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Le Sahel N° 8826 du 13/11/2014

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Conférence de presse du comité technique Fonds Français Muskoka au Niger : les acteurs se félicitent des résultats enregistrés par les interventions à hauts impacts
Publié le lundi 17 novembre 2014   |  Le Sahel


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© Autre presse par DR
Conférence de presse du comité technique Fonds Français Muskoka au Niger : les acteurs se félicitent des résultats enregistrés par les interventions à hauts impacts


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La journée du 14 novembre a été consacrée à la rencontre annuelle du comité technique du Fonds Français Muskoka au Niger. A cette occasion, une conférence de presse a été organisée à l'Ecole Nationale de Santé Publique (ENSP) par le comité technique du Fonds Français Muskoka qui a pour objectif la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile, et l'accélération de la mise en œuvre des OMD 4 et 5. L'événement a été organisé en collaboration avec le ministère de la santé publique, l'OMS, l'Unicef, l'UNFPA, l'ONU-Femmes qui sont les acteurs de mise en œuvre du Fonds Français Muskoka au Niger.
Créé suite au sommet du G8 tenu à Muskoka au Canada en 2010, le Fonds Français Muskoka œuvre pour la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile, et l'accélération de la mise en œuvre des OMD 4 et 5, en Afrique, en Haïti et en Afghanistan. La France s'est engagée, à travers ce Fonds, à fournir une contribution complémentaire de 500 millions d'Euros jusqu'en 2015 en faveur de la santé des femmes et des enfants, et de la promotion des droits sexuels et reproductifs en Afrique, en Haïti et en Afghanistan. Au Niger, la mise en œuvre des activités financées par le fonds contribue à beaucoup de progrès dans le domaine de la santé. C'est pour échanger sur les actions de ce fonds que les acteurs de sa mise en œuvre ont organisé une conférence de presse à l'ENSP. Les différents intervenants ont expliqué en quoi consiste les interventions du Fonds, la démarche de travail, les résultats obtenus jusque là. Mais avant d'entrer dans le vif du sujet, la journée consacrée au Fonds Français Muskoka au Niger a commencé par une visite guidée de l'ENSP de Niamey, qui bénéficie également de l'appui du fonds pour la formation du personnel de santé. Les visiteurs, ont ainsi assisté à une démonstration d'accouchement eutocique, de réanimation du nouveau né, de gestion des hémorragies post-partum immédiat.
La mise en œuvre du Fonds Français Muskoka se fait dans une démarche participative et de collaboration qui fait intervenir l'Agence Française de Développement (AFD) et quatre organismes des Nations Unies, notamment l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF), le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et l'ONU Femmes. Du côté des autorités nigériennes ces acteurs ont pour interlocuteur direct le ministère de la santé publique. Lors de la conférence de presse, chacun des acteurs a ainsi évoqué les aspects du domaine d'intervention de sa structure.

