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Le Sahel N° 8826 du 13/11/2014

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Assemblée nationale : La ministre de l’Education nationale invitée à répondre à une question orale sur la vente de manuels scolaires
Publié le lundi 17 novembre 2014   |  Le Sahel


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© Autre presse par DR
Assemblée nationale : La ministre de l`Education nationale invitée à répondre à une question orale sur la vente de manuels scolaires


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La ministre de l'Enseignement primaire, de l'Alphabétisation, de la Promotion des langues nationales et de l'Education civique, Mme Ali Mariama Elhadj Ibrahim, était samedi dernier, à la tribune de l'Assemblée nationale pour apporter des réponses à une question orale du député Mossi Boubacar relativement à une vente de manuels scolaires à l'Etat nigérien. « La question orale » est une voie offerte aux députés pour exercer un contrôle sur l'exécutif. Mais contrairement à « l'interpellation » et à « la question d'actualité », elle ne donne pas lieu à un débat général sur les réponses apportées par le membre du Gouvernement à la question du député. Voici dans leur intégralité la question orale du député Me Mossi Boubacar et les réponses de la ministre Ali Mariama Elhadj Ibrahim.
Question du député Me Mossi Boubacar à Mme la ministre de l'Enseignement Primaire, de l'Alphabétisation, de la Promotion des Langues Nationales et de l'Instruction Civique
«Dans un article intitulé « consécration d'une tricherie à grande échelle», l'hebdomadaire d'information générale et de réflexion, le courrier, dans sa livraison du 07 Août 2014, a révélé que votre époux et vous venez de vendre à l'Etat nigérien un «manuel scolaire d'instruction civique et morale à l'école CM1-CM2». Cet ouvrage précédemment édité en avril 2009 par la maison d'édition Ali Sékou, Ramada Maina (probablement votre fille), avec l'appui financier du projet d'appui à la décentralisation au Haut-commissariat à la modernisation de l'Etat et dont vous êtes les auteurs, serait « déjà en route pour les écoles primaires du Niger » pour plus de 500.000 élèves, (ce sont les termes du journal). Votre qualité actuelle de Ministre en charge du département ministériel utilisateur de cet ouvrage créant un conflit d'intérêt si l'information était avérée, voulez-vous Madame la Ministre, éclairer la représentation nationale sur la réalité des faits tels qu'exposés par le journal. Ces manuels ont-ils effectivement été vendus à l'Etat Nigérien ? Si oui, suivant quelle procédure d'acquisition ? ».

