Evènements au Burkina Faso De quoi se mêle encore le ministre nigérien des Affaires Etrangères Mohamed Bazoum ? #aNiamey

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Evènements au Burkina Faso De quoi se mêle encore le ministre nigérien des Affaires Etrangères Mohamed Bazoum ?

Publié le vendredi 7 novembre 2014 | Le Monde D'aujourdhui

© Autre presse par DR
Le ministre d`Etat, ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération, de l`Intégration Africaine et des Nigériens à l`Extérieur, M. Mohamed Bazoum

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- 10/4/2014

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Activités gouvernementales 2014

Dans un entretien avec des correspondants de certains radios internationales basés au Niger, le ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération, de l’Intégration Africaine et des Nigériens de l’Extérieur s’est donné le loisir de faire des commentaires sur les événements qui se passent au Burkina Faso voisin.
Ainsi, le chef de la diplomatie nigérienne a indiqué, en langue hausa, que leur souci (lui et son gouvernement) que le pouvoir soit remis au peuple burkinabé qui a lutté pour chasser Blaise Compaoré du pouvoir. Même s’il a précisé qu’il ne fait que reprendre une position déjà exprimée par l’Union africaine dont le Niger est membre, Mohamed Bazoum a, une fois encore, manqué à un des principes fondamentaux de la diplomatie qui est la prudence. En effet, en dehors des organisations sous-régionales, régionales et internationales comme la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union africaine, l’Union européenne et les Etats-Unis d’Amérique, aucun pays individuellement pris n’a pas pris une position par rapport à ce qui se passe au Burkina Faso. De peur sans doute d’être accusé par les nouveaux maîtres de Ouagadougou de faire de l’ingérence dans une affaire interne au Burkina Faso. On se demande donc de quoi se mêle notre ministre des Affaires Etrangères pour déjà commencer à se répandre sur les médias et prendre position par rapport à la situation qui prévaut dans ce pays voisin. Malheureusement l’actuel ministre nigérien des Affaires Etrangères n’est pas à son premier coup dans ces genres de sorties malheureuses. On se souvient de ses prises de position par rapport aux crises en Libye et au Mali. Faisant montre d’un zèle indescriptible, il s’est laissé aller à des commentaires qui ont fini par attirer au Niger la colère de certains groupes armés acteurs des crises en Libye et au Mali. Quand est-ce que le chef de la diplomatie nigérienne va enfin comprendre qu’un bon diplomate n’est pas celui-là qui aime beaucoup bavarder, mais celui qui sait quand est-ce qu’il faut parler et quels mots utiliser lorsqu’il parle ? Pour le cas de la situation qui prévaut actuellement au Burkina Faso, on se demande même en quoi la sortie du ministre Mohamed Bazoum est si opportune, du moment où des organisations comme la CEDEAO et l’Union africaine, dont le Niger est membre, ont donné leur position ? Le Niger a-t-il encore besoin de parler pour dire la même chose que ces deux instances, au risque de se faire inutilement du mauvais sang auprès de la junte militaire qui, de toute évidence, aura son mot à dire dans la conduite de la transition consécutive à la démission du Président Blaise Compaoré ? Est-ce que le ministre Mohamed Bazoum a, une seule fois, entendu le Burkina Faso prendre position par rapport à la crise politique que le Niger a connue en 2009 et 2010 ? Quand on agit au nom d’un pays, il faut vraiment savoir quand est-ce qu’il faut parler et ce qu’on doit laisser sortir de sa bouche.

Oumar Aboubacar Mohamed

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