La sécurité a été renforcée à Diffa, la plus grande ville de l’est du Niger, près du Nigeria, après la psychose qui s’était emparée de sa population en raison de rumeurs d’attaques du groupe islamiste nigérian Boko Haram, ont indiqué des habitants.
Les autorités locales ont aussi interdit la circulation à moto et en voiture, sans toutefois décréter un couvre-feu.
"Le gouverneur de la région de Diffa a l’honneur d’informer la population que la circulation de véhicules à moteur est interdite à compter de ce jour, sur tout le territoire régional de 20H00 à 06H00 du matin (entre 19H00 et 05H00 GMT)", ont annoncé les autorités locales dans un communiqué lu sur une radio privée de Diffa.
Les autorités, selon le texte, invitent la population "à un strict respect" de cette mesure, sans en préciser la durée.
"Nous circulons librement à pied, mais la mesure d’interdiction de rouler en voiture et à moto est déjà scrupuleusement respectée", a raconté à l’AFP le chauffeur d’une ONG joint au téléphone.
"La sécurité est renforcée et les patrouilles militaires sont bien visibles", a indiqué un habitant.
Un peu plus tôt, des habitants avaient affirmé que le calme était revenu, au lendemain d’une journée de folles rumeurs.
"Le calme est revenu ce matin, la prière du vendredi s’est déroulée normalement et tout le monde vaque à ses occupations", a déclaré à l’AFP un journaliste local.
Jeudi, une psychose s’était emparée de Diffa, capitale régionale de l’Est nigérien, où des rumeurs ont fait état d’attaques imminentes de Boko Haram.
"C’est la prise (lundi) par Boko Haram de la ville de Damasak, proche du Niger, et l’afflux des réfugiés qui ont semé cette panique", selon la même source.
Cette psychose avait poussé le gouvernorat de la région à diffuser un communiqué sur les radios pour "rassurer" la population.
"Le communiqué invite la population à garder son calme face aux rumeurs et déclare qu’il n’y a aucun danger sur Diffa", a résumé un responsable local.
"On est un peu rassurés mais, avec des gens aussi dangereux à nos portes, on a peur à tout moment!", a confié un commerçant de cette ville.
La présence du groupe islamiste nigérian s’est récemment accentuée près du Niger.
Boko Haram s’est emparé lundi de Damasak, une ville du nord-est du Nigeria, frontalière du Niger, provoquant la fuite de centaines d’habitants.
Et les islamistes, placés sur la liste noire des organisations terroristes par Washington, contrôlent depuis début octobre Malam Fatori, une autre localité très proche du Niger.
Des écoles et des dispensaires ont été fermés dans la zone, près du lac Tchad, le long de la frontière avec le Nigeria, en raison de la menace de Boko Haram, selon un élu et des humanitaires.
Les écoles constituent régulièrement au Nigeria des cibles pour Boko Haram, dont le nom en langue haoussa signifie "+l’éducation occidentale est un péché+", provoquant à chaque attaque des bains de sang.