Réponse de Mme Ali Mariama Elhadj Ibrahim, ministre de l'Enseignement Primaire, de l'Alphabétisation, de la Promotion des Langues Nationales et de l'Instruction Civique à la question orale du député
« Monsieur le Vice Président de l'Assemblée Nationale,
Honorables Députés
C'est toujours un réel plaisir pour moi de venir devant la représentation nationale pour répondre aux questions des honorables députés sur notre système éducatif en général et sur l'enseignement primaire en particulier. Que cela soit en plénière ou à la commission des affaires sociales et culturelles, les questions ont toujours été à la hauteur des enjeux de notre pays. Il s'agit le plus souvent des questions qui transcendent les intérêts particuliers et même partisans pour se focaliser sur l'essentiel c'est-à-dire l'avenir de nos enfants. Il est évident qu'il n'y a pas une chose aussi exaltante pour un ministre que de défendre devant l'Assemblée nationale la politique du gouvernement dans son secteur. Cet état d'esprit découle de la volonté du gouvernement de respecter en tout lieu, en tout temps et en toutes circonstances 'les dispositions de notre loi fondamentale. En effet, obtenir des informations au moyen d'une question orale sur les activités ou les actes de gestion du gouvernement, est une prérogative du parlement, que lui a conférée la constitution en son article 98. Néanmoins, en tant que ministre de la république, je dois vous informer que l'objet de la question du député Mossi Boubacar est pendant devant les tribunaux, et dans un souci du respect du secret de l'instruction, vous conviendriez avec moi que je ne puisse m'étaler sur ce qui relève dorénavant de la justice. Mais au regard de l'intérêt tout particulier que porte le député sur cette affaire, si affaire il y a, nous nous devons d'informer notre honorable député qu'un droit de réponse a été exercé par le Directeur des marchés publics du MEP/A/PLN/EC, dans le numéro 327 du journal en question en date du 27 août 2014 (voir Journal). Néanmoins, je vais répondre clairement à ses deux questions même si dans mon for intérieur j'aurai souhaité être questionnée sur les grandes réformes et les actions engagées par mon département ministériel pour traduire en actes concrets le programme de la renaissance du Président de la République SEM Issoufou Mahamadou.Monsieur le président, Honorables députés,
Qu'en est-il exactement ? Dans sa parution n°324 en date du 07 août 2014, le Courrier a publié, à la Une, un article intitulé « la consécration d'une tricherie à grande échelle » sous le chapeau «Dénonciation». Ce sujet, développé dans les pages 6 et 7 sous la plume d'un certain Omar Issifi, fait état de l'acquisition, « frauduleuse » par notre ministère d'un livre intitulé « Education Civique et Morale à l'école » pour un montant estimé à plus de 500 millions de francs CFA. Des livres édités par mon époux Monsieur Ali Ramadan Chécou Maïna. Il prétend aussi que le marché y afférent a fait l'objet de fractionnement afin d'éviter la communication en Conseil des Ministres. Nous nous inscrivons en faux devant une telle affirmation et mettons ce contributeur au défi d'apporter la preuve de ses allégations aussi grossières que mensongères. Face à une telle assertion sans aucun fondement, le Directeur des Marchés Publics et des Délégations de Service Public (DMP/DSP) de notre Ministère a exercé un droit de réponse au journal en question dans son N° 327 en date du 27 Août 2014. Mais compte tenu du caractère diffamatoire et injurieux de cet article, nous avons porté plainte contre le Directeur de Publication Monsieur Souleymane Salha et l'auteur de l'article Mr Omar Issifî. Les procédures judiciaires sont enclenchées, nous avons fait notre déposition et eux aussi, ont été entendus. Alors ce que je peux dire à ce sujet, de 2011 à ce jour, nous n'avons inscrit, dans aucun de nos plans prévisionnels de passation de marchés, un montant de 500 millions de francs pour l'achat d'un quelconque ouvrage d'éducation civique et morale. Et comme vous devez le savoir, Mr le député, conformément aux dispositions du Code des marchés publics et des délégations de service public, aucun marché ne peut être passé sans avoir été inscrit au préalable sur le plan prévisionnel qui, lui-même, doit avoir été validé par la DGCMP avant sa mise en œuvre. Partant de ce principe, notre Ministère n'a pas passé un tel marché. Il est loisible à tout citoyen de vérifier les plans qui sont d'ailleurs publiés par l'ONEP dans le Sahel ou Sahel Dimanche (voir les plans 2011, 2012, 2013, 2014). Cependant dans notre plan prévisionnel de passation ' des marchés 2014, une inscription de 265 millions de francs a été faite sous l'intitulé «Acquisition d'outils pédagogiques d'éducation civique » (voir inscription N°20 dudit plan de passation publié dans le journal Le Sahel N° 8718 du 06 Mai 2014). Et à ce jour, nous n'avons lancé aucun appel d'offres à ce sujet et vous pouvez le vérifier auprès de l'ONEP. Nous avons plutôt opté pour la confection de fascicules et brochures de sensibilisation sur le civisme, en attendant l'élaboration et l'édition des manuels d'éducation civique propres au Ministère et qui viendront compléter la série de manuels rédigés par l'INDRAP, notre institut national ayant en charge la mise en œuvre de la politique nationale du livre scolaire, en particulier la rédaction de manuels en usages dans nos établissements scolaires.
Donc il n'a jamais été question, même cette année, de l'acquisition du manuel auquel Monsieur Issifi fait allusion. Mais puisque le sieur Omar semble si sûr de son sujet, Mr le Député, nous le mettons au défi de vous communiquer les informations ci-après, incontournables pour tout marché public : les Numéros des différents marchés prétendument fractionnés ; les montants des marchés attribués ; les adjudicataires des marchés ; les dates d'approbation desdits marchés. Quant au prétendu financement de l'AFD, il vous est loisible de vérifier que cette institution n'a jamais acheté des livres d'éducation civique. Par contre, elle a financé, en 2012, l'acquisition de 3 042 500 livres du primaire dans les matières fondamentales qui sont : les maths, les sciences et la lecture. L'acquisition et la distribution de ces manuels ont été assurées par l'UNICEF.
