C’est peut être la fin de la pagaille dans l’organisation du Hadj au Niger. Le gouvernement nigérien a annoncé en conseil des ministres, la création d’un commissariat à l’organisation du Hadj et de la Omra, qui sera placé sous la responsabilité du cabinet du premier ministre.
Composée des secrétariats généraux des ministres techniques impliqués dans l’organisation du hadj, cette structure sera désormais la cheville ouvrière de l’organisation du Hadj et la Omra au plan technique et administrative. Entre autres tâches, le commissariat à l’organisation du pèlerinage s’efforcera de régler définitivement les problèmes récurrents qui se posent à l’organisation du hadj observés ces dernières années, notamment en ce qui concerne le transport des pèlerins, et mettre fin à l’anarchie qui règne au sein des agences du hadj et de la omra. Bon nombre de ces agences sont d’une incompétence notoire dans l’organisation des opérations du hadj car la plupart d’entre elles sont créées pour la circonstance et cessent d’exister après ce rituel.
Estimé à moins d’une dizaine il y a quelques années, le nombre de ces agences croit à un rythme fulgurant, sans que l’organisation du Hadj ne change positivement. Une véritable anarchie a lieu à chaque édition et son organisation occasionne des préjudices aux pèlerins et à l’Etat du Niger. Les prestations qu’offrent ces agences ont pour la plupart été jugées médiocres en raison des spectacles désolants que les tenanciers des ces structures qu’offrent sur les lieux saints de l’islam. Au-delà des activités traditionnelles relatives au transport des pèlerins, une fois sur les lieux saints, la plupart de ces acteurs s’adonnent à d’autres commerces illicites en violation des lois et règlements de l’Arabie Saoudite.
On se rappelle, dans une décision datée de 05 avril 2012, le ministère de l’intérieur a sanctionné une vingtaine d’agences, allant de l’avertissement jusqu’à la suspension d’un an. 5 d’entre elles avaient été suspendues pour une durée d’un an. 16 autres ont reçu chacune un avertissement. Ces sanctions sont toutes liées aux manquements relevés dans l’organisation du Hadj au titre de l’année 2011, notamment la non observance par ces agences de certaines règles disciplinaires sur les lieux du pèlerinage, à savoir l’encadrement des pèlerins et la pratique de certains commerces interdits sur les lieux.
Plusieurs autres griefs retenus contre ces agences ont été couchés sur écrits dans le rapport général de la commission nationale d’organisation du Hadj et de la Oumra relatif au Hadj passé. Mais les agences mises en cause ont fait fi de toutes ces récriminations, et ont même réussi à amener le ministère de l’intérieur chargé de l’organisation du hadj, de lever les sanctions qu’il a prises pour réprimer lesdits manquements. C’est donc toute cette confusion que la nouvelle institution chargée d’organiser le hadj et la omra va gérer avec efficacité et permettre au Niger de soigner son image en cette matière.