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Le discours de la reddition !
Publié le lundi 27 octobre 2014   |  Tamtaminfo


Seini
© Autre presse par DR (Photo d`archive)
Seini Oumarou ,(président du MNSD-Nassara)


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Le Chef de file de l’opposition politique, Seini Oumarou, n’aura pas tenu longtemps face à sa dé- claration solennelle, faite l’an dernier, de ne plus rencontrer le Président de la République comme cela était devenu une tradition au Niger depuis la Cinquième République.
En effet, suite à la dégra- dation de la situation politique née de la formation du gouvernement d’union nationale d’août 2013, le Chef de file de l’opposition avait péremptoirement annoncé qu’il rompait les contacts avec le Président de la République qu’il accusait ouvertement d’être à l’origine des soubresauts que connaissaient les partis de l’opposition. Depuis cette déclaration, les relations entre le Président de la République et le Chef de file de l’opposition se sont distendues, au grand regret d’ailleurs du Chef de l’Etat qui aurait espéré avoir des rapports plus civilisés avec son ancien challenger au second tour de l’élection présidentielle de mars 2011 en vue de mieux vendre la démocratie nigérienne à l’extérieur. Cette rupture aura largement contribué à la dégradation de la situation politique qui aboutit non à une bipolarisation de la vie politique nationale, mais plutôt à une radicalisation des positions dans les deux camps opposés.
Pourquoi, aujourd’hui, Seini Oumarou a-t-il jugé utile de rétablir les ponts, lui qui avait juré, la main sur le cœur, qu’il mettait un point final aux entretiens périodiques avec le PR comme cela était la règle dès l’entame de la Septième République ? Qu’est-ce qui a pu bien se passer pour que le président du MNSD décidât de revenir sur sa parole ? Il est vrai, n’est pas ‘’homme de parole ‘’ qui le veut ! Ce sont les raisons de cette volte-face politique que nous allons tenter de cerner dans la dissertation qui suit.
Un leadership politique fortement ébranlé
Ces derniers temps, de gros nuages noirs, des cumulonimbus, se sont amoncelés sur la tête du président du MNSD-Nassara qui a essuyé revers judiciaires sur revers judiciaires, notamment celui de la Cour Constitutionnelle qui a jugé que l’exclusion des députés appelés ‘’ dissidents’’ était prématurée, l’affaire étant pendante devant les tribunaux ; celui rendu par la Cour d’Appel de Zinder annulant la tenue du Conseil National du MNSD ; enfin, celui relatif à l’exclusion de neuf membres du bureau politique, exclusion que le Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Niamey a jugée irrégulière. Sur tous les fronts judiciaires ouverts à cet effet, le camp Seini aura bu le calice du camouflet jusqu’à la lie. Sur le terrain proprement politique, la situation ne se présente guère sous de meilleurs auspices pour le président du MNSD de plus en plus fragilisé par la percée sur le terrain de l’aile appelée ‘’dissidente’’ qui rallie, petit à petit, toutes les zones d’influence du MNSD à la cause de la renaissance du Niger.
Au rythme où vont les choses, on peut se demander si les jours de Seini à la tête du MNSD ne sont pas inexorablement comptés. En effet, même la ré- gion de Maradi réputée pourtant être un des fiefs électoraux du MNSD, est en train de basculer avec le récent ralliement du très populaire député de Madarounfa, Charro Dandadi dit Arji, qui a organisé, la semaine dernière, un gigantesque meeting populaire dans sa localité pour apporter son soutien au Secrétaire Général du MNSD, Abouba Albadé. Comme on le voit, l’étau se resserre autour de Seini Oumarou qui ne contrôle même plus Tillabéri, sa propre base électorale, et Niamey désormais aux mains d’Amadou Salifou.
A tous ces déboires vient s’ajouter la fuite honteuse de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Hama Amadou, lais- sant le président du MNSD seul face aux contradictions internes qui agitent le parti depuis l’échec de la mise en cohabitation du Président de la République. Aujourd’hui, c’est un homme politique profondément ébranlé qui tente désespérément de rester à flots dans le naufrage qui risquerait de l’emporter en recourant à un ultime discours qui a les allures d’une reddition politique, d’une capitulation qui ne dit pas son nom.
Le discours de la capitulation politique.
Autant le président du Lumana/ FA, Hama Amadou, a signé sa reddition politique avec sa fuite hors du Niger pour se soustraire à la Justice de son pays dans l’affaire dite des ‘’bébés importés du Nigéria’’, laissant derrière lui, femmes, enfants, proches parents et amis politiques, autant Seini Oumarou a fait la sienne à travers un discours pessimiste mais surtout défaitiste où on pouvait lire aisément, à travers les lèvres et les lignes, l’aveu d’impuissance du Chef de file face à la machine infernale et impitoyable du régime de la Septième République à annihiler les velléités d’une opposition enfant gâtée et particulièrement subversive. A sa sortie d’audience, le Chef de file de l’opposition avait lâché à l’endroit du public que l’entretien avec le PR avait porté sur la situation sociopolitique du pays caractérisée comme on le sait par la radicalisation des extrêmes, situation créée à dessein dans le seul but de rendre le pays ingouvernable et ouvrir ainsi la voie à une irruption de l’armée sur la scène politique nationale.
