A un an des élections, le chef de l’Etat nigérien a trouvé une manière originale d’éloigner son principal rival, Hama Amadou, de la scène politique nationale.
C’est une histoire à dormir debout. Accusée d’avoir simulé une grossesse pour «acheter» un nouveau-né au Nigéria, la femme du Président de l’Assemblée nationale croupit depuis trois mois dans une cellule à la prison de Kollo à 60 kilomètres de Niamey. Accusé de «supposition d’enfants», son mari, deuxième personnage de l’Etat, a fui le 27 août dernier et vit depuis à Paris où il essaye vainement de sensibiliser les autorités sur son «éloignement forcé».
Surnommé le «faiseur de roi», Hama Amadou, 64 ans, est à la tête du troisième parti du Niger qui pèse entre 20% et 30% des suffrages. Après avoir contribué à l’élection de Mahamadou Tanja, dont il a été pendant neuf ans le Premier ministre, Hama Amadou a soutenu l’actuel président Mahamadou Issoufou élu en 2011. Un an plus tard, le «faiseur de rois» commet l’imprudence de quitter la coalition gouvernementale, laissant un président qu’il juge «déloyal et incompétent» à la tête d’une coalition minoritaire. Pure coïncidence, Hama Amadou se trouve alors soupçobé de «supposition d’enfants». «Ils auraient pu trouver autre chose», commente l’accusé en souriant, dans le bar d’hôtel où nous l’avons rencontré. «Ils ont cherché des affaires de corruption mais ils n’en ont pas trouvées. Des magistrats qui ont enquêté sur cette affaire ont voulu la classer sans suite et ont été limogés. Tout le monde comprend qu’il s’agit d’une affaire politique.»... suite de l'article sur Autre presse