Pas de déclaration, pas d’interview... Deux semaines après la chute de Blaise Compaoré, beaucoup de pays voisins du Burkina Faso sont d’une extrême prudence et ne communiquent pas. Mais aujourd’hui, le Niger sort de son silence. De passage à Paris, le ministre nigérien des Affaires étrangères répond aux questions de Christophe Boisbouvier. Mohamed Bazoum s’exprime aussi sur la saga judiciaire qui a provoqué la fuite à l’étranger de Hama Amadou, le numéro un de l’opposition nigérienne.
« En vérité, je dois reconnaître que je n’aurais pas imaginé que les choses puissent évoluer si rapidement. […] Vous savez, le président Blaise Compaoré a stabilisé le Burkina Faso. Il a eu une politique de croissance économique soutenue sur plusieurs années, et cela a donné des résultats sociaux incontestables. Son erreur a été de penser qu’il était possible qu’il reste. S’il avait retiré le projet de loi, s’il l’avait retiré la veille, il aurait pu rester au pouvoir. Il a un peu tiré jusqu’à la fin et cette révolution a été quelque chose de fabuleux. Comme quoi, il y a un effet de lassitude lorsque les régimes durent. Et il faut faire attention à ces choses-là… »
Sur l’affaire Hama Amadou, Mohamed Bazoum dira que le principe d’un mandat d’arrêt international n’existerait pas dans nos législations, ce qui signifie que Monsieur Hama Amadou ne risque rien tant qu’il sera hors du Niger.
Ci-dessous l’intégralité de l’entretien accordé par Bazoum Mohamed à Monsieur Christophe Boisbouvier