Près de 40 jours après l’attaque de la prison civile de Niamey, qui a provoqué la mort de 4 personnes et l’évasion de 22 prisonniers dont 8 considérés comme très dangereux, les choses commencent à se préciser.
En effet, selon RFI, le groupe dissident d'Aqmi, « les signataires par le sang », dirigé par Mokhtar Belmokhtar, dit le borgne, a revendiqué, lundi, l'attaque de la prison civile de Niamey, en juin dernier. Dans un enregistrement sonore envoyé à l'Agence Nouakchott information (ANI), un porte-parole affirme que le groupe jihadiste est à l'origine de l'opération.
« Les combattants ont attaqué les gardiens de la prison dont ils ont maîtrisé les armes, avant de mettre la main sur le magasin d'armement de l'établissement et entreprendre de sécuriser la sortie des prisonniers », affirme le texte en précisant que les prisonniers libérés étaient de nationalités soudanaise, nigérienne, nigériane et malienne.
Le groupe terroriste explique avoir retardé sa revendication, « pour permettre à nos frères d’arriver en lieu sûr et que d’autres puissent parvenir à nos fiefs islamiques de l’Azawad ».
Cette version contraste avec celles des autorités nigériennes qui estimaient au contraire, que lors de ces événements, ce sont plutôt trois prisonniers, membres de la secte Boko Haram, bénéficiant vraisemblablement de complicités internes, qui se sont procurer une arme avant de tuer deux gardes à bout portant. Après des échanges de tirs, les trois hommes, selon la version officielle, auraient été neutralisés, mais 22 prisonniers prennent la fuite.
Pour Niamey, l'attaque aurait donc été menée de l'intérieur de la prison et ce, meme si plusieurs témoins affirment à l'époque avoir vu des combattants non loin de la centrale et entendu des coups de feu à l'extérieur de l'enceinte. Des témoignages qui iraient dans le sens du communiqué du groupe de Belmokhtar, qui affirme que l'opération aurait été préparée depuis mai et pilotée de l'extérieur par un certain Abdallah al-Soudani.
Or au lendemain de l'attaque, si les autorités nigériennes affirmaient suivre toutes les pistes, elles recherchaient particulièrement activement l'un des évadés, Cheïbani Ould Hama. Un Malien de Gao condamné en 2012 à 20 ans de prison pour l'assassinat de quatre Saoudiens au Niger.
Présenté comme un « dangereux terroriste », l'homme est aussi soupçonné d'avoir assassiné un attaché de défense américain en 2000 à Niamey et d'avoir participé à l'enlèvement de ressortissants étrangers en 2009, notamment pour le compte d'Aqmi, auquel appartenait alors Belmokhtar, longtemps donné pour mort par le Tchad.
Ces évasions avaient eu lieu au lendemain du double attentat suicide pérpétré le 23 mai dans le nord du Niger contre le grand camp militaire d'Agadez et un site d'uranium du groupe nucléaire français Areva à Arlit. Le jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar avait, quelques jours après, revendiqué le double attentat-suicide d’Agadez et d’Arlit. Belmokhtar est donc encore en vit et menace toujours.