Il vous souviendra que le 15 novembre 2011, le ministre du pétrole et de l’énergie annonçait les prix des hydrocarbures praticables à la pompe.
Ce fut la douche froide ! C’était d’autant plus incompréhensible que le Niger venait de mettre sur le marché le pétrole de son propre sous-sol ! Pour tous les esprits lucides, il était impensable que les hydrocarbures importés du Venezuela puissent couter moins chers que ceux de notre pays.
Il vous souviendra aussi que les citoyens, particulièrement les transporteurs, n’ont pas tardé à rejeter en bloc dès les premières heures les prix annoncés par le Ministre du pétrole en raison de leur caractère anti-social. Dès lors, la polémique était si forte que le même Ministre, après plusieurs tentatives d’explications non convaincante, a finit par annoncer aux Nigériens la révision à la baisse des prix des hydrocarbures dans les jours à venir.
Camarades,
Pendant ce temps, la situation dans le secteur du transport ne faisait que s’empirer avec le renchérissement des frais afférents à la mise en consommation des véhicules, la prime d’assurance, la patente, les redevances de la CNSS, la vignette, le numéro de portière, les frais de visite technique. Pire encore, l’état avancé de dégradation des routes de la ville de Niamey et les autres regions du Niger, cause des dommages incalculables aux taxis et autres véhicules des Citoyens accélérant du coup leur vieillissement de manière prématurée.
A tous ces maux viennent s’ajouter le morcellement anarchique des sites de stationnement des taxis, communément appelés (tetes de taxi), les embouteillages monstres qui nous occasionnent un surcroit de consommation de carburant.
Oui, pendant que notre secteur sombre, voilà que les informations en provenance du secteur pétrolier nous laissent perplexes. En effet, ni les gémissements des consommateurs et des usagers des produits pétroliers, ni les principes de la bonne gouvernance encore moins la crainte de Dieu et du serment Coranique du premier des nigériens n’ont empêché le développement d’une malédiction de l’or noir sous le couvert d’une mafia sous régionale agissant à découvert sans que le régime ne lève le moindre doigt pour arrêter ce malheur !
Ceux qui aujourd’hui font du pétrole la richesse sur laquelle ils doivent bâtir leur réélection en 2016, niaient pourtant, hier, sa existence en clamant haute et forte sur les médias internationaux que le pétrole Nigérien « n’est que de l’eau ». Du reste, le retombées financières du pétrole n’étaient pas prises en compte dans le programme de société du candidat Mahamadou Issoufou aux élections présidentielles de 2011.
Dans ce cas, comment le Ministre du Pétrole va-t-il tenir à ses promesses de rendre compte régulièrement au peuple de l’utilisation des retombées des hydrocarbures et de leurs dérivés ? Que peut-il dire à ses concitoyens par rapport aux résultats de l’audit de la construction de la raffinerie SORAZ ? Qu’en est-il des investissements dans les secteurs sociaux de base : hydraulique, santé, éducation, agriculture ?quand est-il de la question du fonds pour la génération future qui n’existe pas a l’heure où je vous parle ?
Les esprits ne se sont pas calmés par rapport à la situation des hydrocarbures et voilà qu’éclate dernièrement, l’affaire du crédit d’EXIMBANK donnant aux plus sceptiques la preuve que le Niger est mal gouverné. En effet, ni les conditions du crédit ni les garanties de la défense des intérêts souverains du Niger ne sont prient en comptes. Tout sent l’arnaque sur le dos du peuple.
Camarades ;
C’est dans ce contexte qui ne fait aucune place à l’intérêt national et à la souveraineté de notre peuple par les princes qui nous dirige que, le SYNCOTAXI a pris la tête du combat pour la réduction conséquente des prix des hydrocarbures n’en déplaisent au démocrate d’hier le tout puissant Ministre de l’Interieur Hassoumi Massaoudou. Malgré l’adhésion des citoyens à ce combat et malgré la justesse de nos revendications justes et légitimes et malgré la légalité de nos moyens d’actions, le régime a choisi la méthode forte en lieu et place des négociations sincères et responsables.
