Le Bureau Exécutif National de l’Association Nigérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (ANDDH) réuni en session ordinaire le samedi 2 novembre 2014, s’est penché sur la situation sécuritaire et politique nationale et la situation qui prévaut au Burkina Faso.
1-Sur la situation sécuritaire et politique nationale
A)-Le BEN/ ANDDH a appris avec consternation la mort de dix de nos compatriotes dont neuf (9) membres des forces de défense et de sécurité et une femme civile, et la disparition de 3 autres agents des FDS, suite aux attaques simultanées dans la nuit du jeudi 30 octobre 2014, de la prison civile de Ouallam, du camp des réfugiés maliens de Mangaizé et d’une patrouille régionale de sécurité, par des individus armés, vraisemblablement venus du Mali voisin.
En cette douloureuse occasion, le BEN ANDDH présente aux familles des victimes de ce crime lâche et odieux, et à la grande famille des forces de défense et de sécurité, ses condoléances attristées, et demande au gouvernement de mettre les moyens conséquents à la disposition des FDS pour des répliques conséquentes en cas de pareille agression.
B)- Sur tout un autre plan, le BEN/ANDDH après avoir antérieurement dénoncé le projet de loi lors adopté lors d’un conseil des Ministres à travers un communiqué constate avec regret et rejette avec force la récente loi adoptée par l’Assemblée nationale ayant pour objet l’augmentation substantielle et injustifiée à tous égards du nombre de députés à l’Assemblée nationale ; sous le fallacieux prétexte de prise en compte de l’accroissement de la population. En effet, cette augmentation dont la conséquence fâcheuse est d’accroître inutilement les charges liées à l’entretien des institutions au détriment de la prise en charge des besoins primaires d’une population en proie aux défis élémentaires de survie, ne répond ni à un besoin technique lié au souci d’un meilleure fonctionnement de l’Assemblée nationale dans l’exercice de ses attributions, ni à une nécessité pressante de la vie démocratique.
C)- Faisant suite aux visites rendues aux militants de l’opposition, spécialement ceux du parti LUMANA, et récemment à un proche de Hama Amadou pendant les différentes gardes à vue dont ils ont fait l’objet en application des dispositions de la loi sur le terrorisme, le BEN/ANDDH note que la référence abusive à cette loi n’a pour fondement véritable que la nuisance à des fins politiques. A preuve, la justice a chaque fois disqualifié les faits. Tout laisse croire qu’en engageant des poursuites pour terrorisme, l’objectif n’était que de justifier le délai exceptionnel de dix jours de garde à vue au lieu du délai de droit commun qui est de 48 heures renouvelable une fois. Le BEN/ANDDH avait déjà dans ses précédents communiqués dénoncé cette chasse et embastillement injustifiés des militants de l’opposition, de la société civile et des journalistes.
2- Sur la situation qui prévaut au Burkina Faso
Examinant la situation qui prévaut au Burkina Faso, le BEN ANDDH, salue le courage et la lutte du vaillant peuple Burkinabé qui a su par lui-même et avec conviction, mener le combat pour la mise en échec des velléités de confiscation des acquis démocratiques par l’ancien Président Blaise CAMPAORE. Le BEN/ANDDH l’encourage dans cette lutte et l’invite à la cohésion pour un aboutissement heureux du retour à la vie démocratique, dans l’intérêt exclusif du peuple burkinabé. Au regard des risques de confiscation des acquis de cette lutte, le BEN ANDDH appelle à la vigilance aussi bien les acteurs de la vie politique, de la société civile que de la communauté internationale, pour une transition juste vers le retour à l’ordre constitutionnel.
A la lumière de la leçon que vient d’administrer le peuple burkinabé aux autres peuples africains, le BEN ANDDH en appelle à la vigilance partout où se manifeste en Afrique des velléités de confiscation des acquis démocratiques.