Réunion des experts des pays contributeurs en troupes de la MINUSMA : Réfléchir sur les voies et moyens pour renforcer l’efficacité du dispositif en place face aux attaques terroristes
Les experts des pays contributeurs en troupes de la mission internationale multidimensionnelle pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) sont en conclave, depuis hier au palais des congrès de Niamey. La cérémonie d'ouverture des travaux auxquels participent, outre les experts des pays contributeurs, les représentants de l'Union africaine, de la MINUSMA, du Mali et de l'Algérie pays chef de file des négociations inter-maliennes, a été présidée par le chef d'Etat major des armées, le Général de division Seyni Garba.
Cette réunion des experts de deux jours, convoquée par notre pays, se tient à un moment particulier marquée par une dégradation de la situation sécuritaire avec notamment la recrudescence des attaques terroristes contre les positions des troupes de la MINUSMA. Des attaques qui ont récemment coûté la vie à neuf (9) soldats nigériens dans la région de Gao, un soldat sénégalais dans la région de Tombouctou ainsi qu'à un soldat français, la semaine dernière. Cela confirme que les groupes terroristes, même chassés et vaincus, gardent encore une grande capacité de nuisance et constituent une menace pour la stabilité du Mali et de toute la zone du Sahel. C'est face à cette situation que le Niger a jugé urgent et nécessaire de convoquer tous les pays contributeurs et les acteurs de la crise malienne en vue de réfléchir et chercher ensemble des nouvelles stratégies pour combattre plus efficacement ces groupes et les éradiquer.
Le chef d'Etat major des armées s'est réjoui de la tenue de cette réunion et s'est félicité de la participation massive des pays contributeurs, une participation qui témoigne de leur engagement aux idéaux de la paix et de la stabilité. «La situation sécuritaire ne cesse de se dégrader dans le nord du Mali avec les attaques terroristes fréquentes dont les contingents de la MINUSMA sont l'objet » a rappelé le Général de division Seyni Garba. Cette résurgence de la violence et d'attaques contre les troupes de la MINUSMA qui, selon le CEMA, amènent forcément à s'interroger sur « l'efficacité du dispositif mis en place et le respect des engagements pris par tous les acteurs dans le cadre de la résolution de la crise au Mali». La réunion de Niamey est à la fois la marque de la volonté commune des pays engagés au Mali et leur détermination à aider ce pays dans la recherche de la stabilité.
Deux jours durant, les experts vont apprécier la situation sécuritaire du Mali, étudier les modalités d'un retour rapide des forces maliennes au nord, dresser un état des lieux sur les conditions et le niveau de déploiement des troupes de la MINUSMA. Ils auront également à tracer le canevas d'une coordination entre les trois forces maliennes, onusiennes et françaises présentes dans le nord du Mali, procéder à une révision du concept d'opérations et de règles d'engagement. En outre, les participants auront à plancher sur l'amélioration des capacités opérationnelles et en renseignements des troupes. Après avoir dévoilé l'agenda des travaux de la réunion, le Général Seyni Garba a demandé aux experts de mettre leur expérience professionnelle pour traiter l'ensemble des points inscrits à cet agenda. Il a réitéré sa confiance quant à la qualité des résultats qui sortiront des travaux avant d'affirmer que les conclusions seront soumises à l'appréciation des ministres des Affaires étrangères et de la Défense nationale pour procéder à leur approbation.
Auparavant, le représentant du gouvernement malien, le général Gabriel Dioupougou exprimait les remerciements de son pays aux autorités nigériennes, initiatrices de cette réunion qui, dit-il arrive à pont nommé. Il a ensuite évoqué le contexte sécuritaire préoccupant malgré les efforts déployés par la communauté internationale. Prévenant que la situation peut remettre en cause les acquis notamment le processus de négociation en cours sous la médiation de la République Algérienne, Démocratique et Populaire, le Général Dioupougou a souligné la nécessité d'analyser la stratégie en vigueur. Il a réitéré sa disponibilité à coopérer pleinement au cours des travaux de la réunion avec les délégations des pays contributeurs.
Le représentant de la MINUSMA a pour sa part exprimé ses remerciements aux pays contributeurs et à l'Algérie qui pilote la médiation sur le conflit au Mali. Pour M. Jeans Bosco Kazura, la recrudescence des attaques contres les troupes de la MINUSMA doit interpeller tous les acteurs, précisant que la réunion peut aider à trouver les voies à suivre et les stratégies à mettre en œuvre pour faire efficacement face à la situation et la surmonter. Il a rappelé la nécessité de procéder à un réaménagement car, les hommes des contingents sont en danger permanent avec les menaces persistantes des groupes terroristes. M Kazura a réaffirmé la disponibilité de la MINUSMA et des Nations Unies à renforcer les capacités des troupes et à aider au développement du Mali.
Pour le représentant de l'Union Africaine, la réunion de Niamey vient pile à son heure, compte tenu de la montée d'attaques contre les soldats de l'ONU enregistrées ce dernier temps. Renouvelant l'engagement, l'appui et la disponibilité de l'Union à accompagner la MINUSMA, M. NTolé Kazadi a affirmé que son organisation tient à promouvoir une stratégie contre l'extrémisme. Elle souhaite également, a-t-il dit, renforcer la coopération internationale. M. Kazadi de souligner qu'il est temps que l'évaluation des actions menées soit faite et que toutes les solutions soient trouvées pour faire face aux attaques des groupes terroristes contre les troupes de la MINUSMA.
Zabeirou Moussa
.jpg)