C’est ainsi que plusieurs militants et les responsables du SYNCOTAXI ont été arrêtés et embastillés manu militari à la prison civile de Niamey. Dans la même lancée, les intimidations, les tentatives de corruption, les menaces, les harcèlements sont devenus les seules réponses opposées par les autorités à la détermination du SYNCOTAXI et des ses militants qui ont toujours utuliser les moyen legaux pour ce faire entendre.
C’est le lieu pour moi de rendre un vibrant hommage aux militants de notre syndicat qui ont démontré à la face du monde leur engagement militant en résistant à toutes les approches qui ne privilégient pas la solution de nos préoccupations collectives et légitimes.
Camarades,
Il est temps de se convaincre que nous sommes sur le bon chemin, nous tenons le bon bout. Les conducteurs de taxi, considérés comme des analphabètes, comme des badauds qu’il faut mener avec bâton puisque n’ayant que des devoirs sans droits, défient n’importe quel autre travailleur de faire tourner l’économie et la croissance du pays comme ils le font. Un simple calcul permet de le comprendre. Il est comptabilisé dans la ville de Niamey environ 5.000 taxis têtes rouge sans compter les faba-faba et les autres types de transport. C’est donc chaque jour, au moins 5.000 chefs de famille qui sillonnent la ville de Niamey pour nourrir 5.000 ménages ! C’est aussi 5000 versements d’un montant moyen de 7.000 F qui seront effectués en fin de journée, soit 35.000.000FCFA. Ces 5.000 conducteurs prenant en moyenne 15.000 FCFA de carburant, cela fait un encaissement net de 75.000.000 FCFA aux gérants des stations services. A coté de cela, s’ajoutent les retombées financières pour les bénéficiaires indirects parmi les quels il faut citer les aide-taximen ou kamamini, les convoyeurs, les garagistes, les lavagistes, les compagnies d’assurance, la DGI pour les patentes et vignettes, les centres de visite technique, la ville de Niamey qui encaisse 4.500 FCFA par taxi et par mois, soit 22.500.000 FCFA, l’établissement trimestriel des permis de taxi provisoires à chaque conducteur qui rapportent environ 2.500.000 FCFA à la ville de Niamey. Il y a aussi la CNSS à qui il est versé plus 25.000 FCFA par trimestre et par chauffeur soit en moyenne quelques 125.000.000 FCFA.
Encore une fois, quel secteur d’activités peut se targuer de nourrir autant l’économie de notre pays comme le font les conducteurs de taxis ?
Camarades,
La lutte doit donc continuer ! Elle doit continuer jusqu’à la satisfaction de nos justes et legitimes revendications.
Camarades,
Le 28/11/2014 notre pays fetera son troisième anniversaire dans le cadre de l’exploitation du pétrole made in Niger et à cette occcasion je profite pour lancer un appel a l’endroit de l’ensemble des Camarades et a l’ensemble de la population de Niamey de sortir massivement pour participer à la marche suivie de meeting afin de dénoncer la mafia et l’opacité qui caractérise la gestion patrimoniale de notre Or Noir Nigérien.
Je ne terminerais pas mon propos sans faire une mention honorable à tout les syndicats du secteur de transports sans exceptions ; a toutes les organisations de la société civile libres et independantes ; a l’ensemble de la population de Niamey pour la marque de sympathie à notre combat et sans oublier les hommes et les femmes des médias qui ont, par leur professionnalisme, amplifié nos actions en leur donnant la dimension nationale qu’elles ont aujourd’hui.
Enfin, il n’est jamais de trop de lancer un appel citoyen à tous les taximan ; les acteurs et actrices de la société civile et aux démocrates sincères pour une synergie d’actions pour mener une lutte sans merci afin de contribuer significativement à l’amélioration des conditions de vie des populations nigériennes par la réduction des prix des hydrocarbures et au respect des règles démocratiques et la bonne gouvernance.
Vive le NIGER
Vive le Mouvement Syndical Nigérien
Vive le SYNCOTAXI !
La lutte continue ! La Patrie ou la Mort, nous vaincrons