Pour amuser la galerie, le Chef de file de l’opposition s’est aussi livré à l’exercice favori de son ami et ancien mentor politique, Hama Amadou, c’est-à-dire l’art de se victimiser en accusant le pouvoir en place de vouloir l’arrêter en allant fouiller du côté du fond à l’énergie, lorsqu’il avait en charge le Ministère du Commerce sous Wanké et sous la Cinquième république. En peu de temps, de retour dans le temple hamiste, l’ex banni aura vite appris la méthode fétiche du gourou : se faire passer pour une victime de la république. Mais ce que Seini Oumarou semblait ignorer, c’est que cette méthode aura montré toutes ses limites en ce qu’elle aura conduit celui qui en détient les droits d’auteur (Hama Amadou) à sa perte politique. A vrai dire, Seini Oumarou force grossièrement les traits du ridicule et du grotesque en voulant se faire passer pour un homme politique intransigeant dans les principes et surtout gênant, dont on ne pourrait se passer que par l’instrumentalisation de la Justice à des fins politiciennes.
Quelle prétention de la part d’un homme dont le Ministre d’Etat, Bazoum Mohamed, a dit que tous les pos- tes qu’il a occupés dans sa carrière politique, ce fut par défaut ! Aujourd’hui, c’est cet homme qui veut s’octroyer un statut politique qu’il est loin, très loin d’avoir au point de penser que pour espérer l’emporter en 2016, le régime ac- tuel serait obligé de passer par le raccourci de la Justice pour l’empêcher de se présenter au scrutin ! En réalité, les véritables pré- occupations de Seini Oumarou n’étaient pas celles qu’il a officiel- lement déclarées à sa sortie d’audience avec le PR, mais juste destinées à une consommation locale, tout comme, trois mois plus tôt, l’ex président Tandja, au sortir d’une audience avec le Président Issoufou, avait caché au public le véritable objet de la rencontre pour avancer un soi-disant voyage pour aller faire son bilan de santé à l’étranger.
A la vérité, Seini Oumarou a chaud, très chaud, car perdant chaque jour le contrôle de son parti. Il a vu ce qui est arrivé à la CDS et aussi au Lumana/FA ‘’Kay na turay’’, il se sait aujourd’hui vulnérable. Pousser trop loin l’adversité politique au point d’en faire une cristallisation sur la personne du Président de la République est certainement la plus grosse erreur politique de la part d’un homme comme Seini Oumarou qui aurait pu avoir un autre destin politique plus glorieux, si un tant soit peu, l’intéressé ne s’était pas laissé inoculé le virus de la haine contre une personne, peut-être du fait de son long compagnonnage avec un certain Nafarko. La dernière sortie médiatique du Chef de file de l’opposition qui sonne comme une abdication tranche beaucoup avec le ton jusque-là utilisé par l’ARDR groggy depuis un certain temps. A la vérité, Seini Oumarou semble devenu réaliste à son corps défendant, car la situation sur le terrain l’étouffe et l’oblige littéralement à revoir toute sa stratégie, s’il en a jamais eu, afin de sauver ce qui peut l’être encore de sa présidence du MNSD.
Il est clair désormais pour la majorité des militants MNSD que Seini Oumarou a fini d’être l’homme de la situation du MNSD depuis sa tentative d’inféoder le parti aux ambitions de Hama Amadou. Ce fut-là la plus grosse erreur politique de Seini Oumarou, un président ‘’jeka nayi’’ ka après la malheureuse tentative de Tandja de 2009. Le camp de Albadé abouba aura largement exploité cette absence d’analyse sérieuse de la part de Seini qui n’avait pas compris qu’il n’y avait plus d’affidés de Hama au MNSD, tous ceux qui étaient attachés à la personne de Hama l’avaient rejoint au Lumana ! Or le MNSD d’aujourd’hui a été bâti justement sur le refus du leadership de Hama et toute tentative de remise en cause de cette donnée équivaudrait à un hara-kiri pour tous ceux qui oseraient s’aventurer sur ce chemin ! Seini Oumarou réalise donc aujourd’hui qu’il a commis une bévue monumentale qui ne lui permet plus d’incarner les aspirations profondes de la communauté nassariste. Avec lui, aucune perspective sérieuse ne semble pointer à l’horizon.
Or un parti politique est un organisme vivant, il a besoin de l’espoir pour vivre, grandir et s’affermir, ses dirigeants et ses militants ont des carrières à y mener. Dans la situation actuelle, cet horizon est barré pour tous ceux qui s’entêteront à suivre aveuglément Seini dans cette aventure sans issue. La preuve, le peu de temps passé au pouvoir aura permis au camp Albadé Abouba de faire revivre le parti en lui offrant des perspectives nouvelles dans un cadre d’alliance gagnant pour tout le monde : des ministres, des DG, des cadres de commandement, bref, le MNSD vit aujourd’hui bien sous le magistère du Bororo de Tchinta. En réalité, en termes d’avenir, il ne faudrait pas voir seulement les deux années restantes pour l’actuel mandature, mais regarder plutôt l’après 2016, c’est-à-dire les cinq autres années à venir, Inch’ Allah. D’ici là, soyons optimistes, on peut espérer que le MNSD aura fait, entre-temps, sa grande toilette pour se dé barrasser de toutes les pesanteurs qui semblent, aujourd’hui, plomber ses horizons.

Affaire à suivre.

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