Le bras de fer annoncé n'aura pas lieu. Le Ministère en charge des Enseignements Secondaires n'a pas tardé à réagir suite à la déclaration musclée des oulémas pour protester contre le projet d'introduction d'un module sur la santé de la reproduction des jeunes. Dans un communiqué signé par la ministre des Enseignements Secondaires, en date du 28 octobre 2014, celle-ci a dit comprendre l'inquiétude de certains oulémas au sujet de ce module. En effet, explique le communiqué, ''la ministre des Enseignements Secondaires reconnaît que ce module, élaboré par des consultants, et qui est destiné aux enseignants du secondaire, ne reflète ni les réalités socio-culturelles, ni les us et coutumes de notre pays''. Aussi, sans céder à l'orgueil et à l'insouciance, la ministre de tutelle a annoncé que ledit module, ''qui n'a pas fait l'objet de vulgarisation, a d'ores et déjà été retiré''. A partir de là, l'incompréhension est définitivement close. Sus au '' jusqu'au-boutisme''!
C'est le cas de saluer ici le courage politique et la clairvoyance du gouvernement, à travers la décision de retrait dudit module par la ministre en charge des Enseignements Secondaires, qui a abordé la question avec sérénité. Par ce geste, elle vient ainsi prouver aux auteurs de la déclaration que, sur la question et sur beaucoup d'autres, le gouvernement et les oulémas parlent le même langage et qu'il suffit de s'écouter pour se comprendre. La vérité est que personne, au Niger, ne veut d'un module d'enseignement qui inciterait nos jeunes, garçons et filles, à l'immoralité et à la perversion.
En revanche, il est déplorable et condamnable de voir que les consultants auxquels le travail a été confié aient pu penser un seul instant qu'un tel module, tel qu'ils l'ont présenté, pourrait être validé et mis en application dans un pays comme le nôtre où les valeurs islamiques et morales rejettent tout ce qui a trait à la publicité sur le sexe et surtout à sa perversion. A propos, on pourrait se demander quelle était la motivation de ces consultants qui, en proposant certains passages imbuvables, à tous points de vue, de ce module, ont voulu piétiner, délibérément ou par insouciance, toutes les valeurs religieuses, morales et culturelles de la population nigérienne. Soit les intéressés ont péché par simple ignorance, soit ils ont voulu tendre un ''piège'' aux responsables du Ministère des Enseignements Secondaires pour les amener à pourfendre les valeurs sociales qui sont les nôtres, en glissant un module proprement attentatoire, en même temps à la morale islamique et à nos us et coutumes. Ou peut-être qu'ils ont abusé de la méthode facile, mais aléatoire, du ''copier-coller'' à partir d'un autre document conçu pour une autre société aux antipodes de la nôtre...
Dans tous les cas, il revient aux responsables de nos départements ministériels et autres structures étatiques d'être plus regardants sur le profil réel de ces experts ''consultants en tout'' prompts à s'accaparer de tout dossier de consultations sans trop en appréhender les contours.
Quant aux oulémas, ils pourront taire leurs cris de colère et leurs inquiétudes en se disant, comme en témoigne la réaction de la ministre des Enseignements Secondaires, que le gouvernement veille aux grains pour protéger et promouvoir les valeurs morales et culturelles propres à notre société. A partir de là, ils doivent comprendre que leur combat est aussi celui de nos plus hautes autorités qui, en plus d'être garants du respect des valeurs de notre société, dont celles islamiques, sont aussi, et avant tout, des fervents musulmans.