A mesure que la date du double Congrès du MNSD Nassara prévu pour la fin de ce mois s’approche, la mobilisation des troupes s’intensifie chez les deux ailes qui se disputent désormais la tête du parti.
L’aile d’Albadé Abouba a été la plus active ces derniers temps avec les différents meetings que les dissidents du MNSD organisent dans les chefs lieux de région du pays, des meetings suivis par la tenue de Conférences régionales en prélude à la tenue du Congrès convoqué par celui qui se considère toujours comme le secrétaire générale du MNSD Nassara.
Après Dosso et Tahoua ces dernières semaines, c’est au tour de Tillabéry d’accueillir, ce weekend, Albadé Abouba. Il a pourtant été exclut du parti pour un an, au même titre que 34 autres membres, par le bureau politique du MNSD Nassara que dirige Seyni Oumarou. L’actuel ministre d’Etat à la Présidence qui a rallié la majorité au pouvoir contre les directives de la direction du MNSD et avec le soutien de plusieurs personnalités du parti, continue donc de mobiliser les militants jusque dans le fief du président Seyni Oumarou.
A l’étape de Tillabéry, tout comme à Dosso et Tahoua, Albadé Abouba a animé un meeting populaire en parallèle à la conférence régionale MNSD Tillabéry. A la manœuvre à la tête de cette section, coté dissidents, c’est l’actuel ministre Ada Cheffou, ex Dg de l’OPVN, lui aussi exclut du bureau politique du parti tout comme un des autres barons MNSD de la région Wassalké Boukary, lui aussi actuel ministre et visé par la même sanction disciplinaire que Albadé et les autres.
Au cours de ces manifestations, les intervenants ont multiplié les déclarations soutiens au programme de la Renaissance du Président de la République, au secrétaire général du parti ainsi qu’aux camarades membres du gouvernement ».
L’occasion aussi d’attaquer le président Seyni Oumarou accusé d’être le principal responsable de la situation que traverse actuellement le parti. A Dosso, par exemple, l’ancien député Hama Zada, actuel DG de la SOPAMIN, a été très critique avec Seyni au point de le qualifier de « président par accident » et de remettre en cause certaines réalisations de la 5e République sous Tandja, au temps où le MNSD dirigeait la majorité au pouvoir.
Pour l’heure donc, Albadé Abouba s’appuie sur les régions où les sections, ou du moins les présidents de section, lui sont fidèles. Il ne reste plus dans ce cadre que Zinder et Niamey pour boucler la boucle avant le Congrès qui s’annonce assez houleux. Le dernier mot revient, en effet, aux congressistes sauf si les deux ailes se boycottent mutuellement, ce qui est le scénario le plus plausible en l’état actuel des choses.
A l’évidence, donc, on s’achemine vers un double congrès au niveau du parti de l’ancien président Tandja Mamadou, première force de l’opposition politique. La procédure judiciaire n’ayant pas encore permis de partager les deux ailes, le Congrès de fin novembre a de fortes chances de creuser, un peu plus, le fossé entre les partisans de Seyni Oumarou qui contrôle, à l’évidence le gros des troupes, et ceux d’Albadé Abouba qui peuvent s’appuyer sur le soutien de la majorité.
Il va sans dire que la justice sera appelée à statuer encore sur ce dossier dont l’issue reste incertaine, chaque aile se prévalant du respect de la légalité et de la légitimité au titre du parti.
La succession des meetings et autres réunions de ces dernières semaines illustrent l’état de branle-bas de combat au niveau des deux ailes, en attendant le double Congrès de fin novembre et l’épopée judiciaire qui se profile à l’horizon.