Le président du Niger Mahamadou Issoufou estime que seule "la force" pourra mettre fin au conflit avec les mouvements jihadistes au Sahel car "il est hors de question de discuter" avec eux, dans un entretien au journal français Le Parisien Magazine.
"L’opération française Serval était nécessaire, mais elle n’a pas éradiqué la menace, loin de là", a relevé M. Issoufou dans cet entretien à paraître vendredi. "Tant que le Mali restera coupé en deux, que l’intégrité territoriale du pays ne sera pas rétablie, les troubles persisteront".
"Le conflit qui nous oppose, nous, les démocraties africaines, à certains mouvements armés ne se terminera jamais autour d’une table. Il est hors de question de discuter avec les jihadistes. On ne peut régler cela que par la force. Et le Niger est prêt à s’engager. Nous voulons définitivement chasser les islamistes du Mali", a souligné le président nigérien.
La France va renforcer son dispositif militaire dans le nord du Niger et intensifier son action au Mali pour contrer la recrudescence d'opérations jihadistes et les trafics d'armes en provenance de Libye, selon un responsable du ministère français de la Défense.
"Le gouvernement nigérien a donné son accord pour l'installation d'une base temporaire à Madama", à l'extrême nord du Niger, qui sera opérationnelle "dans les prochaines semaines", a précisé cette source.
Le président nigérien a par ailleurs réitéré son appel à une nouvelle intervention militaire internationale en Libye sous l'égide de l’ONU.
"Il faut que les Français, les Américains, les Britanniques soient en première ligne pour réparer les dégâts qu’ils ont causés" en intervenant en Libye en 2011, a-t-il dit. "Bien sûr, les pays voisins seront là aussi pour les aider, et le Niger prendra sa part. Ensuite, il faudra réconcilier toutes les parties libyennes, y compris les kadhafistes, et former un gouvernement d’union nationale. La Libye est la source du mal. Si nous ne faisons rien, nous courons à la catastrophe", a-t-il insisté.