La seconde session de la cour d'appel de Niamey au titre de l'année 2014 a débuté, hier mardi dans les locaux de ladite cour. L'ouverture des travaux s'est déroulée en présence du président de la cour d'Etat, du directeur de cabinet et secrétaire général du Ministère de la Justice, du gouverneur de la région de Niamey, du coordonateur du PAJED, de la présidente de la CENTIF et des représentants des responsables des forces de sécurité intérieure.
C'est ainsi parti pour deux semaines d'audiences au cours desquelles, les juges et les jurés auront à traiter au total 35 dossiers inscrits au titre la deuxième session. La cérémonie d'ouverture, présidée par le président de la cour d'appel de Niamey M. Sabiou Gayakoye Abdourahamane, a commencé avec la prestation des quatre (4) jurés titulaires et leurs deux (2) suppléants, une exigence légale conformément aux dispositions de l'article 291 du code pénal du Niger.
La session compte à son rôle trente cinq (35) affaires criminelles impliquant 61 personnes accusées dont cinq femmes. Le procureur général près de la cour d'appel M. Ibrahim Zakaria a indiqué qu'il y a treize (13) cas de viols, six ( 6) cas de vols, quatre ( 4) cas d'infanticides, 2 cas de détournements de deniers publics, deux (2) cas d'assassinats, deux de meurtre et six (6) cas de coups mortels. Ibrahim Zakaria a fait remarquer la prédominance des cas de viols sur les autres affaires, comme ce fut le cas au cours la première session. Ce phénomène, qui en dit long sur la perte des valeurs dans nos sociétés, est un mal, un problème réel et sérieux à combattre avec la rigueur et l'efficacité nécessaires et sans faiblesse par tous les acteurs concernés a souligné le chef du parquet.
S'adressant aux jurés, ces hommes et femmes ordinaires tirés au sort qui vont travailler aux côtés des juges professionnels et qui apportent par cela un précieux concours à la justice, il a rappelé l'importance et la gravité de la charge qui leur incombe. Celle de juger des personnes accusées d'actes criminels sur toutes les affaires soumises à leur appréciation avec le maximum de rigueur, de sérénité, de probité, de conscience. Il les invités à n'avoir à l'esprit et en permanence que le contenu de leur serment, Il leur a demandé d'être ponctuels et disponibles pour accomplir ce travail harassant qui nécessite du sacrifice de la part de ces personnalités retenues pour leurs expériences socioprofessionnelles et qualités personnelles.
Prenant la parole à cette occasion, le bâtonnier de l'ordre des avocats du Niger a réitéré l'engagement du barreau aux côtés des couches défavorisées. Me Samna a émis le souhait du barreau pour une effectivité de l'assistance judiciaire, tout en rappelant aux jurés qu'ils auront à juger de personnes présumées innocentes. Leur mission est lourde et les astreint au secret d'instruction pendant et après les assises. Procédant à l'ouverture de la session, le président de la cour d'appel a annoncé qu'après cette session, la cour d'appel tiendra la seconde session de la cour d'assises de Konni du 15 au 27 décembre.
Ceci viendra boucler une série de 10 sessions qui auront au total traité 350 cas pour plus de 500 accusés au cours de l'année 2014. M Gayakoye a salué les acteurs de la justice pour le sacrifice qui a rendu possible cette prouesse jamais atteinte malgré l'insuffisance des effectifs. Le président de la cour d'appel a saisi l'occasion pour remercier le ministre de la justice, Garde des Sceaux dont l'assistance constante a permis de parvenir au résultat.
Il a toutefois demandé à la chancellerie de fournir des efforts supplémentaires pour renforcer davantage la cour d'appel en magistrats suffisants afin d'obtenir des résultats encore plus importants. Après avoir cité les affaires en rôle, le président de la cour d'appel a déploré la persistance des cas de viols, tous commis à Niamey précise-t- il. Les prévenus ont commencé à comparaitre devant les jurés aussitôt après l'ouverture de la session.
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