«Nous tenons aussi à remercier le Garde des Sceaux avec lequel ont prévalu durant notre mandat, des rapports francs, courtois et fructueux, peut-être les plus directs qui aient existé entre un ministre de la Justice et le SAMAN. Et à travers sa personne, toutes les autorités de la 7ème République qui, chaque fois que requis, ont su toujours nous soutenir dans la poursuite de nos nobles idéaux''. Ces mots bien énoncés sont l'extrait du discours prononcé par le secrétaire général du SAMAN, M. Falalou Nassirou Mahaman Sofo, à l'occasion de l'ouverture, le samedi 29 novembre 2014, du Congrès ordinaire du SAMAN.
De la bouche d'un syndicaliste, de surcroît d'un secrétaire général du puissant Syndicat Autonome des Magistrats du Niger (SAMAN), à l'adresse du ministre de tutelle, M. Marou Amadou, ces mots ont peut-être heurté la susceptibilité de certains acteurs syndicaux, mais n'empêche, ils valent tout leur pesant d'attention. Car ces mots en disent long sur la bonne qualité des rapports que les responsables dudit syndicat et le ministre en charge de la Justice ont su cultiver entre eux durant ce dernier mandat du bureau sortant du SAMAN. En langage clair, on appelle cette franchise doublée de courtoisie, la bonne collaboration. Et c'est du mérite aussi bien du ministre de tutelle que des responsables dudit syndicat.
Pour, le ministre de la Justice, le mérite se traduit par le sens de l'écoute et de la culture des rapports apaisés avec les partenaires sociaux du Ministère. Sans doute que les années d'expériences, dont jouit M. Marou Amadou dans le militantisme estudiantin et dans les structures de la société civile, sont pour quelque chose dans cette bonne disposition à écouter les partenaires sociaux de son département. S'ajoutent aussi d'autres données réelles. Il s'agit notamment des grandes ambitions qui ont toujours animé l'homme à la tête de ce département de la Justice, et à travers lui, les plus hautes autorités du pays. En témoigne l'organisation, en décembre 2012, des Etats généraux de la Justice axés sur l'indépendance des magistrats. On se rappelle d'ailleurs qu'au cours d'une audience que leur a accordée le Président de la République en marge de cette grande rencontre, les responsables du SAMAN ont su saisir l'opportunité pour exposer un certain nombre de préoccupations relativement à l'amélioration des conditions de travail et de vie des magistrats. A l'issue de l'audience, le secrétaire général du SAMAN, M. Falalou Nassirou, a exprimé sa réelle satisfaction de voir que le Chef de l'Etat ''a répondu à leurs préoccupations''. Ceci pour dire que la clé des solutions aux problèmes syndicaux se trouve quelque part dans le dialogue et la confiance à l'endroit des décideurs.
Pour les responsables syndicaux, le mérite se trouve dans la démarche consistant à s'inscrire dans la logique du syndicalisme de développement. En agissant de la sorte, ils viennent ainsi prouver que le syndicalisme n'est pas forcément synonyme de bras-de fer et d'opposition systématique vis-à-vis des employeurs ou décideurs. Sans doute qu'ils ont compris que le jusqu'au-boutisme, en matière syndicale, n'est que source de blocage et d'incompréhension, donc de non satisfaction des doléances. Si tous les responsables syndicaux avaient compris que la solution à leurs doléances se trouve dans la culture de rapports sains entre eux et les décideurs, il y aurait sans doute moins de méfiance, et plutôt plus d'échanges et de compréhension entre les syndicats et les autorités, ce qui serait un gage de résolution des problèmes.
Les syndicats d'autres corporations devraient peut-être s'inspirer de cet exemple d'approche pour trouver satisfaction à leurs doléances au lieu de décréter, souvent de façon cavalière, d'interminables et intermittentes grèves, sources de tous les désagréments pour les usagers du service public.