Rencontre d’information entre le Ministère de la Santé Publique et le corps diplomatique : Eclairer les diplomates sur les mesures et dispositions prises par le Niger pour prévenir la Maladie à virus Ebola
Avec l'apparition de la fièvre hémorragique à virus Ebola dans trois (3) pays de l'Afrique de l'Ouest, le Niger a aussitôt décidé de mettre un plan national d'urgence de riposte pour prévenir l'introduction du virus mortel dans notre pays. Environ dix (10) mois après le début de la mise en œuvre de ce plan qui s'est d'ailleurs avéré très efficace, le Ministère de la Santé Publique a organisé une rencontre d'information et d'échanges avec les membres du corps diplomatique. La rencontre placée sous la présidence du ministre Mano Aghali a eu lieu, ce mercredi 22 octobre, à l'auditorium Sani Bako du Ministère des Affaires Etrangères, en présence des organisations internationales et ONG notamment l'OMS, l'UNICEF et Médecins Sans Frontières (MSF) mais aussi de la direction de la surveillance et de riposte aux épidémies.
La rencontre a commencé par une minute de silence et de prière en hommage aux victimes de cette terrible maladie à un taux de létalité très élevé. C'est après cet hommage que le ministre de la Santé Publique s'est adressé aux invités du ministère des Affaires Etrangères et celui de la Santé Publique. Mano Aghali s'est réjoui de la participation massive des diplomates à la rencontre d'information sur ce sujet d'actualité qu'est la maladie à virus Ebola. L'épidémie qui s'est emparée de la Guinée Conakry, du Libéria et de la sierra Leone est devenue inquiétante, préoccupante focalisant toute l'attention de la communauté internationale. Le ministre Mano Aghali a toutefois souligné que ce sujet mérite d'être abordé avec une attention particulière et dans la sérénité. Aujourd'hui, la maladie à virus Ebola suscite la méfiance sur tous les pays de l'Afrique de l'Ouest malgré les efforts sans cesse croissants déployés par les gouvernements de tous les pays de la sous-région à contenir et à vaincre le virus dans son foyer mais aussi à éviter toute exportation du virus. Le ministre de la Santé a salué l'implication de l'ONU, de l'UA, de l'UE ainsi que de la CEDEAO, de l'UEMOA, des Etats Unis, de Cuba, de la Grande Bretagne, de l'Espagne, de la France dans la recherche de solutions et de riposte à l'épidémie.
La rencontre d'information et d'échanges vise à donner aux diplomates en poste, les éléments nécessaires d'appréciation sur la situation en ce qui concerne le Niger. C'est ainsi que le ministre de la Santé publique a invité les représentants de l'Organisation Mondiale de la Santé, l'UNICEF, Médecins Sans frontières et la direction de la surveillance et de la riposte aux épidémies à présenter tour à tour leurs communications. Dans son exposé sur la situation épidémiologique de la maladie à virus Ebola et les recommandations, il ressort que la maladie est apparue pour la 1ère fois en 1976 en Ex-Zaire et au Sud-soudan. Elle a connu 23 flambées et provoqué 1590 décès avant l'apparition de la souche de l'Afrique de l'Ouest en octobre 2013. Depuis lors, 9886 cas de la MVE ont été identifiés dont 4436 décès soit un taux de létalité de 46%. Des 9886 cas enregistrés, 9875 cas ont été détectés en Afrique. Depuis le déclenchement de l'épidémie, l'OMS a non seulement tiré la sonnette d'alarme mais aussi développé plusieurs approches constituées de quatre étapes ; la préparation, l'alerte, le contrôle et l'évaluation. L'OMS a également mis en œuvre des stratégies de riposte globale à la MVE allant de la surveillance à la coordination à tous les niveaux pour notamment prévenir la maladie à travers l'isolement et la prise en charge des cas suspects. S'agissant des recommandations, l'OMS a mis une documentation en ligne via son site web a-t-on appris. Le représentant de l'UNICEF s'est quant à lui appesanti sur les leçons apprises de cette maladie en Afrique de l'Ouest. Pour faire face à la maladie, l'UNICEF dit avoir pensé à dix (10) leçons. C'est ainsi qu'elle s'appuie sur une approche socio-anthropologique, une banque de données de personnes influentes et crédibles, une stratégie d'implication des religieux, une communication de masse et de proximité. L'UNICEF est en train de renforcer les compétences des medias, d'impliquer les femmes et les écoles tout en associant les interventions. L'organisation MSF dit avoir déployé 272 personnels expatriés et 2900 staffs locaux. Du début de l'épidémie à la date d'hier, les installations de médecins sans frontière ont admis 4181 cas dont 1000 ont survécu à cette maladie à très fort taux de létalité et un risque élevé de contagion. Au niveau national, le plan mis en œuvre a consisté au renforcement des compétences et capacités du personnel et des structures sanitaires, du dispositif de surveillance. Tous les facteurs favorisant l'éclosion de la maladie ont été pris en compte à travers ce plan national de riposte. Il s'agit notamment de transport, l'environnement, le flux migratoire, l'insécurité et les facteurs comportementaux. Le plan d'urgence de riposte s'est articulé sur trois phases à savoir la phase pré-épidémique (prévention), la phase épidémique (au cas où un cas se déclarait) et la phase post-épidémique. Cette dernière étape concernant la gestion de l'après épidémie et, est étalée sur 42 jours après guérison. S'agissant de ressources financières, le plan dispose d'un budget conséquent dont 38% de montant est d'ores et déjà disponible. Après les explications suite aux échanges avec les différentes structures, les diplomates en poste au Niger ont été rassurés des dispositions prises par notre pays. Ils ont surtout salué la promptitude avec laquelle les autorités ont réagi pour prévenir tout risque d'introduction du virus sur le territoire nigérien.