Le Réseau des parlementaires nigériens pour la lutte antitabac et SOS Tabagisme Niger accentuent la mobilisation contre les méfaits du tabac au Niger. Dimanche dernier leurs membres ainsi que des représentants du Ministère de la Santé se sont réunis en atelier sous la présidence de l'honorable Daouda Djigo, président du Réseau parlementaire nigérien de lutte antitabac pour amender et valider la proposition au Gouvernement d'un texte de Décret pour la création d'un Fonds national pour la prévention du tabagisme.
En ouvrant l'atelier le député Daouda Djigo a rappelé dramatiquement quelques statistiques qui illustrent l'ampleur du fléau tabagisme au sein de la Société nigérienne notamment au niveau des couches les plus défavorisées. Des statistiques qui viennent s'ajouter à celles du reste du monde pour faire chaque année 6 millions de décès dus au tabac. Au Niger, dira Daouda Djibo, «Selon les résultats de l'Enquête mondiale sur le tabagisme des jeunes réalisée en 2009, environ 15% des élèves consomment des produits du tabac.
D'après une autre étude réalisée par CARE-Niger en mai 2007 sur le tabac, plus de 70% des foyers comptent au moins un fumeur. Et, selon Tabac et pauvreté au Niger réalisée par SOS Tabagisme-Niger en 2003 et en 2010, les couches sociales défavorisées font un usage accru de cigarettes en ce qu'ils consacrent une grande partie de leurs revenus à l'achat des cigarettes. Or, il est définitivement admis que la consommation du tabac engendre des conséquences fâcheuses à la fois sur les plans sanitaire, économique et environnemental. Du coup, elle rend les problèmes de développement socio-économique de notre pays plus aigus ».
Selon M. Maiga Ibrahim Djibo, Président de SOS Tabagisme Niger et conseiller au niveau de l'atelier, les institutions et organismes de lutte antitabac au Niger ont mené un combat qui a notamment produit l'adoption par notre pays d'une loi antitabac en 2006 ainsi que l'adoption de ses textes subséquents que sont le Décret et les deux Arrêtés d'application.
Mais les institutions de lutte antitabac se sont rendues compte des résultats assez mitigés dans l'application de tout cet arsenal juridique dont s'est doté le Niger à cause, particulièrement du manque crucial des ressources pour sa mise en œuvre effective. Pour que tous ces efforts ne restent pas lettre morte les institutions et associations nationales de lutte antitabac ont donc pris l'initiative, avec l'appui technique de l'Alliance pour le Contrôle antitabac en Afrique (ACTA) de continuer le combat en proposant au Gouvernement la création d'un Fonds national pour la prévention du tabagisme.
Selon le Président du SOS Tabagisme Niger, ce Fonds si sa création est adoptée par le Gouvernement, sera alimenté par le prélèvement de 50 FCFA par paquet de cigarettes importé ou produit au Niger ainsi que toute autre donation. Ce fonds national servira à financer la mise en œuvre de toutes les mesures législatives et règlementaires de lutte et prévention du tabagisme en vigueur au Niger.
