Le MNSD Nassara tend peut-être vers l’éclaircie après le feuilleton judiciaire qui a débouché sur 1’annulation par la justice de la décision du président du parti Seini Oumarou d’exclure des militants dont le secrétaire général Albadé Abouba, 6 présidents des sections régionales et plusieurs autres ténors du parti. L’annulation de cette décision par la justice avait eu pour conséquence immédiate 1e retour des « exclus » au sein du MNSD.
Le verdict de la justice à dû être mal apprécié par Seini Oumarou, qui a décidé, le 1er novembre dernier, de suspendre 35 membres du bureau politique dont 1e secrétaire général du parti, les 6 présidents des sections et d’autres cadres. Cette suspension a dû être décidée à 1a hâte en vue de contourner la décision de justice annulant l’exclusion des militants et de disposer de l’espace et de la sérénité nécessaires pour organiser 1e congres du parti, qui pourra alors légitimer l’exclusion de ces « empêcheurs de tourner en rond ».
Le péché originel
D’ou vient le péché originel ? Le 26 octobre dernier, apprend-on, le secrétaire général a envoyé un courrier d Seini Oumarou pour dénoncer le faux dont i1 s’est entouré dans le renouvellement des structures de base du parti et la préparation du 8ème congrès ordinaire. Albadé n’est pas allé du dos de la cuillère pour dénoncer le non-respect des procédures de renouvellement et de la quête de légitimité et de représentativité des structures de base. Tout comme il a dénoncé les demandes d‘explication que le président du parti a adressées à des membres du bureau politique national et des présidents des sections pour avoir pris part
à des meetings qui ne sont pas organisés par lui.
La réplique de Albadé est cinglante : « la faute c’est d'être dans l’incapacité de mobiliser et d’organiser des rassemblements importants à la dimension du parti et de ses ambitions ». L’allusion est Claire, Seini n’arrive pas a organiser des meetings et autres rassemblements d’importance comme 1e parti savait 1e faire. Dans sa lettre, le secrétaire général augmente la pression d’un cran en dénonçant « la gestion oligarchique et patrimoniale » du parti, son instrumentalisation «par des forces obscures aux intérêts mesquins dont la seule obsession est la déstabilisation des institutions républicaines.
Ces forces que le secrétaire général du parti
doigte sont celles qui se sont opposées au gouvernement d’union nationale proposé par le président de la République alors qu’elles étaient sur l’agenda de la préparation de la cohabitation au Niger. La réunion du bureau politique du MNSD du 25 juillet 2013, qui a accepté à une écrasante majorité. Le principe d’un tel gouvernement, est resté en travers de leurs gorges. Tout est bon pour rendre gorge a ceux-là qui ont accepté d’unir leurs forces contre les menaces sécuritaires qui ceinturaient 1e Niger.
Le péché originel, c’est aussi 1a dé-légitimation du président du parti par sa propre base. En effet, à Tillabéri, il y a peu, 1e comité de base ou Seini est président a été renouvelé. Le sortant n’a pas été reconduit. De même 1a sous-section de Tillabéri a été renouvelée sans Seini. Bientôt c’est la tour de la section certainement sans Seini.
Souffrant de légitimité à la base, 1e président du parti ne peut que pencher pour la politique de la terre brulée, nous indique un militant du MNSD.
Le président du parti pris au dépourvu
Le secrétaire général a annoncé 1a convocation d’un conseil national extraordinaire, les 26 et 27 novembre, et d’un congrès ordinaire les 28 et 29 novembre, à Niamey. Ces convocations sont faites conformément à l’article 120 du règlement intérieur du parti qui dispose que : «Le conseil national se réunit une fois l’an en session ordinaire. Il se réunit en session extraordinaire sur convocation de son président ou à la demande de la majorité absolue de ses membres ».
Selon l’article 66, 1e secrétaire général, qui dispose d’importants pouvoirs, seconde le président du parti : « 1e secrétaire général est le principal animateur du parti ».
Contacté par nos soins, un militant a indiqué que la convocation de ces instances a été faite en
conformité avec Les textes fondamentaux du MNSD. La majorité absolue des membres du
conseil national et du bureau politique a été obtenue a cet effet.
Alors qu‘il envisageait de tenir son congrès à l‘absence des militants suspendus, le président Seini n’a pas compté avec cette trouvaille de ses adversaires qui l’obligeront à venir à un congrès sur lequel il n’a aucune prise. Sinon, i1 leur donnera carte blanche pour le mettre hors-jeu. C’est pour éviter cette perspective douloureuse que Seini a multiplié les fautes avec les revers politiques et judiciaires que l’on sait.
A Tahoua, ou il était la semaine dernière pour tenir un meeting populaire monstre et la conférence régionale, Albadé a fait une démonstration de force. Il a prouvé que sa base est avec lui non seulement il a été reconduit à la tête de la section, il a bénéficié de soutiens en tant que secrétaire général du parti mais aussi la section de Tahoua a retiré sa confiance au président du parti.
L’occasion de ces 2 événements a été saisie pour saluer les qualités d’humilité, de disponibilité, d’intégrité et de nationalisme du président Issoufou Mahamadou et la compétence, la sobriété, la capacité d‘écoute du Premier ministre Brigi Rafini.
