La Cour constitutionnelle du Niger a déclaré "vacant" le poste du président du Parlement, un opposant en fuite en France après sa mise en cause dans un trafic international de bébés, a annoncé jeudi la télévision d'Etat.
La semaine dernière, des députés proches du pouvoir - majoritaire à l'Assemblée - ont saisi cette Cour afin qu'elle "constate la vacance" du poste du patron des députés, Hama Amadou, qui a quitté le pays depuis bientôt trois mois.
"La Cour constitutionnelle vient de déclarer la vacance du poste du président de l'Assemblée nationale", a indiqué la télévision nigérienne "Télé Sahel", citant un communiqué de la cour.
Elle demande par conséquent à l'Assemblée nationale "d'élire un nouveau président dans un délai de quinze jours" conformément à la Constitution".
Le président du Parlement, Hama Amadou, a quitté le 27 août le Niger pour le Burkina Faso avant de rejoindre la Belgique puis la France, après l'autorisation par ses pairs de son audition par la justice pour une affaire de trafic de bébés entre le Nigeria, le Bénin et le Niger.
Un mandat d'arrêt a été émis fin septembre à l'encontre de Hama Amadou dans cette affaire retentissante qui a crispé le climat politique dans le pays.
Aucun mandat d'arrêt international ne sera délivré contre lui, ce "principe" n'existant pas dans la législation nigérienne, a indiqué la semaine dernière le gouvernement.
Dix-sept personnes, dont 12 femmes, parmi lesquelles l'une des épouses de M. Amadou, ont été inculpées fin juin et écrouées pour "supposition d'enfant" (un délit qui consiste à attribuer la maternité d'un enfant à une femme qui ne l'a pas mis au monde), "faux et usage de faux" et "déclaration mensongère".
M. Amadou, principal opposant du président Mahamadou Issoufou, a toujours clamé que les poursuites lancées contre lui sont politiques. Selon lui, le pouvoir cherche à l'écarter avant la présidentielle de 2016. Les autorités ont démenti ces allégations.