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Le Sahel N° 8816 du 28/10/2014

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Attaques sanglantes dans la région de Tillabéri : Témoignages des autorités régionales et des FDS
Publié le vendredi 31 octobre 2014   |  Le Sahel




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La prison civile de Ouallam, le camp des réfugiés de Mangaizé, et une patrouille régionale opérant dans la zone Zaroumey Darou, dans la région de Tillabéri, ont été les cibles simultanées d'une attaque le jeudi 30 octobre aux environs de 5 heures du matin. Selon le communiqué conjoint rendu public par le Ministère de la Défense Nationale et le Ministère de l'Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation, des Affaires Coutumières et Religieuses, cette attaque qui a été perpétrée par des terroristes s'est soldée par un bilan lourd. Le bilan provisoire est de neuf (9) éléments des Forces de Défense et de Sécurité tués. Trois autres ont été blessés, et trois autres portés disparus. Plusieurs prisonniers se sont évadés suite à l'attaque de la prison civile de Ouallam. Les assaillants, qui étaient plusieurs dizaines, très armés, se déplaçaient à moto selon les témoignages.

aoulam-2La réaction des autorités et la riposte des Forces de Défense et de Sécurité ont été promptes. Le gouverneur de la région de Tillabéri, M. Assimiou Diabri, était à Ouallam et sur le site des réfugiés de Mangaizé. Sur ce site, les assaillants ont attaqué les Gendarmes et les Gardes qui assuraient la sécurité des lieux où vivent entre 7000 à 8000 réfugiés maliens. Ils étaient venus uniquement pour tuer les Forces de Défense et de Sécurité. Malheureusement, ils en ont tué quatre et blessé un sur ce site'', a déploré le gouverneur qui croit que certaines personnes y vivant ne sont pas des réfugiés mais des insurgés. ''Les informations que nous avons recueillies sur le terrain démontrent clairement qu'il y a l'implication de certains réfugiés du camp de Mangaizé. Les assaillants étaient très nombreux, suffisamment armés, et ils étaient venus presque en plein jour. Les éléments des Forces de Défense et de Sécurité ont riposté, résisté, mais ils ont fini par se replier'', a expliqué le gouverneur.
La patrouille qui a été attaquée comptait une trentaine d'éléments composés de militaires, de gendarmes, et d'éléments de la Garde Nationale. Cinq d'entre eux ont succombé, et quatre ont été blessés dont deux grièvement. Les morts et les blessés ont été rapidement transportés à Niamey par hélicoptère. ''La situation est sous contrôle, les Forces de Défense et de Sécurité ont engagé la poursuite, et certains assaillants ont été rattrapés et sont entre les mains des Forces de Défense et de Sécurité. Toute la zone est quadrillée'', a assuré M. Assimiou Diabri, qui a salué la prompte réaction des Forces de Défense et de Sécurité.aoulam-3
Les éléments restent en patrouille pour un ratissage, afin d'assainir totalement la situation. Pour ce qui est de la prison, l'objectif des assaillants, a indiqué le gouverneur, était de libérer des détenus qui sont leurs camarades au sein des groupes armés de narco trafiquants et d'islamistes. Une situation qui, a-t-il souligné, fait suite à ce qui se passe dans la partie nord du pays voisin du Niger. Ces prisonniers, relève le gouverneur de la région de Tillabéri, sont des détenus de droit commun, dont certains ont été condamnés pour des assassinats, des vols à mains armées et des crimes.
Le récit de l'adjudant Issoufou Bondaba, adjoint au régisseur de la prison civile de Ouallam, décrit ainsi la situation : « La sentinelle nous a alertés de bruits qui venaient du ravin qui se trouve du côté nord de la prison civile. Et malgré les tirs de nos éléments, les assaillants ont continué à avancer pour progresser jusqu'à la prison. Finalement, nos éléments se sont repliés. Les assaillants ont défoncé la porte en tirant sur le cadenas. A l'intérieur, ils ont cherché leurs gens, qu'ils ont fait sortir avant de faire évader d'autres prisonniers'', a relaté l'adjudant-chef Issoufou Bondaba. Un autre groupe d'assaillants a attaqué le magasin d'armes où il s'est servi.
''Ils sont arrivés en scandant ''Allah Akbar''. Ils ont défoncé la porte de la prison en tirant dessus ; ils ont ensuite appelé les gens qu'ils sont venus chercher, puis ils nous ont forcés nous autres à sortir'', témoigne un jeune détenu, qui est revenu reprendre sa place dans la prison, quand la situation s'est calmée.
aoulam-4Dans la cour de la prison, les traces du combat sont visibles. Des impacts de balles sur les véhicules et les murs, un obus non explosé. Le combat entre les assaillants et les éléments en poste à la prison civile a duré environ 45 mn. Ici on ne déplore ni mort ni blessé. Hier jeudi, à 18 heures, il y avait 60 présents et 57 absents sur l'ensemble de la population carcérale. Pour ce qui est des personnes tuées, le gouverneur de la région de Tillabéri a présenté ses condoléances à leurs familles et souhaité un prompt rétablissement aux blessés. ''Des jeunes qui n'ont pour seule ambition que de servir leur pays, qui leur est cher. Malheureusement, ils sont tombés sous les armes d'hommes indélicats qui n'ont aucune raison de s'attaquer à eux, qui ne sont là que pour la protection des réfugiés que le Niger a accepté d'accueillir. Mais nous allons continuer à sécuriser le camp, à être surtout vigilants'', a déclaré M. Assimiou Diabri.

Souley Moutari, envoyé spécial

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