Le gouvernement du Niger a pris des mesures significatives pour éradiquer l'esclavage et les pratiques analogues à l'esclavage, a déclaré Mme Urmila Bhoola, rapporteuse spéciale onusienne, citée samedi par un communiqué de presse du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme.
Mme Bhoola vient de terminer une mission au Niger. Le pays a criminalisé l'esclavage en 2003.
"La criminalisation de l'esclavage et l'adoption d'une législation pour pénaliser les formes contemporaines d'esclavage indiquent l'engagement du gouvernement de respecter ses obligations internationales à l'égard des droits de l'Homme", elle a noté, ajoutant cependant que le nombre limité de poursuites indiquaient que l'application plus ferme de la loi est nécessaire et que des contraintes en matière de ressources et de capacités subsistent.
La rapporteuse spéciale a également exprimé sa préoccupation face à l'augmentation des mariages précoces, pouvant conduire à l'esclavage des enfants, ainsi que la prévalence des pires formes de travail des enfants et de la servitude domestique.
Selon elle, l'éradication de la pauvreté est une priorité parce qu'elle est un facteur clé qui entraîne des formes contemporaines d'esclavage. "Les causes fondamentales devront être traitées si l'on veut progresser", a estimé Mme Bhoola, tout en exhortant les autorités nigériennes à intégrer les droits de l'Homme et la perspective du genre dans les programmes et stratégies de réduction de la pauvreté et de développement et à prendre en compte la situation de ceux qui sont les plus vulnérables, dont les descendants des esclaves.
Pendant sa mission de onze jours au Niger, Mme Bhoola a rencontré diverses parties prenantes, dont les représentants des autorités exécutives, législatives et judiciaires, ainsi que les autorités traditionnelles et religieuses et les organisations de la société civile.