En pleine polémique européenne sur l’immigration, Daxe Dabré n’a pas honte de publier le livre "Je suis noir : j'ai honte...". Aiguillon salutaire dans le débat ou ramassis de clichés ?
Les Européens, singulièrement les Français, vivent dans la crainte de deux vagues qu’ils ont tendance à considérer comme un tsunami jumelé : un raz-de-marée incontrôlable de migrants clandestins et une déferlante de malades d’Ebola. La première angoisse est nourrie par une cohabitation tendue dans la jungle de Calais et par les passages en force plus ou moins réussis de migrants, à Melilla ou Lampedusa. La seconde phobie est alimentée par la compréhensible dramatisation des médias, quand bien même le paludisme tue bien plus que la fièvre hémorragique. Bien plus mais ailleurs…
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Rien d’étonnant, donc, que "Le suicide français" d'Éric Zemmour fasse un tabac en librairie. Qu’importe les approximations de ce journaliste au positionnement politique rare. Sa mélancolie alarmiste et ses airs de Nosferatu s’insinuent dans l’esprit de la ménagère de moins de cinquante ans. Faudra-t-il attendre que la fiction humanise l’immigré, le film "Samba" d’Eric Toledano et Olivier Nakache grimant l’un des "Français préféré des Français" en sans-papiers ? L’infusion des idées de Zemmour n’a-t-elle pas déjà gagné, si l’on ne réalise qu’après coup avoir écrit qu’il fallait "humaniser" des humains ?... suite de l'article sur Jeune Afrique