Les pays africains doivent s'adapter à un nouveau modèle d'industrialisation et à un développement inclusif et durable fondé sur leurs propres conditions nationales pour apporter la prospérité à leur peuple, a déclaré mercredi le ministre éthiopien de l'Industrie.
Après l'industrialisation de nombreux pays européens et asiatiques, les pays africains en développement s'efforcent maintenant de réaliser leur propre développement inclusif et durable, une nouvelle voie vers l'industrialisation, qui, par rapport à l'ancien modèle de croissance, devrait causer moins de problèmes environnementaux sur le long terme tout en favorisant de manière considérable la réduction de la pauvreté et la promotion de l'emploi.
"Les dirigeants africains doivent s'engager à industrialiser leurs pays afin d'apporter la prospérité à leur citoyens, donc si c'est le seul moyen de le faire, ils doivent s'adapter au développement inclusif et durable", a souligné à l'agence Xinhua lors d'un forum de l'ONU Ahmed Abtew, le ministre éthiopien de l'Industrie.
Au cours des 20 dernières années, son pays a créé une capacité pour l'industrialisation dans les zones urbaines, a-t-il dit à l'agence Xinhua.
"Il est maintenant temps d'accorder plus d'attention à l'industrialisation", a-t-il noté, avant d'ajouter que "sans le développement de l'industrialisation, personne ne peut apporter la prospérité à ses citoyens".
Il ne fait aucun doute que l'industrialisation est le stimulant le plus fort pour la croissance économique des Etats en développement, même si par le passé l'industrialisation a souvent été accompagnée d'effets négatifs sur un environnement de plus en plus vulnérable.
Dans le cadre de l'Agenda post-2015 des Nations unies, des responsables de haut niveau et des experts se sont réunis à Vienne mardi et mercredi pour discuter de la mise en œuvre du développement industriel inclusif et durable (ISID), d'un nouveau modèle de croissance pour les pays en développement et du nouveau mandat de l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), dont la mission est d'aider les économies en développement à réussir leur industrialisation.
M. Abtew a déclaré à Xinhua que son pays a des années d'expérience dans le développement de l'industrialisation durable, une stratégie qui correspond au programme ISID.
Avec ses partenaires, qui comprennent des agences des Nations unies et des acteurs du secteur privé, l'ONUDI cherche à intensifier l'investissement pour le programme ISID afin de répondre à la demande de ses Etats membres, le moteur principal de ce modèle de partenariat étant la mobilisation des partenaires et des ressources externes.
Ngouille Ndiaye, ministre sénégalais de l'Industrie et des mines, a déclaré à l'agence Xinhua que son pays est actuellement confronté à une forte pression en matière d'emploi, surtout chez les jeunes.
"L'industrialisation peut promouvoir l'emploi, l'un des grands problèmes auxquels nous sommes confrontés, vraiment très difficile", a-t-il expliqué avant d'ajouter que le Sénégal vient de commencer la mise en œuvre du programme ISID.
Lorsqu'on lui a demandé son point de vue sur l'industrialisation des pays africains, il a déclaré : "Je pense qu'ils (les Etats africains) doivent suivre, ils n'ont pas le choix... Nous sommes sur le marché mondial, et il y a beaucoup de politiques mondiales et régionales".
Le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a déclaré mardi à l'ouverture du forum que "l'impératif primordial pour l'avenir de notre planète est le développement durable. Nous avons une vision d'un monde juste où les ressources sont optimisées pour le bien des populations. Le développement industriel inclusif et durable peut conduire à des succès ", avant d'ajouter que "pour que le développement industriel soit durable, il doit abandonner les anciens modèles qui polluent. Nous avons besoin d'approches durables qui aident les communautés à préserver leurs ressources", a-t-il préconisé.
