La région de Maradi comprend deux sultanats: le sultanat du Katsina-Maradi et le sultanat du Gobir. Selon les historiens qui se réfèrent à la légende, les souverains du Katsina descendent des Juifs et Arabes, par le biais du mariage entre Bayajida, un Arabe venu de ''Bagadaza'' (Bagdad) et Daura, fille du Juif Lamarudu. De ce couple, seraient nés 7 enfants qui fondèrent les sept Etats Haussa qui ont été dirigé par leurs petits fils. Il s'agit de Bawo, souverain de Daura; Bagauda souverain de Kano; Kumayau, souverain du Khatsina; Duma souverain du Gobir; Gunguma, souverain de Zaria; Biram ((le cadet), souverain de Rano. L'histoire dit que le septième, l'aîné de la famille, le fils de l'esclave, n'a pas eu le (..........) d'Etat, mais a pris le titre de ''Sarkin Arna'', c'est-à-dire le chef des animistes, de tous les Etats Hausa.
Selon certaines sources, la fondation de l'Etat de Khatsina est attribuée à Kumayau et remonterait au VIIIème siècle. Le premier centre politique de Katsina était Durbi Ta Kusheyi, à 28,8 km au Sud-est de l'actuel Birnin Katsina, avec un autre centre politique important à Bugaje, à 16 km à l'ouest du même Birnin Khatsina. L'histoire indique que la dynastie de Durbawa (la première) fut destituée par la dynastie de Mahammadu Korau. De plus, l'accession de Mahammadu Korau au trône de Khatsina fut considérée, dans une certaine mesure, comme un succès de l'Islam dans le pays où l'influence de ce dernier s'intensifiait.
Le caractère hétérogène des populations du Khatsina et les origines diverses de leurs composantes constituent quelques unes des preuves de ces contacts. Ainsi apprend-on, au moment où le royaume de Khatsina constituait un pôle d'attraction dans le Soudan Central et avait besoin de consolider ses bases territoriales, sa partie Nord (plus précisément la vallée de Maradi) disposait d'énormes potentialités. Cette richesse sera momentanément interrompue au XIXème siècle, avec le djihad de Ousman Dan Fodio (vers 1804). Avec la chute de Khatsina, Dan Kasawa fonda Maradi vers 1820. La nouvelle capitale de Katsina Maradi devient de plus en plus un pôle d'attraction d'une population d'origines diverses. Ce peuplement était affecté par vague migratrice des autres populations.
Concernant l'étymologie, l'histoire dit que le terme Maradi désigne à la fois une région géographique et le nom de l'administrateur de ladite région. A son arrivée dans la vallée de Maradi, le premier Sarkin Katsina Maradi Dan Kasawa avait dit : ''Mu tsaya nan, kan Allah ya biya mu, mu je mu karba birnim mu na katsina''. Ce qui fait dire aux chercheurs que Maradi vient du vocable Murâdi qui veut dire ''souhait'' et qui plus tard sera transcrit Maradi par les colonisateurs.
Pour le peuplement du Gobir, on retiendra que c'est une principauté construite sur cette frange des confins sud-sahariens. Elle s'est avérée propice à la constitution d'un Etat puissant bien structuré, en contact avec les cités méditerranéennes, dont les ports caravaniers ont longtemps constitué, pour les potentats et les marchands du Nord du grand désert, les portes du Soudan. Le Gobir, c'est 5.000 ans d'histoire et 1.100 ans de migrations (de Bagdad-Irak via Tibiri-Niger), selon la légende. De leur longue pérégrination, les Gobirawa ont fondé dix-neuf (19) capitales, avant de s'installer définitivement dans l'actuelle République du Niger. Ces capitales sont Birnin Bagadaza (Irak); Birnin Koudous (Jérusalem); Birnin Goubour (Arabie Saoudite); Birnin Karballa (Arabie Saoudite); Birnin Masar (Caire); Birnin Souroukal (Caire); Birnin Tunas (Tunisie); Birnin Bagazam (Niger); Birnin Egadès (Niger); Birnin Tiliguinit (Niger); Birnin Marandat (Niger); Birnin Toro (Niger); Birnin Lallé (Niger); Birnin Qwararamé (Niger); Birnin Alakalawa (Nigeria); Birnin Dakaourawa (Niger); Birnim Gawon Gazao (Nigeria); Birnin Maradi (Niger); Birnin Tsibiri (Niger). L'histoire précise que la dernière capitale a été fondée vers 1835 par le 360ème Sarkin Gobir Jibon Ta Uba. Ainsi, le Gobir est né de la fusion de groupements immigrants organisateurs et de populations autochtones.
A ces éléments se sont ajoutés, au cours de l'histoire, des apports des Touareg, des Peulh et des Béribéri, ou provenant du Kebbi ou des régions voisines. On apprend que Gobir vient de mots relatifs au vent et à la tempête, qui s'expliqueraient par la réputation guerrière des fondateurs de la principauté qui, comme un ouragan, ravageaient tout sur leur passage.