Depuis son exil hexagonal, le fugitif Hama Amadou ne connaît le moin- dre répit. C’est ainsi que notre confrère de L’Enquêteur nous apprend qu’il « se démène comme un beau diable à Paris » pour tenter d’entrer en contact avec certaines personnalités politiques françaises afin de plaider sa cause auprès de celles-ci.
Qu’est-ce que le fugitif Hama a pu bien dire à ces personnalités politiques françaises qu’elles ne sachent déjà à propos de sa situation qu’il a lui-même médiatisée à outrance ? Mais ce que Hama Amadou semble ignorer, c’est que de telles démarches siéent plutôt à la situation d’un réfugié politique et non celle d’un fugitif de droit commun.
C’était l’époque où les opposants pourchassés dans leur pays pouvaient trouver l’asile en Occident en amenant les dirigeants de leur terre d’accueil à exercer des pressions sur ces régimes dictatoriaux.
Aujourd’hui, progressivement, sur le continent africain, les choses sont en train de changer, les peuples s’émancipent et les régimes se démocratisent. Alors, dans ces conditions, que peut faire la France dans un pays comme le Niger dont le système démocratique est salué aussi bien sur le continent que dans le reste du monde ?
La France dispose d’une ambassade au Niger et par conséquent, elle sait tout ce qui s’y passe. La patrie de Molière sait qu’il n’y a aucun prisonnier politique au Niger et aucun journaliste embastillé pour ses opi- nions politiques.
L’affaire pour laquelle Hama Amadou a fui hors du Niger n’est pas une affaire politique, mais bien une affaire judiciaire pour laquelle plusieurs personnes, dont une de ses épouses, croupissent en prison depuis des mois.
C’est pourquoi nous estimons que c’est peine perdue pour de vouloir solliciter l’intervention des autorités françaises dans les affaires intérieures du Niger, à moins qu’il ne soit quelque part citoyen français, auquel cas, en vertu du principe de la compétence internationale dans certaines matières, les juridictions françaises pourraient être sollicitées.
Bien au contraire, ce qui est reproché à Hama Amadou dans cette affaire, c’est un trafic d’êtres humains qui est une infraction prévue et punie par le droit pénal international et dont les juridictions françaises peuvent connaître.
Attention alors, monsieur le fugitif, ça peut être un effet boomerang, à vouloir trop tirer sur cette affaire et alerter les autorités françaises, vous risquerez de vous exposer à une auto saisine des juridictions françaises !
Comme le dit justement un adage populaire, quand on veut creuser un trou à piège, tâchons toujours de le rende moins profond, car on peut soi-même y tomber.