Honorable député Mossi,
Aussi, nous tenons à vous informer qu'au Ministère de l'Enseignement Primaire, sans nous jeter des fleurs, tous nos marchés sont attribués de manière régulière et transparente, sous le contrôle des services compétents du Ministère des Finances (Contrôleur financier, DGCMP) et de l'Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP), en cas de recours d'un soumissionnaire. Ces marchés sont immatriculés au Ministère des Finances, enregistrées à la DGI et archivés au niveau de PARMP. Il est donc loisible au «dénonciateur » d'en prendre connaissance, au lieu de verser dans la désinformation et la calomnie et éviter de se couvrir de ridicule en balançant des informations qui ne résisteraient pas une seule seconde à la contradiction.
Et vous aussi, Mr le Député, vous devez n'est-ce pas, connaître toutes ces dispositions du code des marchés publics. Mais si tant est que vous croyez à ces accusations aussi grossières et mensongères, c'est peut être que vous avez encore les souvenirs des temps passés où certains ministres ou personnalités de notre pays, attribuaient allègrement, au mépris de toutes procédures de code de marché, des marchés de centaines de millions, de gré à gré à des parents, amis ou militants de leurs partis, mais je voudrai tout simplement vous rassurer que ces temps sont révolus. Avec la Renaissance, ces pratiques sont à jamais bannies. Nous travaillons pour la bonne gouvernance dans notre pays, et au nom de ce principe, nous donnons les mêmes chances d'accès aux marchés publics à tous nos concitoyens, chose que Mr Omar Issifi ne peut pas comprendre, car il est habitué lui aussi, à bénéficier de ce genre de marchés de gré à gré et qu'il a du reste toujours mal exécutés. A titre d'exemple, nous avons encore un reliquat des livres commandés depuis 2006 aux Editions Alpha et qu'il devait acheminer dans les écoles mais qui ne l'ont jamais été. Demander les informations à-Madame Maïguizo Rakia ou Hamidou Diallo vous en diront plus.
Honorables Députés,
Mesdames et Messieurs
Permettez-moi de faire une petite digression, vous expliquer les raisons de ces agissements. Les raisons pour lesquelles Monsieur Omar Issifi cherche à jeter l'opprobre sur des honnêtes citoyens, c'est tout simplement pour nous faire payer notre détermination à préserver l'école publique nigérienne de l'invasion d'ouvrages au contenu pédagogique douteux, et que lui et ses semblables veulent, par tous les moyens, imposer à l'usage de nos écoliers. En effet Petit Omar, un collègue avec qui nous avons travaillé à l'INDRAP, est le responsable d'une Maison d'édition dénommée Editions Alpha. Ayant constaté l'importance des ressources que génèrent les marchés des livres, il a décidé de créer une maison d'édition, et débaucha plusieurs rédacteurs de l'INDRAP pour lui concevoir les mêmes titres produits par cet Institut pour le compte du Ministère (livres de grammaire, de lecteur, de mathématique) et depuis lors, il tente coûte que coûte de les imposer illégalement dans nos établissements scolaires (en dépit de la non validation de ces ouvrages par le comité national du livre) et de vouloir même remplacer les livres conçus et mis gracieusement par l'Etat à la disposition des élèves nigériens. C'est ainsi qu'en 2011, suite au lancement d'un avis d'appel d'offres pour l'impression des livres de grammaire CE et CM conçus par le Ministère, le Sieur Omar a fait feu de tout bois pour faire annuler ledit appel d'offres en criant à la rupture d'égalité, arguant que le Ministère ne doit pas commander ses propres livres, et doit plutôt acheter les livres des éditeurs privés comme ceux des Editions Alpha, chose à laquelle, nous nous sommes toujours opposées.
Après avoir frappé vainement aux portes de toutes les institutions de la République (Présidence, Primature), il a saisi l'ARMP qui a déclaré la non-recevabilité de son recours. Depuis lors, il a développé une animosité contre notre personne et dit à qui veut l'entendre qu' «il ne nous pardonnera jamais de n'avoir pas acheté ses livres ». Mais ce que je peux dire à Petit Omar, c'est qu'il est très mal placé pour nous donner de leçons de morale. On se connaît tous à l'INDRAP, on se connaît tous au Niger mais par respect pour sa famille et ses enfants, je me retiens de dire certaines choses. Mais ceux qui veulent savoir, qui il est réellement, il suffit juste de poser cette question à ses anciens collègues de l'INDRAP, voir même aux manœuvres de cette institution.
Quant à vous honorable député Mossi, je pense qu'en tant que député et avocat, la recherche de la vérité doit être une préoccupation constante. Les paroles s'envolent mais l'écrit reste, nous pensons que la moindre des choses c'est de vérifier les informations et non de rabâcher les écrits d'un journaliste peu au fait de la déontologie. Si le journaliste peut se permettre certaines libertés, j'estime que vous, Maître, vous devriez être concis et cohérents dans vos écrits, tantôt vous m'appeler Madame la Ministre, tantôt Monsieur le Ministre, ce devoir de cohérence, vous devrez le respecter dans l'exercice de votre fonction que je respecte.
Il n'est pas bon qu'un responsable de votre rang et de votre niveau, et de surcroit un homme de droit, rapporte des informations infondées, comme vous l'avez fait pour le cas du Président du CSC qui aurait emprunté l'avion présidentiel ou de ma fille que vous citez abusivement dans votre question orale. Enfin sachez que la famille pour moi est sacrée, je respecte la mienne comme celle des autres. En espérant avoir répondu à vos questions orales ; je vous remercie de vos interrogations et je reste disposée pour d'éventuels éclaircissements dans le respect des procédures judiciaires en cours.Je vous remercie. »

ONEP

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