En plus de l’élection de son nouveau Président, l’Assemblée nationale a connu deux autres grands événements la semaine dernière. Il s’agit du vote de la motion de censure déposée par un groupe des députés de l’opposition et du vote de la loi des finances 2015.
Tout comme l’élection du Président de l’Assemblée, ces deux moments ont aussi été des occasions pour la majorité et l’opposition parlementaires de jauger leurs forces. La motion de censure a recueilli 75 voix contre, c’est-à-dire que sur les 113 députés que compte l’Assemblée nationale, les 75 sont d’accord avec tout ce que fait le gouvernement du Premier ministre Brigi Rafini et que seuls les 36 sont du côté de l’opposition. On rappelle que suite au départ du MODEN-FA/LUMANA-AFRICA de la mouvance présidentielle, la majorité parlementaire comptait officiellement 58 députés contre 55 pour l’opposition parlementaire. Suite au rapprochement de 12 députés du MNSD-NASSARA, d’un du MODEN-FA/LUMANA-AFRICA et d’un autre du CDS-RAHAMA de la majorité parlementaire, cette dernière compte 72 députés. Jusqu’au départ de l’ancien Président de l’Assemblée nationale, les choses se sont plus au moins arrêtées à ce niveau, au point où la majorité parlementaire a été incapable de réunir les 2/3 nécessaires (76 députés) pour destituer Hama Amadou. Mais avec le vote de la motion de censure de la semaine passée, on s’aperçoit que trois autres députés de l’opposition parlementaire ont encore basculé du côté de la majorité parlementaire. Mais c’est surtout lors du vote du projet de da loi des finances 2015 que l’opposition parlementaire a laissé beaucoup plus de plumes. En effet, c’est avec 82 voix que ce projet de loi a été voté par les députés. A l’allure où vont les choses, d’autres députés de l’opposition risquent encore de basculer du côté adverse. Ce qui risque non seulement de fragiliser davantage l’opposition parlementaire, mais aussi et surtout, de réduire notre Assemblée nationale au rôle déshonorant de chambre d’enregistrement. Mais que faire quand on est en face des hommes et des femmes qui ne sont pas porteurs d’idéaux pour la démocratie et la République, mais qui luttent plus pour leurs intérêts égoïstes et mesquins ?