Vraisemblablement, le président Kama mini du PNDS-Tarayya n’entend plus jouer les vacataires. Il semble engagé un véritable nettoyage de parti présidentiel pour sans doute rester le seul coq qui chantera après Issoufou Mahamadou.
Pour se faire la recette du ministre des Affaires étrangères est toute simple : placer sa famille et ses proches à des postes juteux, propulser ceux qui lui font allégeance aux directions des structures du PNDS-Tarayya et écraser sans aucune pitié ceux qui osent ne pas baisser les yeux devant lui. Et ce n’est pas l’ancien maire de la commune de N’gourti ... qui dira le contraire. Elu sous la bannière du PNDS-Tarayya, le maire révoqué de N’gourti affirme devoir ses malheurs à Bazoum Mohamed. « On a commencé à comprendre qu’effectivement cette cabale là montée et menée par Bazoum a pour objectif de liquider l’ensemble de ces cadres là qui ont dit « non » » affirme-t-il à la presse. Plus loin, il poursuit, « Le grand frère de sa femme (ndlr, celle de Bazoum), il a fait de lui PCA de SORAZ, le petit frère de sa femme, il a fait de lui conseiller spécial du président de la République, il a fait d’un autre petit frère de sa femme DG de l’ORTN, il a fait d’un autre petit frère de sa femme encore directeur d’une banque » (lire la transcription de la conférence de presse)
Ainsi, le président du PNDS-Tarayya s’est visiblement engagé dans l’après Issoufou au parti rose. Il pose ses tentacules à tous les niveaux et écarte ses potentiels adversaires. Bazoum est conscient que la tâche ne lui sera pas facile s’il n’engage pas la guerre dès maintenant qu’il bénéficie du soutien du président de la République lui-même. En vérité, Bazoum n’est pas considéré comme un politicien de carrure ni même de mobilisation. On a toujours dit de lui qu’il n’a aucune base. Il est juste bon pour le combat médiatique et la fomentation des complots politiques. Rien de plus. Il sait que beaucoup au PNDS n’accepteront jamais que lui, Bazoum représente le parti à des élections présidentielles. Dès lors, la seule manière d’y arriver est de faire le ménage autour de lui maintenant que le président Issoufou compte bien sur lui pour sa réélection et ne voit ni n’entend rien qui ne soit lié à cette réélection là. Avant son plébiscite à la tête du parti au pouvoir, nombreux étaient de ceux qui voulaient lui imposer de choisir entre la direction du parti et son portefeuille ministériel. En fin de compte il a eu les 2 sans que personne n’y puisse rien. Tout simplement parce que le ministre Bazoum est fort du soutien de celui dont il a pris la place : Issoufou Mahamadou et qu’il remplacera peut-être dans les fonctions de président de la République. Le philosophe qu’il est sait avant tout qu’il faut parer à tout avec l’être humain. Donc aujourd’hui, qu’il a le soutien du chef incontesté, autant en profiter pour construire son propre destin politique au sein du parti socialiste. Et qui sait ? Peut-être que demain, il pourrait avoir à affronter son mentor d’aujourd’hui Issoufou Mahamadou. On ne sait jamais, l’appétit, dit-on vient en mangeant. Et si dans le cas où il arrive à s’octroyer un second mandat Issoufou décide à son tour de modifier la Constitution et poursuivre son règne ? Comment Bazoum l’arrêterait-il s’il n’avait pas pris le soin de remplacer méthodiquement les gens d’Issoufou par ses propres gens ?
Pour ceux qui ont du mal à comprendre les agissements de Mohamed Bazoum, ils doivent savoir que ce philosophe de formation n’est pas disposé à consacrer une trentaine d’années de sa vie à faire élire et maintenir Issoufou Mahamadou au pouvoir et que sa propre histoire politique se limite à ça. Il a des ambitions et apparemment, il est désormais décidé à se battre pour elles.
Pendant que l’attention du président de la République est focalisée sur la dislocation programmée des partis politiques de l’opposition avec le phénomène des Albadé Abouba, des Abdou Labo et des Ladan Tchiana, sous ses pieds, Bazoum est en train de limer son assise au sein du parti qui l’a porté au pouvoir. Si la tendance se poursuit, le jour où Issoufou Mahamadou se rendra compte de se qui est en train de se passer, il se retrouvera sans aucun parti politique. Le PNDS-Tarayya ayant totalement changé de visage, il risquera d’adhérer au MNSD- Nassara, ou au CDS-Rahama.
Ibrahim AMADOU