Donnant suite à l’arrêt du 20 novembre 2014 de la Cour constitutionnelle constatant la vacance du poste de Président de l’Assemblée nationale, les députés ont procédé, le lundi 24 novembre dernier, à l’élection d’un nouveau Président du parlement. Mais l’élection du député Amadou Salifou comme successeur de Hama Amadou s’est faite sur fond de contestations.
Député membre du Mouvement national pour la société de développement (MNSD-NASSARA), le principal parti de l’opposition, le nouveau Président de l’Assemblée nationale a bénéficié du soutien presque total de la majorité parlementaire dont lui et certains de ses camarades se sont rapprochés depuis le début du processus de la mise en place du gouvernement d’union nationale. Mais pour autant l’élection de l’honorable Amadou Salifou n’a pas été si simple. D’abord, deux députés de la majorité ont déposé leurs candidatures à côté de la sienne, mettant ainsi à nu le manque d’un consensus total autour de sa personne. Les deux candidats sont M. Amadou Garba de l’Alliance nationale pour la démocratie et le progrès (ANDP-ZAMAN LAHIYA) et Mme Nana Haoua Hambaly Abdou du Rassemblement pour la démocratie et le progrès (RDP-JAMA’A). Cette dernière a finalement retiré sa candidature pour, entre autres, protester contre le fait que le dépôt de la candidature de M. Amadou Salifou a été faite en violation du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Mais c’est surtout du côté de l’opposition que l’élection de M. Amadou Salifou a été fortement contestée. Non seulement le groupe parlementaire de l’Alliance pour la réconciliation nationale (ARN), dont il est officiellement membre, a dit n’avoir pas présenté sa candidature, mais toute l’opposition parlementaire a saisi la Cour constitutionnelle par rapport au non respect du règlement intérieur de l’Assemblée nationale pour le dépôt de cette candidature. En effet, selon le premier Vice-président de l’Assemblée nationale Daouda Mamadou Marthé qui dirigeait les travaux, la candidature de M. Amadou Salifou a été introduite à travers un huissier de justice. Or, selon le règlement intérieur de l’Assemblée nationale, les candidatures sont déposées par les groupes parlementaires ou les députés eux-mêmes, lorsque ces derniers sont non inscrits, donc n’appartenant à aucun groupe parlementaire. Du fait de la saisine de la Cour constitutionnelle par les députés de l’opposition, la prestation de serment du nouveau Président de l’Assemblée nationale, qui devait intervenir le vendredi 28 novembre dernier, a été reportée à une autre date.