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Répression et licenciement des agents de la police municipale Une grave violation de la convention n° 87 de l’OIT
Publié le jeudi 20 novembre 2014   |  Nigerdiaspora


Le
© Autre presse par DR
Le président du Conseil de ville de Niamey, M. Oumarou Moumouni Dogari


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Comme promis nous revenons cette semaine sur la répression sauvage dont la police municipale a été victime dans l’après midi du mardi 11 novembre 2014. En ce malheureux jour, le SUAPOM, Syndicat unique des agents de la police municipale mettait en exécution son préavis de grève de 48heures. Contre toute attente, les autorités de la ville de Niamey font recours à la police nationale pour venir faire les tâches des grévistes.

Ces derniers, non disposés à laisser leur mouvement ébranlé par un corps étranger avaient refusé que la police prenne leurs places.

Dans un premier temps, le détachement envoyé s’est replié face à la détermination apparente de ceux qu’ils étaient venus subroger. Un peu plus tard, dans les environs de 15 heures locales, un peu moins d’une dizaine de véhicules bondés de policiers armés jusqu’aux dents fit une descente à l’Hôtel de ville où se trouvaient quelques agents de la police municipale en civil et désarmés.
Là, ils lancent des grenades lacrymogènes, tirent à balles réelles avant d’investir les lieux, matraquant sans aucune pitié les agents dont le crime est d’oser aller en grève sous le magistère d’Issoufou Mahamadou. Au finish, on dénombre quelques 9 blessés et une trentaine d’arrestations dans les rangs des infortunés militants du SUAPOM. Le 14 novembre, ils ont été présentés au juge qui a relaxé 3 femmes dans le lot.

Après cette dérive, et au lieu de regretter les évènements ainsi déroulés, le gouvernement ne trouve pas mieux que de prendre un arrêté non pas pour suspendre, mais carrément révoquer quelques 204 agents sur les 220 que compte la police municipale dans la capitale.

Pourtant, le Niger a ratifié la Convention n° 87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical de l’Organisation internationale du travail (OIT). L’article 3 de cette convention stipule que : « 1. Les organisations de travailleurs et d’employeurs ont le droit d’élaborer leurs statuts et règlements administratifs, d’élire librement leurs représentants, d’organiser leur gestion et leurs activités, et de formuler leur programme d’action. 2. Les autorités publiques doivent s’abstenir de toute intervention de nature à limiter ce droit ou à en entraver l’exercice légal. »
Pour mémoire, les agents de la police municipale avaient eu un long bras de fer avec l’ancien président du Conseil de ville Oumarou Moumouni Dogari qui avait catégoriquement refusé de leur accorder le droit de créer un syndicat compte tenu du caractère paramilitaire de leur fonction. Mais dès sa prise de fonction à la tête du Conseil, Assane Seydou, en quête certainement de légitimité vu les conditions de son élection, a vite fait d’autoriser la création de ce syndicat. Aujourd’hui, c’est le ministre de l’intérieur en personne qui refuse au SUAPOM que le Maire central a aidé à créer d’exercer ses activités régaliennes de revendications et de grèves.

Ceux qui pensent que l’actuel ministre de l’intérieur fait un travail de sabotage du régime de la Renaissance, n’ont peut-être pas tout à fait tort. En effet, outre la violation flagrante de la Convention de l’OIT, des lois et règlements de la République du Niger, on se demande quelle mouche a piqué ce ministre pour jeter dans la nature plus de 200 jeunes formés au maniement des armes ? Vouloir saboter un régime est une chose, mais mettre en danger la sécurité de ses concitoyens, est une chose inacceptable surtout venant de lui.

Les jours à venir risquent d’être très durs, car en plus de la plainte que le SUAPOM serait en train de préparer contre cette décision, la CDTN, centrale syndicale d’affiliation du SUAPOM hausse aussi le ton et n’entend pas gober une telle injustice.
Ibrahim AMADOU

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