Entretien avec M. Balla Paté, président du Conseil régional de Maradi : «C’est un véritable coup d’accélérateur qu’on vient de donner à l’économie régionale, voire nationale, à travers l’inauguration de ce grand marché moderne de Maradi» #aNiamey

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Entretien avec M. Balla Paté, président du Conseil régional de Maradi : «C’est un véritable coup d’accélérateur qu’on vient de donner à l’économie régionale, voire nationale, à travers l’inauguration de ce grand marché moderne de Maradi»

Publié le vendredi 14 novembre 2014 | Le Sahel

© Autre presse par DR
M. Balla Paté, président du Conseil régional de Maradi.

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M. le président, le Conseil régional est l'une des institutions les plus mal connues de la décentralisation. Pouvez-vous nous présenter votre Conseil et sa spécificité par rapports aux autres institutions ?
Je remercie ''Sahel-Dimanche'' de l'occasion qu'il m'offre de parler du Conseil régional à l'occasion de la visite du Président de la République à Maradi pour l'inauguration du Marché central de notre entité. Je me permets d'ailleurs de souligner que c'est en fait la quatrième visite à Maradi de SEM. Issoufou Mahamadou, Président de la République, Chef de l'Etat, depuis son accession à la magistrature suprême de notre pays.
Je voudrai lui exprimer toute la gratitude de la population de la région de Maradi pour les importants investissements dont a bénéficié notre région. Sans être exhaustif, je peux citer un important périmètre irrigué d'environ 1000 ha à Djirataoua pour concrétiser l'Initiative 3N, la construction de la route Guidan Roumji–Madaoua, la construction de la route Maradi-Madarounfa-frontière du Nigeria, la construction de plusieurs marchés à bétail, ainsi que des pistes rurales, sans oublier, bien sûr, le marché central de Maradi, dont la réception officielle est l'objet de la visite du Chef de l'Etat ce 12 novembre dans notre cité. Par ma voix, l'ensemble de la population de la région de Maradi lui exprime sa profonde gratitude et lui souhaite un agréable séjour à Maradi.
Maintenant, pour répondre à votre question, vous dites que le Conseil Régional est l'une des institutions les plus mal connues de la décentralisation. Je pense que c'est mal dit. Il fallait plutôt dire que le Conseil Régional est le dernier né des acteurs de la décentralisation au Niger, ou de la région, de la collectivité territoriale, car elle est, en effet, la dernière institution qui vient compléter le dispositif administratif du Niger. Comme vous le savez, la décentralisation est un processus multi-acteurs, et naturellement, les premiers venus sont les plus connus. Et particulièrement, le Conseil Régional est mal connu et mal compris à Niamey, parce qu'il n'y existe pas. Oui, les gens ne comprennent pas bien le Conseil Régional, parce qu'il n'y a que le Conseil de Ville à Niamey. C'est fréquent qu'un haut cadre de l'administration centrale m'appelle Monsieur le maire.
Pour vous présenter le Conseil Régional de Maradi, je peux vous dire que, comme la plupart des Conseils Régionaux, il a été installé le 23 juin 2011, conformément au Code Général des Collectivités Territoriales (CGCT).
Il dispose de deux organes : un organe exécutif composé du président et de deux vice-présidents, et un organe délibérant qui est le Conseil composé des 41 conseillers élus et de 30 membres de droit (8 chefs traditionnels et 22 députés de la région).
Ce qui fait sa spécificité par rapport aux autres institutions, c'est ses attributions, c'est-à-dire les compétences dévolues au Conseil Régional, définies clairement par le CGCT. A titre indicatif, l'article 96 de la création dit que ''la région est une collectivité territoriale à vocation essentiellement économique, sociale et culturelle. Elle est chargée des missions et compétences spécifiques que lui confère la loi et qui ne relèvent pas, de par leur nature et leur importance, des compétences de l'Etat ou de la commune'', etc.

