Les forces françaises ont mené des actions anti-terroristes au Niger et au Mali contre le groupe de l’Algérien. Un proche et des partisans présumés du chef djihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar ont été récemment arrêtés par les forces spéciales françaises au cours de deux opérations au Niger et dans le nord du Mal.
Le week-end dernier, les forces françaises ont mené une action anti-terroriste à l’aide d’hélicoptères dans le nord du Mali, vers Gao. Ils ont arrêté quatre présumés djihadistes, actuellement transférés à Bamako, a déclaré à l’AFP une source militaire malienne. Selon les premiers éléments de l’enquête, des éléments du groupe djihadiste Al- Mourabitoune, de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, font partie des personnes arrêtées, a souligné l’AFP. L’information a été confirmée par une source militaire occidentale dans la région, pour qui les terroristes sont véritablement en train de se regrouper dans le nord du Mali. Ils se regroupent, à une vitesse étonnante.
Par exemple, on compte facilement quelques centaines de terroristes au nord-est, dans un massif d’où ils avaient été pourtant chassés en janvier 2013 par les troupes franco-tchadiennes, a précisé la même source, confirmant par ailleurs l’arrestation d’un poids lourd du groupe de Mokhtar Belmokhtar, Al-Mourabitoune. Abou Aassim El-Mouhajir, le porte-parole d’Al-Mourabitoune, a été arrêté le mois dernier par les militaires français sur le territoire nigérien. Il est actuellement détenu à Niamey, a affirmé la même source. Une source sécuritaire nigérienne a confirmé à l’AFP l’arrestation d’Abou Aassim El-Mouhajir, ajoutant que pendant son audition il a reconnu les liens très étroits entre les djihadistes vivant en Libye et ceux qui sont sur le territoire malien.
L’idée des djihadistes est de prendre en tenailles les pays qui se situent entre la Libye et le Mali, a expliqué cette source, soulignant que Abou Aassim El- Mouhajir, de nationalité égyptienne ou soudanaise, selon les sources, a été arrêté en posses- sion de documents compromettants. Il avait revendiqué en juillet l’attentat suicide dans lequel un soldat français est mort dans la région de Gao. Par ailleurs, le Comité international de la Croix- Rouge (CICR), a annoncé mercredi dans un communiqué organiser des formations au respect du droit international humanitaire pour les combattants de groupes armés contrôlant Kidal, dans le nord-est du Mali. Deux des groupes armés qui contrôlent Kidal, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg) et le Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA, qui comprend d’ex-djihadistes) ont suivi mercredi une formation organisée par la Croix-Rouge, a indiqué Christoph Luedi, chef de la délégation du CICR au Mali.
Ces groupes font partie des mouvements armés engagés dans des discussions de paix avec le gouvernement à Alger depuis le 1er septembre. Le nord du Mali a été contrôlé pendant près de 10 mois par les groupes djihadistes Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Ansar Dine et Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’ouest (Mujao), qui en ont été chassés par une intervention internationale en janvier 2013 initiée par la France, l’opération Serval. En rupture de ban avec la hiérarchie d’Aqmi, Mokhtar Belmokhtar a scellé une alliance avec le Mujao. Considéré comme l’un des chefs djihadistes les plus redoutés du Sahel, il milite pour un djihad sahélo-saharien, et une grande coalition avec les djihadistes du Niger, du Tchad, et de Libye. Selon des sources de sécurité maliennes, il se trouverait actuellement en Libye.