Les rideaux sont tombés sur le 16ème festival du cinéma africain de Khouribga (FCAK) le 29 juin dernier au Maroc. Durant une semaine, Khouribga, la capitale mondiale du phosphate a changé de statut pour se mettre en habit du 7ème art africain. Cette année, le grand prix Sembène Ousmane a été décerné au réalisateur tunisien Chawki Mejri pour son film « Le royaume des fourmis ».
Du phosphate au cinéma, bien de chemins différents, mais un espace pour les hôtes africain de Khouribga de rencontre et de partage. Notre pays le Niger n’a pas manqué à ce rendez-vous. Conduite par le directeur général du Centre national de la cinématographie, M. Ali Demba, la délégation nigérienne avait pour ambition non seulement de présenter notre créativité, d’exposer notre culture du cinéma, mais aussi de nouer un partenariat fort avec les institutions en charge du cinéma marocain.
A la fin du colloque sur «la coproduction entre le Maroc et les cinématographies africaines», une convention de coopération Maroc-Niger a été signée par Noureddine Sail, directeur général du centre de la cinématographie marocaine (CCM) et Ali Demba, directeur général du Centre national de la cinématographie du Niger (CNCN). Les clauses de cette convention consistent essentiellement à former un comité paritaire chargé d’organiser des semaines du cinéma marocain au Niger et de cinéma nigérien au Maroc ; de consolider des échanges culturels et commerciaux et enfin de faire bénéficier de l’expérience marocaine en matière de formation et de postproduction. Au cours d’une interview, le directeur général du Centre national de la cinématographie du Niger, M. Ali Demba, a indiqué que cette convention de coproduction et d’échange cinématographique entre les centres de cinéma des deux pays vise à soutenir la production du Niger et inaugure un cycle de coopération culturelle soutenue entre les deux pays.
Le colloque sur « La coproduction entre le Maroc et les cinématographies africaines » a incontestablement été l’un des moments forts du festival. Les organisateurs du FCAK ont tenu à ouvrir des débats sur la problématique de l’impact de tous les processus de coopération entre partenaires africains.
Les différents participants au colloque ont saisi l’occasion pour interpeller la volonté politique des décideurs en matière de culture en général et de cinéma en particulier. Selon les organisateurs du colloque et de l’avis des participants, la coopération, malgré ses limites, reste un aspect capital pour « aplanir » les problèmes et pour réaliser une réelle émergence du cinéma africain sur fond d’une coproduction qui sert de base à des mécanismes structurants et pérennes.
Cette édition a vu la participation de 15 pays africains (dont le Mali comme pays d’honneur) avec 17 films en compétition. Le jury de cette édition a été présidé par l’Ivoirien Roger Gnoan M’Bala. Il comprenait le cinéaste gabonais Paul Mouketa, le Béninois Dorothée Dognon et les marocains Lahcen Zainoun, Hanane Fadili et Sanae Alaoui.