La quasi-totalité des policiers municipaux de Niamey ont été licenciés par la mairie et une vingtaine ont été écroués depuis vendredi, après avoir observé une grève de deux jours, a-t-on appris samedi de sources municipale et syndicale.
"Tous les agents de police dont les noms figurent sur la liste sont révoqués du corps de la police municipale", pour "rébellion contre l’autorité municipale et interruption du service public", indique un arrêté du maire centrale de Niamey, Assane Seydou.
Les 204 policiers municipaux - sur les 234 que compte Niamey - ont été licenciés après avoir observé deux jours de grève, mardi et mercredi, durant laquelle ils réclamaient "un statut professionnel" censé "améliorer leurs conditions de vie et de travail", de source syndicale.
Les agents révoqués n’auront droit "à aucune indemnisation" et sont sommés de restituer leur paquetage "au plus tard (ce) samedi", souligne l’arrêté. Le Syndicat unique des agents de la police municipale (SUAPOM), qui a lancé la grève, réclame "une revalorisation" des salaires ainsi qu’un centre de soins pour ses militants.
Ce syndicat demande également des armes pour des agents qui gardent des "postes sensibles".
Au premier jour de la grève, la mairie avait fait appel aux éléments de la police nationale pour occuper les postes désertés par les grévistes, ce qui a provoqué des rixes entre les deux corps à l’hôtel de ville, selon des témoins. "31 grévistes ont été arrêtés mardi par la police. La durée de leur garde à vue ayant expiré, ils ont été transférés hier (vendredi) à la prison civile de Niamey", a révélé à l’AFP Idrissa Djibrilla, le secrétaire général de la Confédération démocratique des travailleurs du Niger (CDTN), la centrale d’affiliation des grévistes.
Selon M. Djibrilla, sur ces 31 personnes, les femmes ont été relâchées mais "les hommes, au nombre d’une vingtaine, ont été emprisonnés" et "seront présentés lundi devant le parquet". Le Premier ministre Brigi Rafini a été approché pour intercéder afin d’obtenir "l’annulation de l’arrêté de révocation des grévistes", a-t-il ajouté.