L’Institut National de la Statistique (INS) a organisé à Niamey, hier matin à son siège, une importante rencontre dite ’’Café-statistique’’ sur l’IDH et le classement du Niger. Le ’’’Café-statistique’’ est un cadre d’échange sur des questions de la statisque qui met en interaction les techniciens de l’INS et les autres partenaires et utilisateurs des données statistiques. Cette activité s’est déroulée sous la direction de M. Idrissa Alichina Kourgueni, directeur général de l’INS, en présence de la présidente du Conseil d’Administration de l’Institut, des directeurs et chefs des services de l’INS, et de plusieurs invités dont des journalistes, des acteurs de la société civile, les professionnels et utilisateurs des données statistiques.
La première communication, présentée par M. Sani Oumarou, est accès sur les concepts, les définitions et mesures de l’IDH. Au début de sa communication, il a rappelé que l’Indice de Développement Humain (IDH) est un indice synthétique calculé depuis 1990 par le PNUD afin de mesurer le niveau de bien-être des populations. Cet indice permet, a-t-il dit, de classer les pays selon la qualité de vie de leurs populations. Il vise essentiellement à éveiller les consciences et à stimuler les débats à l’échelle nationale et internationale sur les questions de développement humain. Trois (03) dimensions sont retenues pour mesurer le niveau de développement du pays: La santé et la longévité, l’éducation et le niveau de vie.
La deuxième communication a été axée sur les principaux résultats de l’IDH pour 2014. Dans cette communication, Mme Kamil a souligné que depuis sa création en 1990, l’IDH du Niger n’a cessé de croître. Elle a rappelé qu’entre 1990 et 2013, le taux d’accroissement moyen annuel de l’IDH du Niger est de 1,9%. Il est l’un des plus élevés au monde. En outre, entre 2000 et 2013, l’IDH du Niger a connu une progression d’environ 29%, soit la plus importante parmi les pays de la sous-région. Il est aussi important de relever que la valeur de l’IDH cache des disparités selon les sous-indices dimensionnels qui la composent. Sur le Revenu National Brut (RNB) par habitant par exemple, il est passé de 921 $ en 1990 à 873 $ en 2013 soit un recul d’environ 5,21%. Elle a souligné aussi que la croissance démographique actuelle du Niger a un impact négatif sur le revenu.
L’autre aspect, c’est l’espérance de vie à la naissance. Au Niger, l’espérance de vie à la naissance est passée de 39,4 ans en 1990 à 58,4 en 2013, soit une progression de 19 ans. Le Niger a connu une amélioration importante au niveau de ce sous indice. Ce résultat est dû par exemple, dans le domaine de la santé des enfants de moins de cinq (5) ans, à une baisse significative et importante de la mortalité infantile de 40% en l’espace de 10 ans; dans le domaine de la santé maternelle, à une baisse de la mortalité maternelle de plus de 23% ; et à la lutte contre le VIH/SIDA, dont le taux de séroprévalence est passé de 0,7% en 2006 à 0,4% en 2012.
L’éducation aussi constitue un autre indicateur important. La durée attendue de scolarisation est passée de 2,2 ans en 1990, à 5,4 ans en 2013, soit une augmentation de 3,2 ans. La durée moyenne de scolarisation est passée de 0,7 an en 1990, à 1,4 an en 2013, soit une progression de 0,7 an. En analysant les composantes de l’IDH du Niger et celle des autres pays, il faut souligner que les valeurs des sous-indices liés à l’éducation sont celles qui défavorisent le plus l’IDH du Niger. En effet, le rapport 2014 révèle que la durée moyenne de scolarisation au Niger est de 1,4 an et la durée attendue de scolarisation est de 5,4 ans.
En concluant son intervention, elle a souligné que l’Indice de Développement Humain ajusté aux Inégalités (IDHI), peut être interprété comme le niveau du développement humain, compte tenu des inégalités. Ainsi, la différence relative entre l’IDHI et l’IDH est la perte subie en raison des inégalités au niveau de la répartition de l’IDH dans le pays. L’IDH du Niger, qui est de 0,337, est marqué par des inégalités entre personnes (31,8 %), en matière d’espérance de vie (37,9 %), en éducation (39,5% ) et en revenu (17,9 %).
La troisième et dernière communication a été faite par M. Idrissa Alichina Kourgueni, directeur général de l’INS, et elle a été axée sur la conclusion et les recommandations. Il ressort de cette dernière communication que la question qui ’’plombe’’ l’IDH du Niger, c’est l’éducation. C’est elle qui constitue la principale contrainte du développement économique du Niger. C’est pourquoi le DG de l’INS souligne que, quand on parle éducation, il faut comprendre enseignement primaire, alphabétisation, enseignements moyen et secondaire, enseignement supérieur, formation professionnelle, etc. Il faut également comprendre les taux de passage dans les classes supérieures, les taux de réussite aux différents et principaux examens, y compris à l’université et dans les grandes écoles supérieures, et ceci pour tous les enfants, quelles que soient leurs origines sociales, quel que soit le sexe.
Les recommandations sont liées à la question ’’que faire pour améliorer, de manière significative et durable, cette situation’’? C’est sur cette interrogation que le DG de l’INS a demandé à tous les Nigériens et les partenaires de notre pays de réfléchir et de travailler. Les échanges ont été très riches en enseignements et toutes les questions posées ont trouvé des réponses, à la grande satisfaction des participants.