Après les vicissitudes ayant marqué la phase de l’acheminement des candidats au hadj 2014 aux Lieux Saints de l’Islam, les pèlerins nigériens continuent de regagner le pays par vagues.
Contrairement aux pronostics de départ annonçant un retour difficile au regard des difficultés enregistrées à l’aller, nos pèlerins n’ont pas tardé à regagner le bercail sans encombres ni longue attente, source de tous les désagréments. En effet, depuis le premier vol-retour qui a été enregistré quelques jours seulement après la fin du rituel du hadj, les vols se sont succédé sans interruption.
Ce retour au pays des vagues de pélerins se déroule sous le signe de la grande satisfaction des nouveaux ‘’elhadj’’ et ‘’hadjia’’, sur fond de joyeux salamalecs. Et une fois à la maison et les bagages récupérés, on procède à la traditionnelle distribution des ‘’cadeaux de la Mecque’’. Ainsi, bonnets, chapelets, eau de ‘’zem-zem’’, bijoux, gandouras arabes, écharpes Arafat, ‘’bourka’’, ‘’hidjab’’, ‘’nidjab’’ et autres, sont distribués à tours de bras aux parents, amis et voisins venus leur présenter la bienvenue.
Pour bon nombre de pèlerins, c’est le moment de faire valoir le titre, fraîchement acquis, d’El hadj. Ainsi, au lieu de ‘’Monsieur untel’’, il faut s’appliquer à l’appeler ‘’Elhadj untel’’. Un conseil de bon usage : ne jamais oublier que le prénom doit être toujours précédé du substantif ‘’elhadj’’ (en arabe ‘’l’étranger’’). Et quand c’est une femme, il faut savoir bien articulez : ‘’hadjiiiaaa’’... Ne pas observer cette règle s’apparenterait à un refus de reconnaissance du titre. Quoi de plus normal? Avant tout, n’est pas ‘’elhadj’’ ou ‘’hadjia’’ qui veut. Mais le changement le plus remarquable s’opère au niveau de l’habillement. Et l’habit faisant bien le moine, certains nouveaux ‘’elhadj’’, surtout en milieu rural, ne ratent pas l’occasion pour arborer ces beaux atours qui les distinguent nettement des autres. Cette tenue typique des ‘’elhadj’’ est un ensemble de djellabia blanche, de tunique noire, d’un bonnet surmonté d’une sorte de couronne dorée et une écharpe à la Arafat sur les épaules.
Pour les femmes désormais élevées au titre de ‘’hadjia’’, le secret du hadj est dans la beauté de la dent en Or. Pour la plupart d’entre elles, la fameuse dent en Or est plus qu’une simple parure, mais une sorte de médaille d’honneur qu’il faut exhiber à tout-va par de larges sourires. Ça, c’est le côté décor…
Mais il y a l’essentiel: l’approfondissement de la foi islamique. Sur cet aspect, et n’en déplaise aux mauvaises langues qui disent que ‘’un séjour à la Mecque n’est pas un gage de changement de comportement’’, pour beaucoup de pèlerins ce voyage aux Lieux Saints de l’Islam marque le début d’une vie nouvelle, une véritable métamorphose.