De quels moyens dispose votre Conseil ? Et avez-vous les moyens de vos ambitions ?
Notre Conseil, à l'instar de tous les Conseils Régionaux, dispose essentiellement des moyens suivants: ses ressources financières et matérielles qui proviennent de trois sources. Il y a d'abord la fiscalité. En effet, le Code Général des Impôts a prévu un certain pourcentage au titre des impôts rétrocédés. A ce titre, en 2013, on a recouvré 26 millions 955 mille 865 FCFA; toujours dans le cadre de la fiscalité, il y a les impôts propres aux régions, mais, malheureusement, ceux-ci ont une assiette nulle, parce qu'impossibles à recouvrer ; 2013 par exemple, on n'a rien perçu à ce titre.
Le 2ème volet, ce sont les différentes subventions de l'Etat qui sont la dotation d'équipement (14 millions en 2011), la dotation de fonctionnement et d'équipement (218 millions de FCFA en 2012 et 2013, et environ 165 millions en 2014).
Le 3ème volet, c'est le partenariat. Nous avons des Partenaires Techniques et Financiers qui apportent des appuis multiples et multiformes, notamment des financements de divers projets et d'infrastructures, ainsi que le renforcement des capacités. C'est ainsi que le conseil dispose d'un parc de 4 véhicules et d'une moto, et de divers matériels informatiques dont certains ont été fournis par les Partenaires Techniques et Financiers, notamment l'UNICEF.
En termes de ressources humaines, en plus des membres de l'exécutif, il y a 10 auxiliaires, en plus des 6 cadres dont 2 ont été mis à la disposition du Conseil par le PNUD et la Coopération Suisse.
Donc, en mettant en parallèle les moyens que nous disposons et l'importance de la mission qui est la nôtre, il est clair que nous n'avons pas les moyens de nos ambitions. Mais, les années à venir, avec le processus de transfert concomitant des compétences et des ressources en cours, le Conseil Régional, interface entre l'Etat et les communes, aura les moyens de jouer son rôle de moteur de mise en œuvre des politiques publiques, et de développement territorial.
Maradi, la capitale économique, inaugure son nouveau marché central. Quelle est l'importance d'un tel évènement ? Et que représente ce marché dans la vie socio-économique de la région ?
Je pense que l'importance de cette journée du 12 novembre consacrée à l'inauguration de ce marché n'est pas à démontrer pour la région de Maradi. En effet, ces trois dernières années, le manque de ce marché a quelque peu effrité les activités économiques de Maradi.
Aujourd'hui, avec la réception opportune de ce marché central, les activités économiques de la région connaitront un essor certain. C'est un véritable coup d'accélérateur qu'on vient de donner à l'économie régionale, voire nationale, à travers l'inauguration de ce grand marché moderne de Maradi. Et permettez-moi, une fois de plus, de réitérer la gratitude de la population de Maradi au Président de la République pour ce joyau qu'il a bien voulu mettre à la disposition des opérateurs économiques de Maradi.
Monsieur le président, l'Etat a investi de gros moyens pour doter Maradi d'un marché digne de son rang. Quelles sont les dispositions que compte prendre la région pour que cet investissement soit bien pérennisé ?
En effet, ce marché central vient redorer le blason de Maradi, capitale économique du Niger. Avec l'ensemble des acteurs, nous souhaitons mettre en place un système de gestion efficace, efficient et transparent qui permettra la relance économique de la région.
D'ores et déjà, le Gouvernement a mis en place un comité qui doit réfléchir au mode de gestion le mieux approprié pour ce marché. Nous encourageons ce comité à sortir rapidement les résultats de ses réflexions aussitôt après l'inauguration, pour que ce marché soit opérationnel, au bonheur de la population en générale, et des opérateurs économiques en particulier.

Votre mot de la fin, Monsieur le président du Conseil régional
Mon mot de la fin, c'est renouveler la reconnaissance de la population de Maradi au Président de la République pour tous les efforts consentis dans le cadre de l'amélioration des conditions de vie des populations du Niger en général, et de la population de la région de Maradi en particulier.
Je voudrais aussi, pour finir, implorer Dieu le Tout Puissant, pour qu'il descende Sa Miséricorde, Sa Bénédiction, la paix et la quiétude sociales sur le Niger, ET également souhaiter longue vie au marché central pour que prospère la région de Maradi.

Issaka Saïdou et Mahaman Hadi Mahaman, envoyés spéciaux

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