Le conseiller à la coopération et à l'action culturelle à l'ambassade de France au Niger, M Laurent Bonneau a ainsi fait le tour des interventions de son pays à travers les différents mécanismes mis en place à cet effet. Actuellement, la France intervient au Niger avec une enveloppe de 130 millions d'Euros par an, dont 70% dans le cadre de l'aide bilatéral avec l'AFD et le reste de l'aide multilatérale à travers plusieurs fonds. Et le secteur de la santé figure en bonne place des priorités de la coopération entre la France et le Niger, a-t-il relevé. Dans le Fonds Français Muskoka à travers lequel la France s'est engagée à fournir une contribution complémentaire de 500 millions d'Euros jusqu'en 2015 en faveur de la santé des femmes et des enfants, et de la promotion des droits sexuels et reproductifs en Afrique, en Haïti et en Afghanistan, le Niger constitue un pays prioritaire. L'un des plus récents appuis que le Fonds a financé à travers l'Unicef est le don en matériels, équipements et médicaments d'une valeur de 500 millions de francs CFA, au ministère de la santé publique.
La coopération française finance de manière significative le secteur de la santé au Niger par le canal bilatéral, l'agence française de développement en appui au fonds commun ; par le canal multilatéral, le fonds Muskoka, le fonds mondial, l'alliance GAVI, l'initiative santé solidarité Sahel, l'appui à la gratuité des soins, ... L'enjeu, est d'aider le gouvernement à améliorer la santé maternelle, infantile, à lutter contre la malnutrition, a indiqué M Laurent Bonneau.
L'appui de la France au Niger, ne se limite pas au domaine de la santé. M Laurent Bonneau a annoncé deux nouveaux programmes pour 2015-2017 en vue d'appuyer davantage le gouvernement nigérien à renforcer entre autres, les systèmes d'éducation, de santé et, permettre leur accès aux populations.
Les résultats obtenus dans la mise en œuvre du Fonds Français sont encourageant, a-t-il souligné.
De son côté, la représentante de l'Unicef au Niger, Mme Viviane Van Steirteghem a évoqué quelques actions menées par son institution, dans la collaboration avec les autres agences des Nations Unies, notamment L'OMS, l'ONU-FEMMES, l'UNFPA pour la mise en œuvre du Fonds Français Muskoka, et au-delà la mise en œuvre du plan de développement sanitaire (PDS) du ministère de la Santé pour 2011-2015.
L'UNICEF intervient pour permettre l'accès à la consultation prénatale recentrée, l'accouchement assisté par personnel qualifié, aux soins obstétricaux néonatals essentiels, soins obstétricaux néonatals d'urgence, soins essentiels aux nouveaux nés, la prévention transmission mère enfant du VI H.
L'UNFPA s'occupe du volet planning familial, et aussi de l'accouchement assisté par personnel qualifié, des soins obstétricaux néonatals essentiels, soins obstétricaux néonatals d'urgence, de la prévention transmission mère enfant du VIH, ainsi que l'audit des décès maternels, l'amélioration de la qualité de la formation de la sage-femme, la Réhabilitation et équipements des maternités. En ce qui concerne l'OMS, le champ d'action couvre la consultation prénatale recentrée, l'accouchement assisté par personnel qualifié, les soins obstétricaux néonatals essentiels, l'audit des décès maternels et les soins essentiels aux nouveaux nés. Onu Femmes oriente ses actions sur la planification sensible au genre, le suivi de la mise en œuvre du plan d'action des plates-formes communautaires. Tous ces détails ont été appuyés par des exemples et témoignages décrivant les réalités du terrain, des différents intervenants, comme l'intervention de Iman Mustapha venu de Tahoua pour parler des actions des Ulémas dans la lutte contre les violences faites aux femmes, le film réalisé par l'UNFPA sur ce thème, celui de l'Unicef relatif à la prise en charge communautaire du nouveau né.
Dans ses propos, le président du comité technique du Fonds Muskoka, Dr Nestor Azandegbe a indiqué que toutes ces interventions « à hauts impacts » qui accompagnent les efforts du gouvernement contribuent au changement obtenu dans la vie des populations nigériennes. Ce qui est à saluer a-t-il dit. « Il y a des progrès substantiels, concrets, ce qui fait du Niger un exemple », s'est réjoui Dr Nestor Azandegbe. « Mais, ce n'est assez, il faut redoubler d'effort pour aller au développement tant attendu », a-t-il estimé.
Quelques résultats clés de la mise en œuvre du Fonds Français Muskoka au Niger
Les résultats donnés par le secrétaire général du ministère de la Santé Publique, Dr Idrissa Maïga
Mahamadou illustrent les progrès réalisés dans le domaine de la santé grâce à la mise en œuvre du Fonds Français Muskoka au Niger. Ce sont les quatre agences des Nations Unies, notamment l'OMS, l'Unicef, l'UNFPA, l'ONU-Femmes, qui ont conduit la mise en œuvre du Fonds avec un financement près de 4. 900 000 dollars US en 2013 et 2014.
Au sujet du suivi des grossesses, des naissances et du post-partum, de Janvier 2013 à Octobre 2014, ce sont 180 000 femmes et leurs nouveaux nés qui ont eu accès aux soins préventifs: moustiquaires imprégnées, vitamine A, déparasitant traitement contre le paludisme et l'anémie. Toujours pour la même période, 182 prestataires ont été formés sur le paquet d'interventions à haut impact de la mère et de l'enfant, avec l'accent sur la consultation prénatale recentrée (CPNR) dans les huit régions du pays.
