pour l’appropriation et la mise en œuvre du futur accord.
‘’Cette troisième phase du dialogue inter malien s’ouvre dans un contexte particulièrement tendu sur le terrain. Depuis les évènements de Kidal du 21 mai, en dépit du cessez le feu, la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader dans le Nord du Mali et dans la sous-région, avec de nouvelles formes de violence. Les attaques meurtrières contre les forces de la MINUSMA avec des armes lourdes sont devenues récurrentes. Le contingent de mon pays a payé un lourd tribut à cette violence avec la mort, le 3 octobre dernier, dans une lâche embuscade, de 9 de nos soldats, des soldats mis à la disposition de la MINUSMA pour le maintien de la paix. La décapitation d’un français ici même en Algérie et d’un civil malien dans la région de Tombouctou, montre qu’un nouveau palier a été franchi dans la barbarie terroriste’’, a dit M. Mohamed Bazoum.
Pour le ministre d’Etat en charge des Affaires Etrangères, l’infiltration des groupes terroristes est facilitée par le chaos sécuritaire créé par la fin de l’opération Serval, le cantonnement de l’armée malienne et la dissémination des groupes armés sur l’ensemble du Nord du Mali. ‘’Il apparaît de plus en plus clair que le dispositif sécuritaire actuel n’est plus sécurisant pour nos soldats et fait peser de graves risques sur le retour de la paix au Mali. La MINUSMA n’a ni les équipements techniques ni les ressources humaines nécessaires pour assurer la sécurité de son personnel, et son mandat actuel est mis à l’épreuve par le pourrissement de la situation sécuritaire qui risque par ailleurs d’impacter sur la solution politique dont les pourparlers d’Alger constituent un acte majeur’’, a dit M. Bazoum Mohamed. Il a souligné l’urgence d’aboutir à un accord de paix dans un délai court, tout en expliquant que le temps joue contre la paix et la sécurité. ‘’Si la paix n'est pas conclue dans un délai très bref et qu'une autre dynamique politique et sécuritaire n'est pas mise en œuvre, le risque est grand de voir les terroristes réinvestir tout l'espace et nous mettre à l'épreuve d'une guerre asymétrique aux conséquences désastreuses’’, a prévenu M. Mohamed Bazoum.
Le ministre d’Etat aux Affaires étrangères a ajouté que la communauté internationale aurait tort de ne pas prendre la mesure d'une telle situation afin d'en tirer toutes les conséquences. «De même les Maliens, tous les Maliens doivent savoir qu’une dégradation de la sécurité renforcée par une impasse ou même une très grande lenteur des pourparlers en vue de la paix comporte le risque d’une évolution dangereuse à l’image de ce qui se passe dans un pays comme la Centrafrique » a dit M. Bazoum Mohamed qui a par ailleurs réitéré l’engagement du Niger à soutenir la mise en œuvre des dispositions du futur accord de paix en collaboration avec les pays voisins et la communauté internationale.