L'acquisition de médicaments essentiels, de 270 ventouses et 193 seringues d'aspirations manuelles intra-utérine (AMIU) ont permis de rendre opérationnel 220 CSI répartis dans les huit régions du pays, améliorant la qualité des Soins Obstétricaux Néonatals d'Urgence de Base (SONUB).
Aussi, 80 kits pour césariennes ont été mis à la disposition des structures de référence des huit régions du Niger délivrant des Soins Obstétricaux et Néonatals d'Urgence Complets en 2013 et 2014. Ce qui a permis ainsi à 4000 femmes avec des complications obstétricales d'accéder aux médicaments et autres intrants nécessaires à la césarienne. Les kits ont été fournis dans les maternités de référence des huit régions en 2013 et ont permis de couvrir 38% du nombre total des césariennes rapportées au Niger pour l'année. En 2014, les kits ont été également été distribués aux maternités de référence de Niamey, Tahoua, Zinder et Maradi. Quatorze salles d'accouchements et maternités ont été rénovées dans les régions de Tillabéri, Zinder, Diffa, Dosso, Tahoua et Agadez.
Dans les régions de Tillabéri, Tahoua et Maradi qui ont les taux de mortalité néonatale les plus élevés du pays, les trois districts de Kollo, Konni et Madarounfa, ont été identifié pour mener un projet pilote de suivi communautaire de la santé de la mère et du nouveau-né. Depuis 2011, 68 agents de santé communautaire, relais et leaders ont été formés à identifier les signes de danger chez les nouveau-nés. En plus, 34 cases de santé (17,5%) sur les 194 de ces trois districts ont bénéficié d'équipements, médicaments et supports de suivi permettant la mise en œuvre du projet. En 2012, une analyse des données d'évaluation des cases de santé de ces trois districts a révélé sur 6981 femmes enceintes au total recensées dans les villages couverts pour le projet, 2693 soit 38.58 % ont bénéficié d'une assistance lors de l'accouchement par l'agent de santé à la case ou à domicile. Et, 2429 de leurs nouveaux nés ont bénéficié d'un suivi et de soins essentiels soit 34% du total de nouveaux nés attendus.
Il faut aussi ajouter 270 Centres de Santé Intégrés (CSI) de type II et dix services de pédiatrie qui ont bénéficié de kits de réanimation du nouveau-né (table de réanimation moderne, table chauffante etc..) et 200 prestataires de santé (formateurs, médecins, infirmiers, sages-femmes) ont été formés afin de pouvoir prodiguer des soins essentiels de qualité au nouveau-né dès sa naissance dans les huit régions du pays.
Au niveau de l'Ecole Nationale de Santé Publique de Niamey, 40 enseignants et encadreurs de stage ont été formés et 16 enseignants ont été formés à l'utilisation de l'outil ICATT dans le cadre de l'intégration de l'enseignement de la Stratégie de Prise en Charge Intégrée des Maladies de l'enfant.
Le secrétaire général du ministère de la Santé Publique a aussi relevé les résultats du Fonds Français Muskoka dans l'amélioration des soins de santé de l'enfant de moins de cinq ans, avec le traitement en 2013 de 18% des cas de paludisme notifiés au niveau national chez les enfants de moins de 5 ans au Niger, soit près de 450 000 enfants. De même, 26% des cas de pneumonie de cette tranche d'âge ont été pris en charge soit 268 750 enfants de moins de 5 ans. Enfin, 22% des cas de diarrhée chez les enfants de moins de 5 ans ont été soignés. Cet appui s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la gratuité des soins aux enfants de moins de 5 ans adoptée par le Niger depuis 2006. En 2014, le fonds a contribué à donner accès au Test de Dépistage Rapide à 119 900 enfants présumés atteints de paludisme et des kits de médicaments pour les pathologies les plus fréquentes chez la mère et le jeune enfant ont été distribués dans les trois centres mères enfants de Dosso Maradi et Agadez, ainsi qu'au centre national de drépanocytose basé à Niamey. Concernant les pratiques familiales essentielles 1 318 relais communautaires ont été formés dans les régions de Maradi et Zinder.
Sur le plan stratégique, le fonds a a également permis la reforme du Système National d'Informations Sanitaires grâce à la mise en place d'une plateforme, l'élaboration d'outils, la révision des supports et rapports d'activités à tous les niveaux pour l'intégration de données désagrégées par sexe, la formation des agents, la reproduction des supports de collecte des données. Une réforme de l'enseignement de la profession de sage-femme a été lancée grâce au Fonds Français Muskoka, suite à l'évaluation des besoins des écoles de formation de base et des sites de stage.
Sans être exhaustifs ces résultats, illustrent selon le secrétaire général du ministère de la Santé Publique, les progrès que le Fonds Français Muskoka dans lequel la France contribue jusqu'en 2015, a permis de réaliser. Cependant, a-t-il relevé, beaucoup de défis restent encore à relever, pour permettre l'accès des soins de qualité à l'ensemble des populations. Des défis que le gouvernement nigérien devra continuer à relever avec certainement l'appui des partenaires.



Souley Moutari

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